Un raid sportif contre le « Mur de la Honte » dans le Sahara

Un raid sportif contre le « Mur de la Honte » dans le Sahara

Aux antipodes des ravages du « Paris-Dakar » et des dopages du Tour de France, la Sahara Bike Race, une initiative cycliste militante, va dénoncer l’existence du mur honteux qui, dans l’indifférence générale, coupe le peuple sahraoui en deux. À suivre du 26 mars au 4 avril 2010.

L’Allemagne fêtait cette année le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin (155 kilomètres). Cette chute historique ne doit pas estomper les luttes à mener pour briser d’autres murs qui continuent à séparer des peuples otages de pays barbares. Nous pensons bien évidemment au mur de 700 kilomètres construit par l’État Israël en Cisjordanie qui plonge le peuple palestinien dans un drame comparable au sinistre apartheid de l’ex-régime raciste sud-africain. N’oublions pas non plus le « Mur de la Honte » édifié par le Maroc après la Marche Verte qui annexa le Sahara Occidental, ex-colonie espagnole.

Construit entre 1980 et 1987 avec l’aide d’experts américains et israéliens, le Mur de la Honte mesure pas moins de 2 720 kilomètres. 180 000 soldats marocains suréquipés sont mobilisés pour le défendre. On y trouve divers groupes d’infanterie, d’artillerie et des escadrons blindés. Le mur est doté de radars et de systèmes sophistiqués capables de détecter les mouvements jusqu’à soixante kilomètres. Des batteries d’artillerie, des chars, des hélicoptères et des avions de combat sont prêts à répondre à d’hypothétiques attaques du Front Polisario. En prime, dix millions de mines anti-personnel sont disséminées sur un no man’s land large de cinq cents mètres. Ces armes frappent aveuglement, comme ce fut le cas le 10 avril 2009 lors d’une manifestation pacifiste internationale.

À la place des nuées de supporters nichées en haut des cols alpins avec camping cars et casquettes Ricard réglementaires, les cyclistes iront à la rencontre des réfugiés sahraouis qui survivent depuis 1975 dans des camps « oubliés » par la communauté internationale au milieu du désert algérien. Le raid partira de la wilaya de Layounne (campements de Tindouf) pour arriver, après des étapes quotidiennes de 30 à 50 kilomètres, à Tifariti, la « capitale » du Sahara libéré. Le parcours de la Sahara Bike Race, long de 350 kilomètres, longera une partie du Mur de la Honte.

Pour la deuxième année consécutive, l’Association des Amis du Peuple Sahraoui de Séville (Espagne) et le Secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) organisent cet évènement socio-sportif et solidaire. Au cours de la semaine, les cyclistes seront reçus par les autorités sahraouies. Ils pourront également faire des emplettes dans le souk de Smara, rencontrer des bédouins dans la zone libérée, visiter le parc archéologique d’Erqueyez...

Sahara Bike Race « Casse le mur », départ le 26 mars de Séville (Espagne). Arrivée à Tifariti le 4 avril. Renseignements et réservations sur le blog de la Sahara Bike Race ou en écrivant à l’Association des Amis du Peuple Sahraoui de Séville

Asociación de Amistad con el Pueblo Saharaui de Sevilla c/ Virgen de la Antigua 4 Bajo Dcha, 41011 Sevilla (+34 954 28 22 05 & +34 954 27 22 40).

Plus d’infos sur la situation au Sahara Occidental (lutte pour le référendum d’autodétermination, répression dans les territoires occupés, l’action d’Aminatou Haidar...) sur le site de l’Association de soutien à un référendum libre et régulier au Sahara Occidental (ARSO)