111 fleurs pour le Mague !

111 fleurs pour le Mague !

Depuis au moins le 7 mai 2008, je sévis activement sur le plus chouette webzine créé par Fred Vignale, avec à la clé des songes pas moins de 111 articles. Je vous livre quelques singeries d’une Singette en jeux d’écritures bénévoles et frivoles qui me collent à la peau de banane.

Le Mague, ce média sans maître et sans reproche s’adresse à tous les partageux. Cette fabuleuse utopie en actes déride les « culs serrés », dixit l’expression consacrée de Jean Vautrin et donne le vibrato à se battre sans renier sa si chère liberté si chèrement acquise et jamais définitive. Comme quoi aussi, autre bonne claque au système salarial en vigueur, le bénévolat de toutes les rédactrices et rédacteurs au Mague ne paye pas. Encore heureux, parbleu !

Je suis rentrée au Mague presque par hasard. Un jour que je surfais sur la vague de mon écran vicié, mon attention fut attirée par des articles pas du tout élevés au levain des boutiquiers de la pensée carbonisée et j’ai pris mon pied à les lire, quitte aussi à y répondre. C’était mon cher Philippe Chauveau-Beaubaton qui évoquait avec entrain son amour pour les uniformes à pleine gomme. A chacun son histoire et ses affinités. Malgré, comme vous le savez mon allergie trés prononcée pour le caca kaki , il n’empêche, s’engagea entre nous une joute textuelle et argumentaire qui ne nous mit jamais d’accord mais qui a forgé notre amitié malgré nos différences et appréciations. Le joyeux Philou était un homme intègre hédoniste et bon vivant de sa personne, qui plus est avait des origines ardennaises. Tout pour me plaire, le zigue. En plus il était doté d’une sacrée plume à la verve acérée comme j’adore.

C’est ainsi par son intermédiaire que je suis devenue croque niqueuse au Mague sous mon blaze de Missdinguette la Singette qui en jette mais qui jamais ne se la pète. Quand j’ai annoncé la nouvelle au Bartos, il a déclamé : enfin, je ne vais plus nourrir une pique assiette de toutes mes bananes ! Il a vite déchanté les louanges et s’en est pris plein les ratiches lorsqu’il a su le fonctionnement du Mague avec uniquement des bénévoles. T’es complètement folle ma pauvre fille, tu vas te faire exploiter. Pas plus que toi, esclave à suer du burnous pour gagner ta maigre pitance d’humanos fétide, je lui ai répondu du tact au tac. On en est resté là, jusqu’au moment où j’ai commencé à rencontrer pléthore de personnes toutes plus formidables et enrichissantes les unes que les autres dont certaines sont devenues des ami(e)s. C’est à partir de ce moment précis qu’il a voulu m’accompagner.

Le plus beau cadeau du Mague, c’est pour bientôt. Jean Vautrin, mon héros littéraire, m’a invitée, moi la bête humaine à déjeuner avec lui et l’interviewer. Rien que pour cela, je suis raide dingue et tous mes précédents articles variés et avariés valent bien cette rencontre inespérée. Vous pensez bien, si j’étais demeurée à végéter de pin en pin à jouer toute la journée et baiser avec Culculreuil l’écureuil et hu dada à dos de chevreuil allez me battre contre tous les chasseurs et le porc méthanier du Médoc !

Si je n’avais pas quitté définitivement la région parisienne…. Massacre à la tronçonneuse de mes neurones à faune ! J’aime entendre parler les gens qui ont quelque chose à dire qui et qui ne sont pas insignifiants. Je suis servie, ici. Qui aurait pu penser, que dans un si petit pays, trou du cou pour une vampire à la retraite qui se serait maquée à un blues du chicotier, il existe une telle diversité de personnalités affirmées si riches de leur existence à plein temps. Eric Bernard, le grand manitou des « Grandes Traversées », c’est carrément dingue comment il déplace les montagnes pour nous offrir d’année en année une telle innovation dans les corps en mouvement la plastique et les arts. Eric Holder qui fut un voisin en Seine et Marne ou j’ai habité si longtemps, à Paname l’impersonnelle, la carnassière, il m’aurait été très difficile de le rencontrer !

« De loin on dirait une île », la Pointe du Médoc recèle ses trésors de tempéraments forts et hauts en couleur, sans doute que la Gironde, qui se jette dans l’océan et se sale au passage quelques bourrasques, n’est pas indifférente à ce paysage et à ses habitants.
Je ne peux pas citer tous ces « Gens (femmes et hommes) du Médoc qui m’ont bouleversé les tripes à leur contact fraternel et toutes celles et tous ceux encore, que je vais rencontrer et apprendre à connaître, en effaçant une à une mes œillères de mon ailleurs de parigo tête de veau farcie plein pot d’échappement du périph.

J’aime au Mague ’hétérogénéité des propos dans les chroniques à tous les azimuts où tu peux trouver tout et son contraire. J’aimais la prose de cher Philou. J’aimais les vers de Philippe Gras. Si je parle au passé, c’est que ces sacrés zigues et d’autres encore ont déserté le navire pour laisser la place aux nouvelles et aux nouveaux. Il y a encore Paco, avec lequel je communique mon amitié et ma révolte. Je regrette seulement que les chroniqueuses et les chroniqueurs soient par trop enfermé(e)s dans leur bulle, ignorent trop souvent leurs consoeurs et confrères. De même, cet autre phénomène, il est rare qu’elles et ils se rencontrent. A part avec Philou, je n’ai jamais partagé les humeurs d’une bonne bouteille de Médoc et d’un repas digne de mes papilles.

Même Frédéric Vignale, j’ignore le timbre de sa voix, c’est pour vous dire ! Le Mague est unique et fait la nique aux professionnels journalistes. Il en tire tout le jus de sa liberté de ton et d’offenses face aux constipé(e)s du compteur, branchés sur les annonceurs, qui leur suce toute objectivité.

Si j’ai tendance à flinguer à tout va le milieu naturiste organisé dans sa camisole de suffisance, c’est que je le connais fort bien et par coeur son actuel caractère réactionnaire à se fermer au monde extérieur qui bouge et évolue. C’est aussi parce que dans son histoire, avec ses pionniers il a pu représenter une alternative écologique et politique où il s’inscrivait dans un mouvement de réforme de la vie, comme on disait à cette foutue pas non plus très belle époque.

Je vie d’excellents contacts avec Carlotta Films et Arte Editions mais aussi avec certains petits éditeurs surprenants par leur ligne éditoriale peu banale et courageuse. Je ne chronique que les films, ouvrages, CD ou DVD qui chantent les louanges de mon enthousiasme intact. Michel Onfray disait il y a très longtemps que les critiques ne devraient critiquer que ce qu’ils apprécient. Sage résolution, je trouve et je l’applique avec toujours autant de plaisir.

Quand je pense à tous ces critiques pros qui ne lisent que le quatrième de couverture, quand ils le lisent ! et se gargarisent autour de Jérôme Larcin, le débonnaire homme de pouvoir culturel, lors de l’émission le Casque et la tune sur France Interne, qui décide avec sa bande de la vie à trépas d’un film, d’une pièce, d’un livre ou pire encore ignore des œuvres fondamentales, histoire de se griser les grelots entre bobos et abuser le troupeau du public bonnard, ces veaux incultes, mon général ! Justine Lévy, je me fiche complètement de tes humeurs entre père mère et bébé qui t’inspirent tes coliques paginées et te piquent d’écrire autour de ton nombril très encombrant. Ecris ton journal. Torche toi avec et on économisera le bois si précieux des forêts. La fiction, à ton époque troublée à gerber, tu connais ?

Je regrette aussi que si peu les lectrices et lecteurs ne commentent les articles. Ou alors il faut y aller franco de porc pour que ça se bouge et cartonne. Quel dommage cette passivité ! « Faut laisser faire les spécialistes » (Léo Ferré). Surtout pas, d’autant que sur le Mague il n’y aucun(e) spécialiste, seulement des connaisseurs, femmes et hommes enthousiastes qui ont envie de communiquer à leur manière.

Le Mague, c’est aussi pour moi, une ouverture à des réflexions qui peuvent nous pousser à l’action. Je crois en la force des mots des littérateurs sur le terrain de l’histoire et des mouvements sociaux. Je conchie les bonimenteurs des médias qui distillent la poudre aux yeux en regard des quinquets éteints. Je crois en l’humour et à la dérision comme des armes contre le sérieux, qui à force de pèter plus haut que son cul prend la place du cerveau.

Je crois aux réseaux de résistance sur le mode des agoras et des universités populaires, à la gratuité de la culture pour toutes et tous. Je crois à la mutualisation des savoirs. Je crois au grand partage des connaissances et à la mort annoncé du travail salarial sur l’hôtel du bling bling consumériste. Je crois au Mague et c’est pourquoi je m’investis autant à écrire et chroniquer à tout va une autre actualité culturelle vivante au cœur de rencontres chaleureuses et fraternelles et m’intéresser de près à l’univers des êtres qui m’entourent.

Je singe et je persifle dans la joie et la bonne humeur au Mague ce fabuleux outil de communication gratuit. A bientôt pour de nouvelles aventures et merdre de merdre au sérieux qui tue et vive la vie en fraternité collective sans aucun pouvoir à exercer. Pour sûr !