Sarko 1er, Empereur des Taxes

Sarko 1er, Empereur des Taxes

Lorsque Nicolas Sarkozy a fait voter le bouclier fiscal en juillet 2007, il partait du principe qu’un contribuable n’avait pas à payer en impôts plus de 50% de son revenu...

Très décriée à l’époque, cette mesure était pourtant conforme à la politique de la droite depuis l’élection de Jacques Chirac en 1995 : baisser systématiquement les charges et les impôts. En 2002, Jacques Chirac avait promis de baisser d’un tiers l’impôt sur le revenu. En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis de poursuivre ses baisses d’impôts, si la croissance le permettait…

Alléger les charges sociales payées par les entreprises, diminuer la pression fiscale qui pèse sur les contribuables... Telles sont en principe les bases d’une politique fiscale de droite. Sauf que depuis son élection en mai 2007, Nicolas Sarkozy a créé au moins 20 taxes :

# Taxe sur les assurances et les mutuelles (1 milliard)

# Taxe sur l’intéressement et la participation (400 millions)

# Taxe sur les stock-options (250 millions)

# Franchises médicales (850 millions)

# Hausse des cotisations retraite (150 millions)

# Taxe sur la publicité des chaînes privées (incalculable)

# Taxe sur les compagnies pétrolières (150 millions)

# Taxe pour financer la prime à la cuve (100 millions)

# Taxe sur les ordinateurs (50 millions)

# Taxe pour copie privée des disques durs externes et clés USB (167 millions)

# Taxe sur le poisson vendu en grande surface (80 millions)

# Taxe sur les huiles-moteur (44 € par tonne de lubrifiant)

# Taxe pour le RSA (entre 1 et 2 milliards)

# Taxe sur les imprimés publicitaires (incalculable)

# Hausse de la redevance télévision (20 millions)

# Contribution sur les ventes de produits pharmaceutiques (50 millions)

# Taxe sur la téléphonie et internet (80 millions minimum)

# Taxe sur les grosses cylindrées (malus : 160 € par an et par automobile)

# Chèque transport

# Taxe carbone (ou contribution climat-énergie : CEE) : 17€ par tonne de CO²

Le nombre affolant et le montant cumulé de ces taxes est à mettre en regard du déficit budgétaire qui explose en 2009 : 140 milliards d’euros !

En effet, au 31 juillet, le solde général d’exécution (déficit budgétaire) était de 109 milliards d’euros contre 51,4 milliards d’euros à la même date de l’an dernier. Côté dépenses, elles ont grimpées de 10,9 Mds d’euros passant de 204,4 milliards à 215,2 milliards d’euros.

Malgré toutes les nouvelles taxes les recettes budgétaires se sont parallèlement tassées : 133,8 milliards d’euros l’an dernier contre 175,0 milliards l’an dernier. Selon le ministère, ce dérapage s’explique en partie par la situation économique dégradée et en partie par les dépenses relevant du plan de relance : 25,8 milliards.

Une autre explication ? Euh… Le bouclier fiscal, non ?

Selon des prévisions internes et l’aveu même de François Fillon, le déficit pourrait atteindre à la fin de l’année les 140 milliards d’euros. A comparer au 52 milliards d’euros prévus initialement par le budget 2009…