Non à la peine de mort lente

Non à la peine de mort lente

L’association pour le respect des proches de personnes incarcérées (ARPPI) prépare une « semaine de résistance contre la mort lente » du 2 au 8 novembre pour lutter notamment contre les longues peines.

« En 1789, la République considérait qu’une peine de plus de dix ans d’emprisonnement était un châtiment plus cruel que la mort », rappelle un communiqué de l’ARPPI, association présidée par Claude Charles-Catherine. Aujourd’hui, en France, les longues peines ne peuvent-elles pas être facilement comparées à des peines de mort lente ?

Du 2 au 8 novembre, l’association va mener des actions pour réclamer l’abolition des longues peines, des peines de sûreté, de la rétention de sûreté et de l’intolérable peine de perpétuité. Dans la foulée, l’abolition des mitards, des quartiers d’isolement et autres lieux infects où les morts suspectes s’accumulent est également exigée. Enfin, l’ARPPI demande la libération de tous les prisonniers malades et handicapés ainsi que l’application du rapprochement familial et affinitaire.

« En 1981, les socialistes n’ont pas aboli la peine de mort, mais juste supprimé la guillotine, et ils ont remplacé la peine de mort par l’enfermement jusqu’à la mort, témoignent des prisonniers de la centrale de Lannemezan. Jamais les peines prononcées par les cours d’assises n’ont été aussi lourdes, jamais les aménagements de peine n’ont été aussi chiches, pour ne pas dire inexistants. Nouveaux temps, nouvelles techniques : plus propres, plus efficaces, avec moins d’effusion de sans, mais tout aussi violentes et meurtrières. »

« Mourir en prison est le sort le plus infâme que puisse vivre un être humain, disaient également des prisonniers de la centrale d’Arles qui, en août 2001, réclamaient la libération des détenus atteints de maladies incurables. Nous demandons que soit respecté le droit à mourir dignement parmi les siens, hors du contexte carcéral. »

La prison tue les prisonniers malades (même quand, par feinte humanité, on les libère au dernier moment). La prison suicide de nombreux prisonniers désespérés en proie à l’arbitraire et aux humiliations. La prison tue aussi les proches et les familles des prisonniers. « Nous sommes condamnés par l’ombre des barreaux de ceux qui sont les nôtres, dit une mère de prisonnier. La distance qui me sépare de quarante minutes de parloir, l’appréhension qui me talonne parce que la prison, justement, c’est la prison (sept ou huit décès en un an, sept ou huit proches de prisonniers suicidés, dont on entend si peu parler dans les colonnes de la grande presse...) tout ça, et puis le reste : les obligations courantes, le boulot, le manque de fric, les dettes en suspens... autant de barreaux invisibles, intérieurs, qu’on n’appelle pas par leur nom pour éviter de flancher. »

Où mène la politique du tout répressif ? Qui peut croire que l’enfermement serait la réponse aux problèmes sociaux ? La prison, machine à broyer, guillotine carcérale, est le lieu honteux où règnent à perpète vengeance et acharnement. « La peine de mort n’est pas abolie. Elle est prononcée dans les tribunaux et appliquée dans les prisons », conclut l’ARPPI.

Plus d’informations sur le site de l’ARPPI

Vous pouvez aussi écouter l’émission l’Écho des cabanes que l’ARPPI anime sur Radio Libertaire