Plus fort que la grippe : La campagne de prévention

Plus fort que la grippe : La campagne de prévention

Une campagne qui fait froid dans le dos ! La rentrée des classes fait craindre un développement de la pandémie de grippe A/H1N1 dans la population. C’est pourquoi des messages de prévention sont diffusés sur les stations de radio et les chaînes de télévision.

Plusieurs cas de grippe mexicaine ont été diagnostiqués à la fin du printemps et à l’été dans des établissements scolaires et des camps de vacances. Des dizaines d’enfants ont alors été mis en quarantaine, car la meilleure prévention contre une épidémie est toujours la ségrégation et l’isolement. Mais la fin des vacances scolaires marque aussi la reprise du travail pour une grande partie de la population française, qui risque de se retrouver à côtoyer des porteurs de virus A/H1N1 dans les transports, au travail et à l’école.

Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a tenu une conférence de presse mardi afin de présenter le nouveau dispositif de communication sur les gestes de prévention contre la grippe en présence de Christine Kelly, membre du CSA, et de Thanh Le Luong, directrice générale de l’INPES. L’autorité de contrôle de l’audiovisuel a donc demandé aux éditeurs de services de télévision et de radio de bien vouloir diffuser quatre spots par jour, à des heures de forte audience, dont au moins deux à proximité d’un journal d’information.

Cette campagne est destinée à "informer au mieux le public sur les gestes de prévention afin d’éviter les risques de propagation du virus". Attention les yeux et les oreilles ! Dans un local qui fait plus penser à l’univers hospitalier, des collègues de travail s’échangent des documents et des germes symbolisés par des chiffres identiques à ceux que l’on retrouve dans les paquets de nouilles pour les enfants. Suivent des recommandations qui tiennent du bon sens, si l’on excepte le conseil de se moucher dans la manche de sa veste.

Rappelons au passage que les boutons de manchette ont été cousus sur ordre du Premier Consul et général Bonaparte afin que ses soldats perdent cette habitude et ne transportent autant de germes infectieux sur leur uniforme que dans leur organisme. Une idée salutaire qui coïncide avec l’essor de la médecine pendant des guerres de la Révolution et de l’Empire ! Hélas, il semble que nos hygiénistes et nos technocrates en aient oublié le sens, bien que leur élégance soit proportionnelle au nombre de boutons qui ornent les manches de leurs vestons.

Il est aisé de se moquer d’une personne dont l’idée est de proposer ses compétences dans un CV Vidéo, mais il faut bien avouer qu’elle aurait à en remontrer à nos créatifs qui travaillent d’arrache-pied pour le gouvernement. "Un simple éternuement, c’est plusieurs milliers de microbes dispersés dans l’air" ! Est-ce de l’information, de la prévention, ou le rabâchage d’un lieu commun ? Cette campagne qui s’inscrit dans le marasme du marché publicitaire est diffusée sur le service public, mais "Les services de radios privés, sur la base du volontariat, sont également sollicités afin d’élargir le cercle de diffusion", explique le communiqué du CSA.

Difficile de prodiguer des conseils aussi saugrenus de manière aussi fade, quand nos voisins anglo-saxons rivalisent d’imagination pour réaliser des spots sensationnels.