Secret Story : Contrat de travail pour les candidats ?

Secret Story : Contrat de travail pour les candidats ?

Avant même que ne débute l’émission cul(te) de l’été s’est posée la question de la requalification en contrat de travail celui qui lie les candidats à la société de production. L’affaire a, semble-t-il, trouvé une solution à l’amiable.

Interrogée mardi après-midi par Le Post au sujet des suites de la garde-à-vue Jean-Claude Elfassi, Catherine Comte, responsable du développement de la société Endemol France, lâche le morceau : "Ces gens, qui viennent prendre des photos de personnes qui travaillent, et qui les mettent sur Internet, puis les insultent en écrivant les légendes, ce n’est pas tolérable". Le paparazzi s’est en effet cru autorisé de prendre une série de clichés à proximité du lieu de tournage de Secret Story, où sont consignés les candidats.

L’opiniâtreté du photographe de presse a eu raison de la patience de la société de production, tout comme ce fut le cas dans d’autres circonstances et avec d’autres personnes. Quand Jean-Claude Elfassi a une idée en tête, il ne l’a pas ailleurs, et il met tout, absolument tout en œuvre pour atteindre son objectif. Son obsession actuelle est de faire déraper Endemol en harcelant le réseau mondial de révélations au sujet de l’émission qui touche à sa fin. Accompagné du mari d’une candidate, Angie, "Nous avons fait une mini-séance photo de 3 minutes", explique Jean-Claude Elfassi à nos confrères.

Dimanche devant les bureaux de l’entreprise, "Cyril tenait une pancarte Endemol menteurs. Cyril m’a aussi donné un enregistrement, dont je ferai les révélations ultérieurement". L’ambiance est lourde dans la Maison des Secrets, mais pas tellement à cause du suspense insoutenable qui rythme la série de l’été. Des candidats auraient fait appel à un avocat, Jérémie Assous, pour les aider à faire requalifier leur contrat avec la société de production en contrat de travail : "Il faut donc y voir un message très clair des conseillers prud’homaux selon lequel le dossier qui leur a été soumis ne laisse aucun doute quant aux conditions du contrat de travail".

Jean-Claude Elfassi a saisi la balle au bond, et centre sa communication sur le problème. D’un côté, l’homme de loi se prévaut de l’intention de 4 participants au jeu de télé-réalité diffusé sur TF1 pendant l’été, tandis que le paparazzi mène l’enquête pour présenter au grand jour des conflits entre les candidats et la société de production. Le shooting organisé entre Cyril et Jean-Claude Elfassi, le premier brandissant une pancarte accusatrice, a-t-il été la goutte qui fait déborder le vase ? Les conditions de l’interpellation du photographe ne laissent guère planer le doute sur la tension qui anime les gros bras de la société de production ce jour-là. Le professionnalisme des uns et des autres a empêché que l’arrestation digne d’une série policière américaine des années soixante-dix ne dégénère en pugilat.

Contactée par Le Post au téléphone après la sortie de Jean-Claude Elfassi du commissariat, la responsable du développement de la société de production ne souhaite pas faire de commentaire sur les démêlés qui opposent Endemol et le photographe de presse. Mais le journaliste est tenace et fait mine de changer de sujet. Il branche Catherine Comte "sur ce qui peut s’écrire, notamment sur les sites d’informations participatifs", c’est-à-dire le climat délétère au cours du tournage à cause du problème de rémunération posé par ces émissions présentées comme des jeux, mais auxquelles participent de jeunes animateurs ou comédiens.

Une première procédure a opposé les candidats et les producteurs de L’Ile de la Tentation. C’est seulement au printemps dernier qu’elle aboutit, un peu avant le début de Secret Story. Les candidats au premier jeu se voient reconnaître un statut de salarié, mais le jugement ne fait pas encore jurisprudence. "Ces décisions sont d’une importance capitale à plusieurs égards", prétend Jérémie Assous. "D’une part, elles révèlent que les sociétés de production ne sont pas les seules à pouvoir être condamnées et qu’elles doivent l’être avec toutes celles sous la subordination desquelles les participants à des émissions de télé-réalité ont été soumis en réalisant, à leur profit, un travail caractérisé".

Mais la décision de la chambre sociale de la Cour de Cassation remet en cause tout le système de manipulation employé par la production pour retenir l’intérêt du public et rendre le jeu piquant. Dans Secret Story, les efforts déployés pour faire mousser l’émission valent autant que les révélations de Jean-Claude Elfassi pour les dévoiler. Pas étonnant donc, que Catherine Comte ne sache plus où donner de la tête. "Ces gens, qui viennent prendre des photos de personnes qui travaillent, et qui les mettent sur Internet, puis les insultent en écrivant les légendes, ce n’est pas tolérable".

Ces gens qui viennent prendre des photos sont évidemment Jean-Claude Elfassi dans l’esprit de la société Endemol. Nul autre que lui ne déploie autant de pugnacité pour faire capoter l’émission. Et les personnes qui travaillent sont les sujets des reportages du photographe de presse, et non les gros bras de la sécurité qui sont venus arrêter le paparazzi dans son entreprise de déstabilisation. Ce sont évidemment les candidats. Pour la responsable du développement de la société, ces personnes à présent travaillent, elles ne jouent plus au guignol.