Les psychopathes ont un cerveau défectueux

Les psychopathes ont un cerveau défectueux

Les criminels psychopathes, qui tuent ou violent en série, le sont à cause de connexions défectueuses entre la partie du cerveau traitant des émotions et celle qui concerne les impulsions et la prise de décision.

En étudiant des psychopathes auteurs de meurtres, d’homicides involontaires, de viols en série et de séquestrations arbitraires, des chercheurs britanniques ont constaté que les connexions reliant deux zones capitales du cerveau ont des défauts, comme des obstacles, alors que celles du cerveau d’individus sains apparaissent normales.

Cette étude ouvre à l’avenir la possibilité de développer des traitements pour les psychopathes dangereux, comme l’atteste le Dr Michael Craig de l’institut de psychiatrie du London King’s College Hospital, et pourrait impliquer de profonds changements dans la perception de tels criminels pour les médecins, les scientifiques et le système pénal.

"Il s’agit de malfaiteurs inquiétants et particuliers dont la psychopathie est sans lien avec une autre maladie mentale", a expliqué le Dr Michael Craig à la presse anglaise vendredi. "Ce que nous avons essentiellement trouvé est que les connexions chez les psychopathes ne sont pas aussi bonnes que celles de ceux qui ne le sont pas".

"Je les décrirais comme des voies entre deux zones — et nous avons constaté que chez les psychopathes, ces routes ont des nids-de-poule et n’ont pas été très bien réalisées". Les scientifiques ont cependant mis en garde contre une éventuelle détection des criminels psychopathes potentiels avant qu’ils ne passent à l’acte, car ils affirment que les résultats de leur étude n’a pas permis d’établir comment, quand ou pourquoi les liens en question dans le cerveau sont endommagés.

"Maintenant, la question la plus intéressante est de savoir quand surviennent ces nids-de-poule", poursuit le médecin, "si les gens naissent avec, s’ils se développent dans les premiers stades de leur vie ou s’ils sont la conséquence d’une autre chose" ? Les crimes psychopathes ont été décrits dans de nombreuses superproductions hollywoodiennes, relatant des aventures extraordinaires comme celles de l’assassin en série et cannibale Hannibal Lecter.

Les psychopathes violent souvent les normes sociales, sont dans la manipulation et l’impulsivité, les sensations fortes, et semblent ne ressentir ni remords, ni pitié. Le Dr Michael Craig, qui a entrepris cette étude, a cosigné un article dans la revue Molecular Psychiatry avec ses collègues Declan Murphy et le Dr Marco Catani, décrivant les analyses du balayage électronique des cerveau de seulement neuf psychopathes comparées à neuf individus sains. "Pour essayer d’avoir des personnes aussi particulières en vue d’une étude, et de les traiter en toute sécurité dans un protocole de balayage électronique n’est pas chose facile" !

Pour ce faire, il a utilisé une nouvelle technologie de l’image médicale pour mieux analyser le cerveau des psychopathes après le constat effectué dans de précédentes études que la zone d’amygdale du cerveau, qui traite des émotions, et le cortex orbitofrontal, qui manipule des impulsions et des décisions, sont en ce qui concerne leur structure et leur fonction différentes chez les psychopathes.

"Jusqu’à tout récemment, la technologie n’était pas disponible pour observer les connexions entre ces zones du cerveau de manière significative", a constaté le Dr Michael Craig. Mais une technique nouvelle, appelée tenseur de diffusion de la résonance magnétique (DT-MRI), a permis aux chercheurs d’observer la zone de matière blanche reliant les deux secteurs principaux du cerveau.

En plus d’avoir constaté des lacunes structurelles certaines dans ces régions du cerveau des psychopathes, ils ont également trouvé que l’importance de l’anomalie est sensiblement en rapport avec le degré de psychopathie rapporté chez l’individu. "Quant au sens moral pour la société, et comment la société souhaite traiter ces choses, c’est un peu trop tôt", a estimé le Dr Michael Craig. "C’est juste une étude et ce qu’elle apporte d’important est que les recherches doivent être poursuivies".