"Il était très enthousiaste à l’idée de faire des films et il voulait s’impliquer partout, de l’écriture du scénario à la production, jusqu’à la musique", déclare Bryan Michael Stoller, réalisateur de films de série B et s’est illustré dans "The Wiz" en 1978. "Pour autant, il n’a jamais montré de l’intérêt pour la comédie". Le projet de Michael Jackson est également lié à un des aspects de sa vie : l’impression que l’énorme succès des Jackson 5 lui a volé son enfance !

Bryan Michael Stoller précise qu’il entretient une amitié de 23 ans avec Michael Jackson et qu’il était son associé dans la société de production Magic Shadows. Il devait co-diriger le film avec la vedette, dont le titre aurait été "They Cage the Animals at Night" (La nuit ils mettent en cage les animaux), mais ce projet est interrompu après 7 ans de travail par le décès de Michael Jackson.

Le film est inspiré d’un livre paru en 1985, qui relate l’expérience vécue de son auteur Jennings Michael Burch, orphelin ballotté de maison d’accueil en orphelinat… Michael Jackson aurait montré l’ouvrage à Bryan Michael Stoller dans son ranch de Neverland en 2002 et demandé s’il voulait le produire et le mettre en scène avec lui. Le producteur a acheté les droits du livre pour 1 dollar sans dire à son auteur qu’il s’agissait d’une idée du King of Pop, et celui-ci a ensuite été enchanté de travailler avec le chanteur.

"Michael m’a souvent dit qu’il s’est senti comme un orphelin, comme un enfant adoptif, parce qu’il n’a jamais vécu dans la même maison", explique Bryan Michael Stoller. "Chaque hôtel était pour lui une maison adoptive différente. Il racontait qu’il se mettait souvent à la fenêtre pour voir les enfants jouer à l’extérieur et pleurait parce qu’il ne pouvait pas en faire partie".

Michael Jackson s’est senti très concerné par le cancer de Jennings Michael Burch, qui avait alors 67 ans. Il était triste de savoir qu’il ne pourrait pas assister à l’adaptation de son œuvre au cinéma et lui a demandé en 2003 de venir à Neverland pour réaliser une interview en vue de l’y intégrer dans les bonus du DVD. Au cours de l’entretien vidéo visible ici, il lui a demandé s’il n’avait jamais songé au suicide. Jennings Michael Burch lui a répondu qu’il l’avait fait les jours les plus sombres, un sentiment que la vedette reconnaît avoir partagé.

Bryan Michael Stoller a enregistré cet entretien, qui fait partie d’un ensemble de réunions de travail elles aussi sur bande audio, et pense que ce matériel présente son ami plus humain quand on le divinise ou on le stigmatise pour en faire un mythe. Il assure avoir eu des contacts avec NBC, CBS et E ! pour diffuser son fonds vidéo, acoustique et photographique.

Le clan Jackson estime pour sa part qu’il n’existe aucun contrat entre Michael Jackson et Bryan Michael Stoller, que leurs entretiens sont informels et sans objectif commercial, parce que la vedette aurait sauté sur n’importe quelle distraction pendant qu’elle se préparait pour ses concerts à Londres. Son premier essai dans le cinéma en 2005 fut une farce, "Miss Cast Away and the Island Girls", produit, écrit et dirigé par Bryan Michael Stoller avec Eric Roberts dans le premier rôle.

Michael Jackson apparaît brièvement dans le film comme l’agent MJ, mais l’œuvre a directement été distribuée en DVD sans passer en salles. C’est seulement quand Michael Jackson a été accusé d’attentat à la pudeur sur enfant que cette production a été retirée des étagères et vendue à l’étranger par Showcase Entertainment. "They Cage the Animals" aussi a pâti des déboires judiciaires de la vedette, Bryan Michael Stoller ayant eu un arrangement avec Mel Gibson pour 3 heures avec Michael Jackson à l’hôtel Universal City. "Mel était peu un nerveux", plaide le producteur.

Après avoir conclu une affaire pour développer le projet avec un budget de l’ordre de 12 à 20 millions de dollars, Michael Jackson a été accusé 2 ou 3 mois plus tard et Mel Gibson a cessé toute sollicitation téléphonique de Bryan Michael Stoller. "Quand Jackson a rappelé en 2007, il avait toujours les films à l’esprit", souligne le producteur. "Il avait commencé à acheter le matériel de production cinéma ; il demandait toujours comment allaient les choses, mais jamais je ne l’ai vraiment vu travailler".

Michael Jackson n’a jamais cherché à faire une superproduction. "Il voulait faire des films qui auraient plus à l’académie", déplore Bryan Michael Stoller. "Il a acheté un travelling pour que je montre à ses enfants comment l’utiliser parce qu’ils s’en servaient comme un jouet". Mais il indique aussi l’intention de Michael Jackson de mettre 8 millions de dollars sur la table pour tourner ce film sans l’aide des studios de Hollywood. "Il était vraiment passionné par la mise en scène", raconte le producteur. "Il était déterminé à faire ce film" !