"Les Sales Blagues" vont boucher vos toilettes

"Les Sales Blagues" vont boucher vos toilettes

Vous êtes à table, et soudain : "Allez, qui a une blague à raconter" ?! Comme vous n’écoutez jamais celles des "Grosses Têtes" à la radio, vous êtes en panne, vous aimeriez en sortir une bien provocante, bien salée, mal torchée, une sorte d’éjaculation rapide sur un rideau… Heureusement, "Les Sales Blagues" sont de retour !

Vous radotez déjà de nombreuses blagues, et vous voulez frapper à nouveau un grand coup au prochain repas de famille pour choquer la vieille tante, rire à gorge déployée entre deux bières avec vos potes le samedi soir. Vous en avez marre des jeux de mots presque incompréhensibles de Gelluck et son "Chat", vous n’en pouvez plus de l’humour des bobos qui se doivent de rire quand c’est permis par BHL ou Anna Guavalda. Passez à la vitesse supérieure !

Quinzième volume pour le dieu du crade et de la saleté, de la bite
boutonneuse, de la foufoune trempée : Vuillemin ! Il récidive en illustrant le quotidien des gens, en les rabaissant à un degré impossible à traiter en machine, même avec la meilleure des lessives ! La sale blague s’incruste profondément dans le tissu cérébral pour que vous puissiez la ressortir au bon moment, en toute circonstance.

"Les Sales Blagues" sont inépuisables, et jamais répétitives depuis 15 tomes. Même si les thématiques de fond restent "classiques" : la consultation du médecin spécialiste, etc… mais en tout cas les idées sont neuves et toujours avec ce brin de cynisme, de moquerie, de catastrophe humoristique. C’est la touche de Vuillemin, avec son dessin au trait gras, le gros nez bourré, ravagé par l’excès de rouge, et quelques points d’acnée, les petits poils aux jambes, les yeux creusés comme ceux des zombis dans les films de Roméro.

L’estomac en avant, le tee-shirt dévoilant le nombril, les gros seins pendants comme des poires toutes pourries, le téton usé, la chatte et la bite qui s’égouttent comme le robinet. C’est ça l’incroyable dessin de Vuillemin : brouillon, le pinceau ou le feutre torchés. Les couleurs viennent compléter cette ambiance magique de la saleté, ça déborde, ça tache, il ne manquerait plus qu’un côté "odorama".

Tout le talent de Vuillemin est là, il arrive à apporter cette touche quelle que soit la situation, y compris la plus abjecte, la plus repoussante dans son actualité, son style dédramatise le tout, son humour et sa provocation passent très bien. Depuis Reiser, nous n’avions vu un style aussi torché.

Religion, sexualité, maladie, chasse, pêche, nature, scoutisme, les vieux, les cons, la police, le petit se veut un salaud de génie, la prostituée, c’est tout cet ensemble populaire, la vraie vie avec son lot de bêtises qui nourrissent chaque sale blague. C’est tout ce qu’il faut pour lire ces sales blagues, l’esprit de Coluche, ajouté à celui de Reiser, ajouté à celui du degré inconnue par les huîtres et un auteur de littérature bobo. C’est ça "Les Sales Blagues" et c’est bon quand ça pue !

"Les Sales Blagues", une série qui n’a plus cessé de paraître dans l’Écho des Savanes, mérite ses lettres du non-usage de la propreté à tout moment.
Une fois ce quinzième livre en main, allez directement sur la cuvette des toilettes, ou affalez vous sur le sofa avec une bière, un gros paquet de chips, bobonne pas loin (entre le sofa avec la zapette télé, ou direct à la cuisine, hein…), et là, appréciez, riez, pétez, ça ne gênera personne.

LES SALES BLAGUES de l’ECHO (tome 15) / Vuillemin / Écho des Savanes - Drugstore