La finale dames du tournoi était exclusivement américaine ce 4 juillet 2009, Jour de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique, et familiale… 5 fois victorieuse sur le gazon béni de Wimbledon, Venus a envoyé son revers dans le filet sur une balle de match de Serena, qui remporte pour la 3ème fois le plus ancien et prestigieux tournoi de tennis.

Le cœur chaviré, la jeune femme de 27 ans est tombée à genoux en saisissant la victoire, et a l’instant d’après embrassé sa sœur sous les applaudissements des 15.000 spectateurs du court central, en cette fin d’après-midi baignée de soleil. "Je tellement excitée ; je suis si heureuse… Je me sens comme si je ne pouvais pas avoir le trophée", raconte la championne complètement émue : "Je l’ai et Venus ne l’a pas" !

Sa sœur Venus, qui fut la première à enchaîner titre sur victoire après la grande championne Steffi Graf en 1993, a rendu un vibrant hommage à son successeur. "Elle elle était trop bien aujourd’hui, elle a a eu une réponse à tout", remarque-t-elle. "Elle a joué aujourd’hui le meilleur tennis et mérite les félicitations". Mais Venus revient un peu plus tard pour jouer la finale double avec sa sœur !

"Je ne pense pas que la défaite ait beaucoup d’importance", ajoute la championne de 29 ans, "aussi je souris encore… J’ai eu tellement de bons moments ici et bien sûr, j’attends l’année prochaine avec intérêt, et la finale double". Alors que les amateurs dans le monde entier tentaient de deviner laquelle des deux sœur Williams allaient remporter un tournoi où chacune avait la même chance de gagner, la personne la plus concernée par cette rencontre a brillé par son absence.

Richard Williams, qui d’après ses dires, n’aime pas "voir s’affronter ses enfants", a pris le chemin du retour aux États-Unis, le sentiment du devoir accompli, dans la mesure où il mené ses deux filles à leur quatrième finale à Wimbledon. Serena Williams n’a d’ailleurs pas oublié de rendre grâce à son père. "Mon papa n’est pas resté mais… Salut papa, et merci de m’avoir accompagnée" !

Serena Williams a désormais arraché trois des quatre titres du Grand Chelem, après avoir remporté l’US Open en septembre et l’Open d’Australie en janvier. Elle n’a pas mieux pu faire en ce 4 juillet 2009. Mais elle s’est vraiment retrouvée hors de la partie dans le deuxième set, après avoir éprouvé beaucoup de difficultés en demi-finale contre Elena Dementieva. C’est la plus jeune des deux sœur qui a montré le tennis le plus agressif et le plus puissant, et c’est donc à Serena que revient de gagner son 11ème titre dans le Grand Chelem.

Bien que tout le monde aime à établir des parallèles entre Venus et Serena, les deux sœur ont souvent été décevantes ensemble pour les spectateurs, lesquels se sont pourtant déplacés en nombre pour la finale de samedi. Au cours d’un premier set serré, les seuls points marqués par Serena au service l’ont été pendant le huitième jeu. Le duo de choc s’est donc acheminé vers un tiebreak prévisible, où Venus a été subjuguée par une volonté de puissance impossible à contraindre.

Un superbe lob sur le revers a mené Serena Williams à 7-3, et mis fin à une série renversante de Venus, avec 35 points consécutifs… C’est au deuxième set que Serena fait preuve d’un tennis de la plus belle élégance, avec des amortis subtils, de beaux slices et en choisissant des angles magnifiques où elle a prouvé toute sa valeur. Au-delà de la force de frappe, toujours au rendez-vous, c’est bien l’ingéniosité qui a fait la différence à Wimbledon.

Venus Williams a perdu son service dans le sixième jeu du deuxième set avec une double faute et dès lors, la victoire est arrivée à portée de main de Serena.