Un rescapé du crash de l’Airbus aux Comores

Un rescapé du crash de l'Airbus aux Comores

Un Airbus A310-300 s’est abîmé en mer avec 153 personnes à bord l’archipel, dont 66 ressortissants français entre Sanaa au Yémen et Moroni dans des Comores. L’accident s’est produit au moment où l’avion yéménite survolait l’Océan Indien dans le mauvais temps mardi. La compagnie signale qu’un survivant avait été sauvé en mer.

Des corps ont été récupérés de l’épave de l’avion de la compagnie Yemenia, a déclaré Abdul-Rahman Abdul-Qader, sous-secrétaire de l’autorité yéménite en charge de l’aviation. L’autorité des Aéroports de Paris signale que 66 ressortissants français se trouvaient à bord de l’avion, qui entamait le parcours final d’un vol transportant des passagers de Paris et de Marseille aux Comores avec une escale au Yémen. Un grand nombre de passagers comoriens étaient à bord.

Un médecin comorien a déclaré qu’un enfant a été recueilli vivant en mer, et a été confié à un centre médical. La direction de l’aéroport international de Moroni a confirmé que le survivant est âgé de 5 ans. 5 autres corps auraient pour le moment été repêchés. Hormis les 66 ressortissants français, se trouvaient à bord de l’avion des Comoriens, des Éthiopiens, des Indonésiens, des Marocains, des Palestiniens, des Philippins, des Canadiens et des Yéménites.

Deux avions militaires et un navire français ont quitté les îles de l’Océan Indien depuis Mayotte et La Réunion pour participer aux recherches. "Des avions ont vu des débris au point d’impact présumé", présente Ibrahim Kassim, porte-parole de l’institution régionale pour la sécurité aérienne (ASECNA). C’est le deuxième Airbus à faire l’objet d’une catastrophe en pleine mer en un mois, le précédent étant un Airbus A330-200 d’Air-France, qui s’est abîmé le 1er juin dernier dans l’Océan Atlantique avec 228 personnes à bord.

La première partie du vol Paris-Marseille-Yémen de Yemenia a été effectuée à bord d’un Airbus A330. À Sanaa, les passagers à destination des Comores ont été transbordés sur un autre appareil de Yemenia, cet A310 qui s’est perdu corps et biens. Le ministre des transports français Dominique Bussereau a souligné que des défauts ont été détectés au cours d’inspections en France sur les Airbus A310 de Yemenia en 2007, et la compagnie n’a plus desservi les aéroports français.

"L’A310 en question a été inspecté en 2007 par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile ndlr.) et elle a noté un certain nombre de défauts", a précisé Dominique Bussereau à la télévision mardi matin. "La compagnie ne figurait pas sur la liste noire, mais elle était sujette à des contrôles plus stricts sur notre territoire, et devait être entendue sous peu par la Commission pour la Sécurité de l’Union européenne".

La télévision a montré des images des amis et des parents des passagers en pleurs à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle de Paris, bon nombre d’entre eux manifestant de l’indignation à l’égard de la compagnie aérienne yéménite. Airbus a indiqué qu’il allait expédier une équipe d’experts aux Comores. Le constructeur aéronautique a souligné que l’avion a été construit en 1990 et avait été employé par Yemenia depuis 1999. Ses moteurs ont été construits par Pratt et Whitney, une filiale renommée de United Technologies.

"Nous n’avons toujours pas d’informations pour expliquer cet accident, ou à propos de survivants", a déclaré Mohammad Al-Sumairi, directeur général délégué à l’exploitation de Yemenia. Un porte-parole de la compagnie a convenu qu’il y avait 142 passagers à bord de l’Airbus A310-300, avec 3 enfants en bas âge, et un équipage de 11 personnes. L’appareil effectuait la liaison entre Sanaa et Moroni, la capitale de Grande Comore, l’île principale de cet archipel.

"Les conditions atmosphériques étaient difficiles, avec un vent violent et une mer forte", explique Mohammad Al-Sumairi, "La vitesse du vent a été enregistrée à terre à l’aéroport à 61 Km/h ; il pourrait y avoir aussi d’autres facteurs". Ibrahim Kassim, pour l’ASECNA, conforte ce point de vue : "Le temps n’est vraiment pas très favorable", confirme-t-il. "La mer est très mauvaise".

L’armée française a envoyé par avion depuis La Réunion des équipes médicales, les plongeurs civils et militaires et des bateaux sur les lieux de l’accident. Les autorités comoriennes ont dépêché de petits hors-bord sur zone. La France et les Comores ont des relations étroites depuis l’indépendance des îles en 1975. On évalue à 200.000 le nombre de ressortissants comoriens vivant sur le sol français, et les subventions françaises sont une source importante de revenus pour l’économie de cet archipel.

Des agents des Nations Unies à l’aéroport de Moroni, qui a refusé de communiquer, ont signalé que la tour de contrôle avait reçu l’appel de l’Airbus A310-300 de Yemenia en vue de son atterrissage, puis le contact a été perdu. Yemenia appartient pour 51% au Yémen et pour 49% à l’Arabie Saoudite. Sa flotte est constituée par 2 Airbus 330-200, 4 Airbus 310-300 et 4 Boeing 737-800, conformément aux informations publiées sur son site Web.