Barack Obama tente d’arrêter la cigarette

Barack Obama tente d'arrêter la cigarette

Le président des États-Unis Barack Obama est parti en guerre contre les fabricants de cigarette, mais n’a pas vraiment arrêté de fumer. Il a reconnu lors d’une conférence de presse s’adonner encore à son péché mignon.

Après son élection à la présidence à la fin de l’année dernière, Barack Obama a publiquement estimé l’usage du tabac incompatible avec ses nouvelles fonctions. Il a lundi signé une loi pour accorder au gouvernement des Etats-Unis de plus amples pouvoirs de normalisation en ce qui concerne la cigarette et les autres produits du tabac. C’est d’ailleurs en référence au combat qu’il se livre à lui-même pour se défaire du tabagisme, qu’il a trouvé la volonté de s’attaquer aux puissants industriels du tabac.

Barack Obama a signalé que cette loi allait limiter leur latitude pour séduire les jeunes. "Presque 90% des fumeurs a commencé à leur dix-huitième anniversaire, ou avant", a-t-il déclaré lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche, juste avant de signer la loi. "Je sais… J’étais l’un de ces adolescents, et c’est pourquoi je sais qu’il est vraiment difficile de quitter cette habitude quand elle est la vôtre pendant longtemps".

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a précisé que cette habitude était "quelque chose dont il continue de chercher à se débarrasser", mais il a refusé de répondre directement à la question de savoir si le président continuait à fumer. Mais l’intéressé a levé le voile mardi au cours d’une conférence de presse, et il a reconnu qu’il n’a toujours pas donné un coup d’arrêt à la cigarette, même en élaborant un texte qui instaure des règles plus dures pour l’industrie du tabac.

"En tant qu’ancien fumeur, je lutte constamment avec. Est-ce que j’ai parfois laissé tomber ? Oui. Est-ce que je suis un fumeur quotidien, un fumeur impénitent ? Non", a précisé Barack Obama au cours d’une conférence de presse. "Je ne le fais pas devant mes enfants, je ne le fais pas devant ma famille. Je dirais que je suis à 95% guéri, mais il y a des moments où je craque".

La nouvelle loi donne la Food and Drug Administration (FDA) le pouvoir de limiter strictement la fabrication et la vente des produits du tabac. "Une fois que vous prenez ce chemin c’est constamment que vous luttez avec, et c’est précisément la raison pour laquelle la loi que nous avons signée est tellement importante, parce que ce que nous ne voulons pas que les enfants empruntent ce chemin", a-t-il fait valoir.

Pratiquement 20% des Américains sont fumeurs, et l’usage du tabac tue 440.000 personnes environ par an aux États-Unis à cause du cancer, des maladies cardiaques, à l’emphysème et d’autres affections. La loi succède à une intense campagne des adversaires du tabac au Congrès des États-Unis pendant plus de dix ans. Le souhait qu’ils expriment est de mettre l’industrie du tabac sous la tutelle de la FDA.

Le texte adopté permet à cette administration fédérale d’émettre de strictes limites à la fabrication et la vente des produits du tabac, mais ne lui autorise pas à interdire les cigarettes elles-mêmes, ou la nicotine et les ingrédients qu’elles contiennent et qui provoquent la dépendance. Barack Obama s’est référé à des statistiques en déclarant que la mise en œuvre de cette loi serait une victoire.

"Nous le savions pendant des dizaines d’années, mais en dépit des meilleurs efforts et des progrès accomplis par beaucoup de personnalités et d’avocats aujourd’hui avec nous, l’industrie du tabac et leurs agents d’influence particuliers ont toujours gagné", a déclaré Barack Obama au moment de promulguer la loi. Les associations militant pour la santé publique ont fait bon accueil à la nouvelle loi, bien que des experts estiment qu’elle ne va pas assez loin pour empêcher le tabagisme.

"Cette nouvelle loi de santé publique a le pouvoir de casser le cycle mortel de l’addiction et de mettre un terme au ciblage des enfants de notre nation par les géants du tabac", a déclaré John Seffrin, chef de file du réseau américain pour l’action contre le cancer (ACSCAN). R.J. Reynolds, comme d’autres cigarettiers moins importants, s’est longtemps opposé à la nouvelle mesure, indique respecter la réglementation et chercher à participer au processus régulateur de la FDA. Altria, holding du plus grand fabricant de cigarettes Philip Morris, a précisé avoir fait un bon accueil à la nouvelle législation.