Linda Hardy, Immortelle, belle, sensuelle et charnelle...

Linda Hardy, Immortelle, belle, sensuelle et charnelle...

« Immortelle, immortelle, immortelle, j’ai l’impression d’être celle qui survivra… à tout jamais » ça commence comme du Lara Fabian, mais force est de constater que c’est tout le contraire qui nous arrive sur nos grands écrans délivrés enfin d’une sombre malédiction.
A ce jour toutes les tentatives d’adaptation cinématographique avaient été un bide lamentable. Enki Bilal a balayé nos doutes, nos craintes, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, précipitez-vous dans votre salle obscure la plus proche et allez consommer la tambouille audacieuse du plus à l’est de nos maîtres es BD. « Immortel » est un bon film qu’il faut recevoir en pleine tronche ; un peu de beauté dans un monde de putes, d’imaginaire, de SF et des chocs esthétiques à gogo ne feront de mal à personne.


En construisant son récit autour de trois personnages principaux parfaitement humains (Linda Hardy, Thomas Kretschmann et Charlotte Rampling), Bilal a une idée géniale pour éluder les travers habituels de la technologue numérique : raideur, froideur, sentiment d’artifice. Il s’appuie précisément sur ces défauts et trace avec beaucoup de naturel une frontière entre le réel, où interviennent ses personnages de chair et d’os, et le virtuel, qui est celui d’un univers synthétique construit par les louches manipulations de la surpuissante compagnie Eugenics.

Le procédé est simple mais lumineux : Une fois ce clivage mis en place, Bilal n’a plus qu’à se laisser porter par son histoire et à se concentrer sur ses points forts : le grand soin apporté aux ambiances, aux textures, aux inventions architecturales et aux personnages fantastiques.

L’ensemble surprend par sa cohérence. Et même si l’on peut déceler çà et là quelques scories imparfaites, Bilal nous fait là une œuvre étonnante qui force le respect, qui nourrira vos fantasmes pour le futur.

Immortel ad Vitam, film d’Enki Bilal. Sur vos écrans.

Immortel ad Vitam, film d’Enki Bilal. Sur vos écrans.