Sondage : Les Américains doutent de Barack Obama

Sondage : Les Américains doutent de Barack Obama

Le président des États-Unis reste incontestablement populaire auprès du public, mais les citoyens américains commencent à douter des capacités de Barack Obama à faire face à la situation économique, et nourrissent un certain nombre de craintes au sujet des politiques engagées dans plusieurs domaines.

Deux sondages parus jeudi illustrent les risques encourus par Barack Obama depuis qu’il envisage une révision du système de santé des Etats-Unis. La question est tellement sensible au pays de la liberté que les tentatives précédentes n’ont pas cherché à relever à fond les grands défis qu’elle porte en matière de coût et de service.

Les sondage commandé par The New York Times et CBS donnent 63% d’opinions favorables pour le travail effectué par Barack Obama depuis son arrivée à la Maison-Blanche, une évaluation engageante compte tenu d’un taux de chômage à 9,4%, un chiffre jamais atteint depuis la prospérité de l’après-guerre.

Malgré cette indéniable popularité, les sondages ont montré un public préoccupé par le déficit budgétaire, après les subventions accordées pour colmater le manque en capital des grandes entreprises américaines, à hauteur de 787 milliards de dollars, et d’une intervention économique des pouvoirs publics, suite au renflouement du système financier et de l’industrie automobile.

Un autre sondage, pour The Wall Street Journal et la chaîne de télévision NBC indique une majorité confortable de 58% des gens, pour penser que Barack Obama et le Congrès devraient se concentrer sur la réduction des déficits budgétaires, même si cela signifie un retard dans le rétablissement de la situation économique. Le déficit de l’État doit s’élever à plus de 1 milliard de milliards de dollars pour l’exercice budgétaire 2009.

Cette étude montre que 56% des gens s’opposent aux aides financières allouées à General Motors en échange d’une participation dans le capital d’une société encore à fonder sur des bases solides. Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison-Blanche a dit que les Américains "sont à juste raison frustrés de voir où en est l’économie et la façon dont nous l’avons menée au point où elle se trouve". Il reconnaît que certaines décisions prises n’ont pas forcément été populaires, mais que Barack Obama tient à honorer ses engagements de campagne.

Dans un tel contexte, le sondage indique une opinion critique à l’égard du programme annoncé pour un meilleur service de santé : 44% des personnes interrogées approuvent le programme, mais 34% y sont très défavorables, un chiffre analysé comme un sentiment d’expectative exprimé par beaucoup d’Américains. Les initiatives volontariste de l’administration démocrates dans le domaine économique sont originales aux États-Unis et nombreux sont ceux pour les trouver anormales : "que le gouvernement possède 60% de General Motors n’est pas populaire", résume un professeur de sciences politiques.

Barack Obama doit certainement engager un dialogue approfondi avec les citoyens américains, pour évaluer tous les aspecte du programme de santé envisagé, en ce qui concerne les avantages, les coûts et l’impact sur leurs pratiques médicales. John Zogby, maître d’œuvre du sondage, estime que "les Américains sont vraiment enthousiastes" en ce qui concerne Barack Obama, mais beaucoup moins pour ce qu’il propose, au regard des études menées depuis 5 mois dans son institut. Il pense qu’il convient de voir Barack Obama sur des périodes de 6 mois, au terme desquelles les citoyens pourront apprécier les progrès intervenus grâce à son action dans la période précédente.

Pour les républicains, il en va tout autrement. Le plan d’émulation de l’économie sur deux ans a peu d’impact sur la situation de l’emploi, et les démocrates prévoient d’engager dès à présent de nouvelles dépenses à hauteur de milliards de dollars. "De nouveau, c’est précipitation et prodigalité", a raillé mercredi Mitch McConnell, chef du groupe républicain au Sénat. Pour autant, les gens ne sont pas dupe et trouvent, à l’instar de Bill Austin, un directeur de société de Phoenix, "fatigant d’entendre Obama se plaindre d’avoir hérité du désordre économique de son prédécesseur, George W. Bush".

En somme, les gens considèrent le "grand désordre de l’administration précédente", selon les termes à Dallas de Nadeem Akhtar, un gérant de supérette de 45 ans, que Barack "Obama n’est absolument pas à même de résoudre les problèmes dont il a hérité".