Voie royale en Europe pour Jose Manuel Barroso

Voie royale en Europe pour Jose Manuel Barroso

Le Portugais Jose Manuel Barroso bénéficie d’un soutien quasi unanime pour un deuxième mandat en tant que président de la Commission Européenne.

Les députés européens conservateurs ont approuvé mardi la nomination du président Barroso, pour un nouveau mandat. La question de sa reconduction sera soulevée dans les formes au sommet de l’Union Européenne la semaine prochaine à Bruxelles. L’homme, âgé de 53 ans, occupe la fonction depuis novembre 2004.

Jose Manuel Barroso a déclaré mardi à Bruxelles que la Présidence du Conseil lui a demandé la permission de soutenir la reconduction de son mandat, et j’ai approuvé cette demande, a répondu Jose Manuel Barroso. À Berlin, où il s’est entretenu avec Angela Merkel du prochain sommet, il a remercié la présidente de la CDU pour son soutien.

Cela signifie beaucoup pour moi, non pas seulement parce qu’elle est la chancelière en Allemagne, mais parce qu’elle est une Européenne convaincue. Angela Merkel affirme qu’elle s’est déjà exprimée sur tout le bien qu’elle pensait d’un deuxième mandat pour Jose Manuel Barroso : à ce sujet naturellement, rien n’a changé bien sûr, a-t-elle ajouté. L’ancien Président du Conseil portugais est jusqu’à présent le seul candidat à sa propre succession.

Bernard Kouchner a déclaré mardi qu’il n’imaginait pas que l’actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ne soit pas nommé pour un nouveau mandat par le Conseil européen des 18 et 19 juin. J’imagine mal que le Conseil dans sa composition actuelle puisse se prononcer en dehors du seul candidat pour le moment, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères lors d’un débat à l’Assemblée nationale. Je pense que Monsieur Barroso sous présidence française a été un président de la Commission extrêmement efficace parce que la présidence était efficace, a-t-il ajouté en réponse aux interpellations des députés de gauche, qui demandaient que Nicolas Sarkozy s’oppose à un nouveau mandat.

Jose Manuel Barroso se fait également fort du soutien de la République tchèque, en charge à l’heure actuelle de la Présidence de l’Union Européenne pendant 6 mois, et au moins jusqu’au prochain sommet de Bruxelles. Jan Fischer, Premier ministre, doit assurer des consultations avec les chefs de gouvernement des autres États membres en vue de confirmer la succession de l’homme qui s’est illustré comme un chaud partisan de l’intégration européenne depuis l’adoption de la Bulgarie et de la Roumanie, en dépit du rejet du projet de constitution européenne par les citoyens français et néerlandais.

Pour lui, les Européens souhaitent une économie stable et un système financier renouvelé. Les Européens souhaitent la sécurité de l’emploi et des aides pour ceux qui en sont privés. Le Premier ministre suédois de centre-droit Fredrik Reinfeld a fait valoir la nécessité de clarifier les règles en ce qui concerne la Commission Européenne en attendant qu’une position commune soit définitivement adoptée. Il pose en ces termes la question de la mise en route du Traité de Lisbonne.

Jose Manuel Barroso doit être nommé à l’unanimité des 27 chefs d’État et de gouvernement, puis être confirmé par le Parlement Européen. Le Portugais peut dès à présent compter sur l’appui des États membres. Après le succès électoral des conservateurs acquis lors des élections européennes à la fin de semaine dernière, une majorité favorable à Jose Manuel Barroso est considérée comme pratiquement sûre au Parlement.

Le président de groupe socialiste, le SPD Martin Schulz, s’est toutefois prononcé de manière critique : Monsieur Barroso est pour une politique, à laquelle nous nous sommes opposés pendant la campagne électorale, a-t-il déclaré au Financial Times Deutschland. Je ne peux par conséquent pas recommander à mon groupe de soutenir Monsieur Barroso pour un deuxième mandat. Jose Manuel Barroso avait pourtant bénéficié des voix des socialistes en 2004.

Le nombre de commissaires dans la nouvelle Commission demeure encore incertain. Il dépend de la date d’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne. Après le non irlandais, le gouvernement de Dublin souhaite remettre la question sur la table avec un deuxième référendum, mais aucune une date n’est encore donnée pour ce faire. En outre, la Cour Constitutionnelle fédérale doit décider à la fin du mois si le traité en question est a priori compatible avec la Loi Fondamentale.

Conformément au Traité de Lisbonne, chaque pays membre est en passe de pourvoir un poste de commissaire, mais la Commission devrait compter autant de membres que le stipule le Traité de Nice encore en vigueur. Le gouvernement allemand souhaite déterminer qui l’y représentera après le 27 septembre seulement.

Jose Manuel Barroso s’est fondé sur le consentement des Irlandais au Traité de Lisbonne. La ratification est nécessaire par tous les États membres, afin que l’Union Européenne puisse être opérationnelle. Nous avons plus que jamais besoin d’une Commission Européenne forte, a-t-il constaté à Berlin.