Sécurité aérienne en question après la catastrophe

Sécurité aérienne en question après la catastrophe

L’Airbus d’Air France AF-447 a disparu au-dessus de l’Atlantique avec 228 personnes à bord dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir sans doute été la proie de fortes turbulences. Des avions de patrouille maritime sont en route pour rechercher des éléments pour expliquer l’accident.

La compagnie aérienne à qui appartient l’appareil a déclaré dans un communiqué que l’avion a envoyé un message automatique à 02H14 GMT, faisant état d’un court-circuit électrique, 15 minutes environ après avoir traversé une zone de turbulences. Le ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, en charge des transports, a éliminé la possibilité d’un détournement du vol AF-447 en provenance de Rio de Janeiro et à destination de Paris. L’hypothèse la plus tragique doit être sérieusement envisagée, a déclaré Jean-Louis Borloo à la radio.

L’aviation brésilienne a perdu la trace du vol AF447 à 01H33 GMT (03H30 heure française), soit trois heures et demi après le décollage, a fait savoir l’armée de l’air brésilienne. Ce n’est même pas un problème de panne des moyens d’information de l’appareil. Maintenant on est à un niveau de temps d’utilisation du kérozène qui rend la situation dans tous les cas de figure absolument critique, a ensuite ajouté le ministre présent à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Le vol AF-447 avait 216 passagers et 12 membres d’équipage à son bord. Il y avait 82 femmes, sept enfants et un bébé. L’avion n’est certainement plus en vol à l’heure actuelle, a déclaré Pierre-Henri Gourgeon, directeur général de la compagnie aérienne, au cours d’une conférence de presse au siège de la compagnie, à Roissy. Il était attendu à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle lundi matin à 11 heures 15 (GMT 09H15), après son décollage de Rio de Janeiro dimanche à 7 heures du soir locales (22H00 GMT). À l’heure où je parle, il n’a plus de réserve de pétrole, a confirmé Pierre-Henri Gourgeon peu après midi.

La dernière position de l’avion de ligne reste encore à déterminer. Une source gouvernementale brésilienne a indiqué que l’avion a disparu des écrans radar au Brésil à 01H30 GMT environ, soit 3 heures à 3 heures et demie après son départ de Rio de Janeiro. Cela implique la perte de l’écho par les contrôleurs aériens plus près du Brésil que de la France. Les pilotes restent en contact avec les contrôleurs aériens pendant la traversée de l’Atlantique par radio et communiquent leur position toutes les 20 à 30 minutes. Mais il n’y a pas de couverture radar dans la mesure où les ondes électro-magnétiques se perdent au-delà de l’horizon.

Le porte-parole de l’Armée de l’Air brésilienne, Henry Wilson, a déclaré que des avions avaient décollé de l’île de Fernando de Noronha pour rechercher l’avion depuis la côte nord-est du Brésil. Jean-Christophe Ruffin, ambassadeur de France au Sénégal, un pays de l’Afrique occidentale situé à l’opposé de la trajectoire initiale de l’appareil, affirme à la télévision que des avions avaient également décollé des bases africaines pour chercher des traces de l’avion disparu. L’avion était un Airbus 330-200, selon le site Web des Aéroports de Paris, un bimoteur de ligne long-courrier.

Les parents des personnes voyageant à bord du vol AF-447 sont pris en charge dans une zone déterminée de l’aéroport Charles de Gaulle à Roissy. Au cours ce cette pénible expectative, une partie de la zone a été évacuée brièvement en raison d’un paquet suspect, finalement une fausse alerte. L’éventualité d’un attentat sur le vol n’est a priori pas écartée, tout en demeurant l’hypothèse la moins crédible parmi celles qui sont envisagées à l’heure actuelle par les autorités. Les services d’enquête s’orientent plus probablement vers une avarie électrique dont les conséquences auraient été amplifiées de façon dramatique par les orages traversés par l’appareil. L’absence de communication radio et de message de détresse avant l’accident demeure toutefois un sujet de préoccupation.

Le dernier accident majeur impliquant un avion d’Air France est intervenu en juillet 2000. Un Concorde s’est en effet écrasé juste après son décollage de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle pour pour New-York, sur la côte est des États-Unis. Des investigations poussées et une longue procédure ont conclu à des défauts dans la maintenance de l’appareil et une usure excessive de certaines pièces détachées. Les 109 personnes à bord ont trouvé la mort dans l’accident, et au moins 4 personnes au sol. Une série d’incidents moins grave ont par ailleurs été à la source de conflits larvés entre la direction d’Air France et les syndicats depuis 2005.

Le Brésil a eu à déplorer 2 accidents d’avion dramatiques en 2006 et 2007, soulevant des inquiétudes concernant la sûreté des transports aériens dans le plus grand pays d’Amérique latine. En juillet 2007, les 187 personnes à bord d’un Airbus A-320 de TAM, et 12 personnes au sol, sont décédées à la suite d’un crash intervenu après avoir franchi la limite de la piste de décollage de l’aéroport Congonhas, de Sao Paulo. En septembre 2006, un appareil commercial de la ligne aérienne Gol s’est écrasé dans la jungle en Amazonie, à cause d’une collision avec un petit avion privé. Chacune des 154 personnes à bord sont décédées.

Un numéro vert a par ailleurs mis en place pour renseigner les familles et les proches : 0-800-800-812 et 0033-1-57-02-10-55 pour l’étranger.