Un QI jugé trop petit pour s’occuper de son enfant

Un QI jugé trop petit pour s'occuper de son enfant

Une jeune femme à qui les services sociaux anglais ont retiré le bébé en appelle à la Cour européenne des Droits de l’Homme au motif qu’elle a été jugée trop stupide pour s’occuper de son enfant.

Sa petite fille lui a été retiré tout de suite. À sa naissance, rapporte le Daily Mail, il a présenté de graves complications médicales. Le bébé est prématuré, et les services sociaux ont eu l’impression que la mère manquait d’esprit pour lui fournir des soins diligents et ont confié l’enfant à une famille adoptive. À présent qu’il n’a plus besoins d’être suivi aussi attentivement, la procédure d’adoption devrait être définitive… La jeune mère, qui n’a finalement jamais pu élever sa fille, s’est vue contrainte de déposer un recours devant la Cour européenne des Droits du Homme à cause du manque d’égard des services à l’enfance anglais, et malgré une nouvelle expertise psychiatrique favorable. La fillette a trois ans maintenant.

L’expert a en effet signalé que cette femme de ménage de 24 ans n’a aucun antécédent d’incapacité d’étude ou de maladie mentale. Elle a une bonne instruction et ses capacités intellectuelles générales paraissent dans la norme. La jeune mère, célibataire et actuellement sans emploi, se sent désemparée et complètement abandonnée par le système. Elle affirme que les assistantes sociales et les psychologues persistent à croire que j’ai des difficultés pour apprendre, mais ce n’est pas vrai. Ils ont pris leurs renseignements auprès des mauvaises personnes ; il y a toujours des gens pour nuire aux enfants. Tout que je veux, c’est m’occuper du mien, mais ils ne me laissent pas le faire

L’Angleterre est aux prises avec un grand nombre de trop jeunes mères a priori incapables de s’occuper de leur progéniture. Ce mois-ci, une audition du tribunal aux affaires familiales a réduit les visites de la jeune femme à son enfant de 90 minutes par quinzaine à 5 minutes par mois en prévision de l’adoption. Ils sont en train de me voler ma fille. Ils peuvent bien tamponner tous les papiers, ma fille ne m’en a pas été moins volée ! L’avocat de l’aide juridictionnelle n’a pas osé de contester l’avis d’adoption du conseil municipal de Nottingham, en dépit du souhait de la jeune femme pour le faire. Il en a été dissuadé par le rapport d’un autre psychologue, estimant que sa cliente n’avait même pas les facultés intellectuelles pour lui donner des instructions pertinentes.

L’année dernière, elle a fait savoir au magistrat de la cour d’appel que l’intervention de l’avocat commis d’office l’avait ramenée à un rôle de spectateur dans la procédure, bien qu’elle affirme avoir les capacités intellectuelles pour y prendre part. Des tests ont établi à cette époque le QI de la jeune femme à 71, alors que le QI d’un adulte normal est de 90 à 109. Les services sociaux ont émis des doutes au sujet de ses capacités la première fois peu après la naissance de sa fille, avec une affection pulmonaire chronique et diverses complications. Le père, âgé de 66 ans, mène sa vie de son côté.

Malgré le mauvais sort qui paraît s’acharner sur cette pauvre femme, un parlementaire progressiste a pris fait et cause pour elle, tandis que le député de sa circonscription estime qu’elle a été mise de côté par un système qui semble plus intéressé par les procédures d’adoption que par la pérennité d’une cellule familiale normale. Le conseil municipal de Nottingham fait montre de la plus grande discrétion dans cette histoire, mais d’autres affaires ont montré du doigt son empressement à mettre en œuvre des procédures d’adoption. En février 2008, il a été reconnu coupable d’avoir enlevé un enfant à sa mère 2 heures après sa naissance et sans décision de justice.

Devant les difficultés qu’elle éprouve pour faire valoir ses droits à élever sa fille, la jeune femme a décidé d’en appeler à la Cour européenne des Droits de l’Homme. Le monde entier a été récemment atterré par l’histoire d’Alfie Patten, en première page du tabloïd britannique The Sun, donné pour géniteur à l’âge de 13 ans. L’affaire a été montée de toutes pièces, mais son écho révèle un malaise dans la société britannique, confrontée à l’un des taux de grossesse chez les adolescentes parmi les plus élevés d’Europe, malgré de nombreuses campagnes d’éducation sexuelle dans les écoles. Ce qui motive probablement les services sociaux à faire preuve de zèle.