Ségolène Royal et Martine Aubry se claquent la Bise

Ségolène Royal et Martine Aubry se claquent la Bise

C’est sans état d’âme que les deux femmes les plus à la mode au Parti Socialistes se sont retrouvées mercredi soir pour faire tribune commune au meeting de Rezé, près de Nantes.

Alors que les sondages marquent l’érosion du parti et que des rumeurs circulaient sur un sondage mauvais pour le PS, l’unité a été affichée sans fausse note tout au long de la soirée.

Martine Aubry et Ségolène Royal ont fait une entrée de stars, vêtues toutes les deux d’une veste blanche dans la halle de la Trocardière, devant environ 3.000 personnes enthousiastes, d’après le maire de Nantes Jean-Marc Ayrault. Selon des sources concordantes, la salle avait été réservée en rapport avec les dernières prestations publiques du PS, et elle s’est avérée très insuffisante pour accueillir un public enthousiaste.

Si Ségolène Royal a été applaudie, c’est surtout Martine Aubry, plus virulente, qui s’est attirée les faveurs de la foule. L’Europe aurait du être une immense aventure humaine. Elle n’est plus aujourd’hui qu’un grand marché, a-t-elle déploré, une fois montée à la tribune. Et l’actuelle première secrétaire du PS de rappeler à de nombreuses reprises l’importance du manifeste des 27, une première !

Ségolène Royal, qui a parlé 30 minutes environ, a lancé un appel vibrant à la participation électorale, en appelant aux travailleurs frappés de plein fouet, aux salariés de Gandrange, de Continental, d’Heuliez, de Molex. Avec le leitmotiv l’Europe sociale a besoin de vous, l’ex-candidate à la présidentielle a fustigé les logiques féroces du capitalisme financier. Amora, Hewlett-Packard, Alcatel, Lucent, l’Europe sociale a besoin de vous, a-t-elle déclamé.

Les deux dirigeantes se sont opportunément livrées à un échange de compliments, avant de s’embrasser comme du bon pain. Ma chère Martine, notre Première Secrétaire, a lancé la présidente de Poitou-Charentes, parlant de son bonheur et de Martine vaillante dans cette campagne… La patronne du PS a rendu pour sa part hommage au combat de Ségolène Royal : je sais sa volonté de renouveler la politique française et elle a raison, il faut bouger les rangs et les choses, y compris dans notre parti.

Martine Aubry a offert à Ségolène Royal une statue africaine du Burkina-Faso, une femme debout, en disant qu’on aime nous opposer ; c’est vrai que nous sommes différentes. Après tout, ce n’est pas gênant. Nous avons l’essentiel en commun. Nous sommes indéfectiblement socialistes, et nous sommes des femmes, nous savons nous serrer les coudes quand c’est nécessaire. Ségolène Royal a elle offert à Martine Aubry une porcelaine de Deshoulières, entreprise en difficulté de la Vienne.

Mais cet échange d’amabilités n’a pas fait oublier la politiques à ces deux femmes debout, tendues vers un objectif identique : faire basculer l’opinion dans le camp de la Gauche ! Martine Aubry a ciblé ses attaques contre Nicolas Sarkozy et le député Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP : si vous voulez savoir ce que pense Nicolas Sarkozy, regardez M. Lefevbre ! Il dit tout haut ce que Nicolas Sarkozy pense tout bas, a ironisé la tête de file du PS en évoquant l’amendement déposé par Frédéric Lefebvre sur la possibilité de donner du travail aux salariés en dépit d’un arrêt de travail.

Toute la journée, Martine Aubry et son entourage avaient voulu banaliser l’événement : naturel et normal qu’une grande dirigeante comme Ségolène Royal soit là, a dit la Première Secrétaire. Au moins de ce point de vue ont-elles été à l’unisson.

 

 


C’est beau de célébrer l’unité retrouvée
Si d’aventure elle est au vibrant festival
Offert à la façon d’un combat médiéval
À tous ces militants promis à la corvée !

En invitant l’union, la révolte est larvée
À l’intérieur du rang où se lève un rival,
Si la parole est sauve et requiert un aval
Et à l’incantation l’apparence est sauvée.

Or, le beau s’établit en un sobre appareil
Sous le remords facile et le regard pareil
Et les ténors vont là célébrer l’apparence.

Le retour du succès reste entrevu demain
Vers la libération d’un signal d’espérance
Que la population n’a pas eu sous la main.