Suicides en hausse chez les soldats en Afghanistan

Suicides en hausse chez les soldats en Afghanistan

Le haut commandement des forces armées de la coalition s’inquiète du nombre croissant de suicides au sein du personnel américain, en relation avec les tâches ingrates et angoissantes qui sont confiées aux soldats.

Le général Mark Milley a récemment fait une conférence depuis sa base en Afghanistan avec des moyens vidéo, pour expliquer aux officiers supérieurs du Pentagone sur l’augmentation des suicides. Quelques jours auparavant, un soldat âgé de 19 ans, affecté à un poste de nuit sur la base, a retourné son arme contre lui. Rien ne pouvait laisser prévoir un tel drame, l’aumônier ne l’a pas rencontré auparavant, il n’avait pas de contacts étroits avec ses camarades, a raconté le général pour expliquer le dernier suicide en date au sein de l’unité qu’il commande.

Au Pentagone, le général Peter W. Chiarelli, le commandant en second pour les effectifs de l’US Army, a été attiré par un détail : la recrue effectuait une tâche impliquant d’être tout seul pendant longtemps. En épluchant les statistiques de suicide dans l’armée, il a remarqué une légère augmentation de suicide parmi ceux qui ont effectué des gardes de nuit. Mark Milley a signalé qu’auparavant, aucun de ses 20.000 personnels dont il a la responsabilité n’avait l’habitude d’opérer en solitaire.

La salle était pleine de gradés parmi les rangs les plus élevés pour disserter pendant plus de deux heures sur les circonstances d’une douzaine des suicides les plus récents intervenus dans l’armée américaine en Afghanistan, en Irak, dans la corne de l’Afrique et dans l’ensemble des bases militaires du territoire américain, au cours de cette visio-conférence. Pour préoccupant qu’il soit, le taux de suicide est parvenu à un niveau record l’année dernière. En 2008, 140 soldats en service actif ont attenté à leurs jours, une augmentation de 60% depuis 2003, un taux plus élevé que la moyenne observée dans l’ensemble de la population des États-Unis.

Pour traiter la question, l’armée apporte aux hommes du rang un soutien psychologique avec des conseillers spécialisés dans ce domaine et dans la prévention des abus de substances toxiques. Des mesures ont été prises dans toutes les unités pour cesser les opérations en février et mars sur une durée de 2 à 4 heures pour parler de prévention du suicide. Le général Chiarelli préside à des réunions mensuelles pour évaluer toutes sortes de nouvelles politiques y compris hors des sentiers battus pour endiguer le phénomène. Au cours des dernières conférences, la semaine dernière, les chefs de corps se sont soudain montrés plus francs au sujet du malaise constaté dans les forces armées.

Ils ont remarqué un manque de diagnostics en ce qui concerne les signaux de détresse, l’absence de considération pour un soldat avec de bons états de service et digne de confiance, des relations dangereuses avec des médicaments dispensés pour donner du courage aux hommes, contenant de la caféine et de l’alcool. Après avoir examiné la situation en Afghanistan, est venu le tour de l’Irak. Après que le commandant de l’Afghanistan ait donné son briefing, c’était le tour de l’Irak. Commandant. Le général Daniel P. Bolger a pris le cas d’un jeune soldat qui a retourné son arme contre lui cette année. Le cas emble aberrant : à cet homme avait été prescrit une ordonnance pour traiter un manque d’attention. Le médicament, ajouté à de la caféine, a pu causer des trouble du sommeil, dont le manque a pu provoquer une réaction impulsive, a estimé le responsable de la zone.

Il y a beaucoup de boissons à haute teneur en énergie là-bas, s’est exclamé le général Chiarelli, qui a passé deux ans en Irak : quel est ce truc que les types boivent en Irak ? Tout le monde a répondu : Rip it (Ça déchire), qui est une boisson énergisante de l’ordre de 25% plus forte que le Red Bull et 3 fois plus concentrée qu’une dose équivalente de Coca Cola sans sucre… Le général a demandé en conséquence un diagramme avec le détail des médicaments utilisés pour donner du mordant aux soldats, avec les interactions connues sur d’autres substances.

En définitive, les officiers généraux, selon les propres termes du général Chiarelli, savent peu de choses en ce qui concerne le moral des armées après 8 ans de guerre et trois corps expéditionnaires déployés à l’extérieur du territoire des États-Unis.