Fred Romano : Tous les mammifères sont menacés par le prion

Fred Romano : Tous les mammifères sont menacés par le prion

Vaches folles, volatiles, cochons grippés qui veulent nous refiler la maladie au nom du prion ! Et la dame de fer en Angleterre au courant de cette affaire qui muselait sciemment les scientifiques… ! Fred Romano spécialiste de la vache folle mais aussi écrivaine, traductrice, plasticienne et comédienne, nous livre sa propre analyse et ses vérités qui dérangent et ne sont presque jamais diffusées. Allez savoir pourquoi et surtout bon futur en connaissance de cause. D’ici 2027 bonne santé quand même !

Le Mague : Ma chère Fred, si je m’adresse à toi encore une fois c’est que mon ras le bol dépasse les limites admises par une Singette qui se respecte. Pourquoi d’abord pour le sida, les humanos fétides style Bartos fichent l’épidémie sur la tronche des grands singes ?

Fred Romano : Petit un, je ne sais pas qui est Bartos (Roland Barthes ? non, tout de même). Quand à la faute de la poule ou de l’oeuf, moi je mettrais plutôt l’affaire du sida sur le dos d’un professeur américain qui cherchait désespérément un remède à la poliomyélite. Il aurait fait des vaccins pas nets avec du matériel simiesque pas trop contrôlé (dans les années 50 au Congo belge). Il existait alors une forme très atténuée du virus du Sida chez les grands singes. Quand celui-ci a franchi la barrière des espèces, grâce aux bons soins du bon docteur, qui payait généreusement les africains affamés pour se faire piquer et être ainsi "protégés" contre la polio. Hélas, il leur avait inoculé ce virus simiesque, qui sur quelques générations a réussi à se recycler dans l’homme, en beaucoup plus méchant : le Sida. Il existe de très bons documentaires sur la question.

Le Mague : Et ces bêtas de ruminants qui passent la journée à regarder les trains à grande vitesse, pourquoi d’abord on les traite de vaches folles ?

Fred Romano : Le réjouissant sobriquet "vaches folles" est l’une des plus grandes réussites de Margaret Thatcher, la politicienne criminelle anglaise à l’origine directe de cette maladie neurodégénérative. Durant de nombreuses années, elle a ainsi réussi à ridiculiser de dangereux processus biologiques, des scientifiques de haut niveau et des journalistes courageux, dans le seul but de camoufler ses exactions et bénéfices commerciaux et de s’éviter les poursuites judiciaires dont elle aurait du être l’objet. Car Margaret Thatcher a été avertie formellement par les services vétérinaires islandais que le fait d’intégrer des déchets de moutons malades dans l’alimentation bovine, puis de baisser les températures de chauffage de ces préparations pourrait avoir de terribles conséquences, tant pour le cheptel anglais que pour celui du monde entier, ainsi que pour tous les mammifères du monde.

Le Mague : Tu voudrais dire que les Islandais, ces sauvages Vikings, avaient le don de clairvoyance en l’avenir et avaient déjà tout prévu de ce carnage ?

Fred Romano : Parce qu’ils avaient tenté, en vain, bien qu’étant une île isolée de l’Atlantique Nord, d’éradiquer la maladie du mouton fou, ou scrapie, qui avait été importée depuis l’Angleterre à peine quelques années après qu’elle ait été découverte, en 1735. Dès que les lords se sont aperçus de la maladie et de ses conséquences économiques (le marché de la laine anglais s’opposait violemment au tissé français), ils ont pris sciemment la décision d’exporter au monde entier leurs moutons malades. L’histoire se répète et Margaret Thatcher a repris les bonnes vieilles traditions anglaises. La scrapie, l’ESB, le kuru, le Creutzfeldt-Jakob, toutes ces maladies animales (l’homme est un animal) sont les mêmes : elles sont dues au même agent (le prion) et provoquent les mêmes symptômes.

Le Mague : Le prion, le prion ! Qu’est-ce encore que ce drôle de couillon ?

Fred Romano : Le prion (selon l’OMS) est indestructible. On peut seulement l’affaiblir, grâce à 20 minutes de cuisson en cocotte-minute, dans une solution d’eau de Javel à 10%, à trois atmosphères et de surcroît la chose est la seule à ce jour à se reproduire sans utiliser d’ADN, de mode exponentiel (un prion + une protéine = 4 prions). Enfin le prion a su utiliser tant d’habileté, l’avidité et la bêtise de ceux qui nous gouvernent, qu’il est difficile de ne pas y voir une claire volonté de destruction totale à longue échéance. N’oublions pas que le prion est apparu sur terre en même temps que la comète de Halley traversait les cieux.

Le Mague : Avec ce que tu m’as dit, je ne pense pas proposer au Bartos de cuire ses légumes dans sa cocotte-minute au jus de prion. Nom d’une cacahuète faisandée, si je m’abuse, tu as parlé de destruction totale à la fois de la planète et de tous ses habitants. Est-ce que j’ai bien pigé à ton récit catastrophique d’anticipation ou pince-moi si je rêve ?

Fred Romano : Théoriquement, tous les mammifères sont menacés. Car vois-tu, le prion n’est qu’une mutation d’une protéine que tous ces animaux possèdent. Comment se fait-il que tant d’espèces soient menacées ? Enfantin, ma petite Singette : cette protéine existait avant la spéciation (le partage du vivant en espèces), ce qui signifie qu’elle a dû jouer un rôle de premier plan dans l’Évolution. Or, voilà, comme les scientifiques se sont vus couper tous crédits de recherche autour du prion, les industriels ayant pris peur au vu des conséquences économiques autour de la vache folle, on n’a pas progressé d’un poil depuis la découverte du prion par Prusiner en 1976 (oui, je sais, le Nobel n’est tombé qu’en 1997, soit 21 ans plus tard). On dirait vraiment que le prion est intelligent et sait profiter de la stupidité des puissants. De surcroît, le prion voit les choses à longue échéance : parfois 35 ans d’incubation chez les humains, c’est à dire que les cas recensés de nouveaux Creutzfeldt-Jakob sont apparus chez les humains contaminés il y a 35 ans de cela, autrement dit dans les années 1970 (les premiers cas officiels de maladie de la vache folle datent de 1986 !). Donc 1992 (date du pic de l’épidémie animales) + 35 (temps d’incubation du prion) = 2027 devrait être la date du pic de l’épidémie prochaine de Creutzfeldt-Jakob.

Le Mague : Y a t il un rapport de entre l’épidémie de Creutzfeldt-Jakob et la maladie d’Alzheimer à travers le sang contaminé ?

Fred Romano : Au bas mot, puisque les réserves de sang humain partout dans le monde ont été probablement contaminées (à cause des processus de sécurité, on mélange tous les dons sanguins avant de les traiter) et puisque les chiffres de décès par Alzheimer semblent en constante augmentation. Les symptômes sont très proches de ceux que provoquent le nouveau Creutzfeldt-Jakob et la seule manière de différencier les deux maladies est de pratiquer une ponction cérébrale après autopsie puis un test Western-Blot. Partout dans le monde, la grande excuse des gouvernements est d’accuser les proches des victimes qui soi-disant refuseraient que soit pratiquée cette analyse. Enfin, il existe, tout particulièrement en Amérique et aux USA, des situations endémiques particulièrement préoccupantes : les downer cows ("vaches qui se couchent", une nouvelle maladie non déclarée officiellement) et la maladie du cerf fou (Chronic Wasting Disease, qui affecte presque tous les ruminants sauvages des Montagnes Rocheuses). La nouvelle administration US semble cependant vouloir éclaircir la situation, mais le sujet est encore Secret Defense (secret d’État).

Le Mague : Mais concrètement, comment cette chose infecte de prion, mes très chairs soeurs et mes très chairs frères, se manifeste, se propage et comment elle peut attenter à notre vie ?

Fred Romano : Très concrètement, comment le prion se propage, personne ne le sait. 0 recherche depuis 40 ans, ça donne des résultats, criants. Ce que l’on sait depuis 40 ans : le prion, une fois arrivé dans le cerveau (on ignore comment), se met en contact avec ses cousines les protéines Prp-p qui semblent protéger les neurones des attaques des radicaux libres, et les « convainc » (on ignore comment) de se transformer en prions sur une base exponentielle (un prion + une protéine = 4 prions). Une fois que la superficie du neurone pullule de nouveaux prions, ceux-ci
s’infiltrent à l’intérieur des neurones, où ils continuent à se reproduire jusqu’à faire exploser la cellule. Les cellules éventrées se coagulent en plaques, ce qui fait désordre dans le système moteur et cognitif. Du travail propre, net, sans bavures. De surcroît sans ADN, ce qui rend le prion si discret, indétectable dans le sang.

Le Mague : Autre saloperie pour irradier nos vieux os de mammifères, est-ce qu’on peut comparer le prion avec les déchets radioactifs eux aussi indestructibles et nuisibles pour la planète ?

Fred Romano : Très franchement, je crois le prion se situe dans la gamme des saloperies très au-dessus des déchets nucléaires, inertes, dangereux, certes, mais plus ou moins contrôlables. Comprends-moi, la Singette, les déchets nucléaires ont certes un pouvoir destructeur et pratiquement infini, mais ils sont dans la gamme des phénomènes que nous comprenons et que nous pouvons expliquer. Marie Curie était déjà au courant du danger lié au radium, puisque elle avait fait installer entre sa chambre de repos et son laboratoire une plaque de plomb de 10 millimètres. Quant au prion, on peut carrément parler d’un phénomène unique dans notre système solaire, ou du moins sur notre planète : enfin quelque chose qui se reproduit sans ADN, enfin quelque chose de réellement indestructible, enfin quelque chose qui résiste aux hauts fourneaux des cimenteries, enfin quelque chose qui, à chacune de nos tentatives pour l’éradiquer, en profite pour créer des générations toujours plus résistantes. C’est même tellement extraordinaire que je ne vois qu’une seule explication possible : c’est que le prion vienne des confins de l’Univers et qu’il nous ait été amené par une météorite, par exemple dans le sillage de la comète de Halley.

Le Mague : Enfin, pour rester malgré tout dans une note "Optimiste optimiste fondamentalement optimiste" comme chanterait mon cher
Ramon Pipin du groupe Odeurs, si tu étais en mesure de faire entendre ta voix, fruit de tes recherches mûrement réfléchies, quelles solutions concrètes immédiates tu proposerais pour tenter d’endiguer cette situation catastrophique et endémique ?

Fred Romano : Urgence numéro un : faire des recherches pour déterminer le rôle de la protéine Prp-p. Bien que je soupçonne quelques petits malins des laboratoires militaires de s’être attaqués à ce travail : en effet, si la protéine Prp-p protège les neurones des attaques des radicaux libres, on peut dire que si l’on arrive à contrôler la protéine Prp-p, on en viendrait très facilement à contrôler la durée de vie des neurones, c’est à dire la durée de vie des individus possédant les dits neurones. Tu as compris la belle leçon de la Vie, petite Singette ? Ce qui peut nous détruire pourrait aussi nous sauver. Mais il faut absolument mettre le paquet en Recherche.