Fausse note au débarquement de Barack Obama

Fausse note au débarquement de Barack Obama

La cérémonie de commémoration du débarquement le 6 juin 1944 s’est déroulée sans fausse note… ou presque ! L’agence de presse Reuters diffuse un cliché des deux couples présidentiels sur le perron de la préfecture de Caen où Nicolas Sarkozy n’a visiblement pas l’air à la fête.

Rien n’avait été laissé au hasard pour que samedi 6 juin 2009 soit une réussite complète : météo clémente sous un ciel normand d’ordinaire si capricieux, accord parfait entre quatre chefs d’État et de gouvernement toujours à hue et à dia, belle harmonie affichée dans les discours des uns et des autres… Jusque dans les toilettes de Michelle Obama et de Carla Bruni-Sarkozy, tout est réglé dans les moindres détails.

Quelle est la raison de la brusque saute d’humeur du président de la République sur le perron de la préfecture de Caen ? Sur le site Internet du journal Le Figaro, des clichés de l’Agence France-Presse forment un diaporama du plus bel effet. Un de ceux, rappelons-le, dans lequel un des collaborateurs du journal Le MAGue a cru déceler une anomalie lors d’un précédent voyage présidentiel en Espagne… L’affaire a fait grand bruit dans le tout petit monde d’Internet !

Le Monde, en revanche, est plus réservé pour relater la belle opération de communication de Nicolas Sarkozy sur les plages du débarquement en Normandie le 6 juin 1944… M. Sarkozy doit s’adapter à la politique de M. Obama, titre-il dans son édition en ligne. M. Sarkozy sait que l’Europe n’est pas, pour M. Obama, qui a grandi en Indonésie et concentre sa politique étrangère sur les grandes zones de crise, un centre d’intérêt naturel, ni un penchant personnel, explique Natalie Nougayrède.

Et ce ne sont pas les clichés que l’Agence France-Presse que la plupart des journaux étrangers retiennent pour couvrir l’événement. Même le très francophone 20 minutes, dont le site Internet est parmi les plus visités pour ce qui concerne l’information en ligne, s’est précipité pour afficher le cliché que Larry Downing a réalisé pour son concurrent Reuters. Nicolas Sarkozy, loin d’apparaître rayonnant de bonheur en compagnie du chef d’État le plus adulé de la planète, fait grise mine. Un méchant rayon de soleil est-il inopportunément venu frapper sa prunelle ?

La raison du courroux élyséen est peut-être à chercher loin du concert diplomatique et de la raison d’État. Il est de petites choses sans importance, qui parfois révèlent un engouement du public pour l’accessoire. Nicolas Sarkozy en a fait l’amère expérience lors de sa visite d’État en Grande-Bretagne l’année dernière, car la presse populaire britannique s’est volontiers gaussée du président de la République française en détaillant toutes les photos prises à cette occasion.

Que va-t-elle trouver cette fois-ci ? La très officielle et conformiste agence de presse internationale Reuters va servir aux chroniqueurs anglais le sarcasme sur un plateau ! Après avoir monté en épingle le courroux de la reine d’Angleterre pour n’avoir pas été invitée en Normandie aux célébrations du 65ème anniversaire du débarquement anglo-américain le 6 juin 2009, ils vont à nouveau ironiser sur la stature présidentielle de Nicolas Sarkozy. Perfide Albion !