Il manque à Martine Aubry un Campagne Generator

Il manque à Martine Aubry un Campagne Generator

Selon des derniers sondages, le PS recueillerait 22% des suffrages et reste devancé par l’UMP (27%). Bien que la campagne soit au point mort de part et d’autre, les socialistes ont du mal à mettre à profit les mécontentements pour se livrer à des attaques personnelles contre Nicolas Sarkozy.

Les Français ont du mal à discerner ce que les élections européennes pourraient leur apporter, car d’un bord à l’autre, le débat demeure au niveau national. L’UMP dit vouloir mener campagne sur son projet européen. Le meeting de Ludres, auquel devait participer le Premier ministre François Fillon, s’est pourtant ouvert sur des images de Nicolas Sarkozy rappelant son action à la tête de l’Etat depuis 2007. C’est à cette occasion pourtant, que Xavier Bertrand a fustigé jeudi le Parti Socialiste et François Bayrou, accusant ceux qui refusent de parler d’Europe de favoriser l’abstention aux élections de juin.

Le PS a été le premier parti de gouvernement à boucler ses listes européennes, bien avant l’UMP. Alors qu’il s’était déchiré en 2005, au cours de la campagne pour le référendum sur la Constitution Européenne, il paraît avoir fait l’unité : Martine Aubry a réussi à faire adopter par les tenants du oui et du non d’hier, ce qui était loin d’être acquis, un texte qui plaide pour une réorientation de la construction européenne. Ce n’est malheureusement pas l’avis de Ségolène Royal, qui depuis Athènes, confie au quotidien espagnol El Pais que c’est très paradoxal. Les idées de gauche, le socialisme, sont dominantes à l’heure actuelle. L’intervention de l’État, l’exigence de règles, la demande de protection et de justice sociale, la recherche de l’investissement éthique, la demande d’un retour sur la fiscalité… Mais c’est la droite qui est le plus souvent au pouvoir en Europe.

Le document, sur lequel les socialistes français font campagne, ne relève pas d’un bricolage interne. Il s’appuie sur le Manifeste du Parti socialiste européen (PSE), adopté par tous les partis sociaux-démocrates de l’Europe des 27. Il paraît signer la réconciliation du PS avec une social-démocratie européenne qui s’était éloignée de lui en 2005. Il avance, autour de l’idée d’un pacte européen du progrès social, plusieurs propositions. Ainsi, si le PSE est majoritaire au Parlement européen — ce qui n’est pas l’hypothèse la plus probable —, il prévoit l’adoption d’un plan de 100 milliards d’euros pour relancer, sur les cent premiers jours, l’économie européenne.

Au cours d’un meeting au Cirque d’Hiver mercredi soir, Martine Aubry a présenté Nicolas Sarkozy comme le meilleur élève de la classe libérale, défenseur d’un modèle dramatique qui nous a amenés au mur dans la crise. Le numéro un socialiste a notamment accusé le président français d’avoir porté à 65 heures la durée maximale du travail en acceptant la directive européenne sur le temps de travail. De loin, Ségolène Royal propose une analyse plus globale, estimant qu’il y a des problèmes de gouvernance de la zone euro. Nous ne voyons pas de réponses suffisamment fortes et convergentes, en particulier en matière de règles pour les banques et en ce qui concerne les plans de relance économique.

Tandis que Rachida Dati, n°2 sur la liste UMP en Ile-de-France, est attaquée pour des vétilles, son camarade Michel Barnier se place sur le même terrain quand je vois les autres candidats, comme si leur seul programme, c’était d’attaquer le président de la République, s’est-il exclamé à Ludres. En effet, le PS est à la manœuvre pour inspirer une campagne de dénigrement en pointant les dépenses engagées par Nicolas Sarkozy dans ses contributions au débat public : il existe également de fortes suspicions quant au financement de deux réunions à caractère électoral, en présence du Président de la République, au cours desquelles les moyens de l’État ont été mobilisés, explique Jean-Christophe Cambadélis, directeur de campagne du PS pour les élections européennes.

Pour sa gouverne, et s’il met en cause les frais engagés pour assurer la tenue des réunions publiques de Nice le 21 avril et de Nîmes le 5 mai, Jean-Christophe Cambadélis oublie de rappeler celle qui s’est tenue à Berlin le 10 mai avec Angela Merkel et les ténors de la CDU… En effet, le président de la République ne s’y est pas rendu en stop, et les télévisions françaises ont largement relayé cette manifestation œcuménique. À propos de l’intervention de Nicolas Sarkozy le 5 mai, le communiqué de presse du PS fait bien mention que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a reconnu le caractère politique de la réunion en décidant de comptabiliser partiellement le temps de parole du président de la République sur celui du gouvernement. Mais il n’y a pas trace de la suivante.

En effet, ce n’est pas vraiment le souci des socialistes de s’intéresser à la politique française dès qu’elle a lieu hors du territoire national. Aussi piètres comptables des deniers publics, que feront leurs députés après le 7 juin ?

 

 


Repoussés sur les bords d’un prisme électoral,
Ils ont l’air aux abois sans avoir connaissance
D’un scrutin qui décline à leur convalescence
Tout droit de nous donner un bonheur sidéral !

Leur adversaire en somme est meilleur à l’oral
Et lui dispose en plus d’atouts que la puissance
Confère aux mieux nantis en telle évanescence,
À tel point que le choc n’est pas moins viscéral.

Mais il manque au combat le talent des artistes,
Et dans leur peine ils sont restés encore autistes
Quand le vrai loup voudrait les avaler tout crus.

La campagne est sans vie au début de notre ère
Alors que les moins forts ne seront jamais crus,
Ils sont un jour admis à l’envol d’une autre aire.