Une biographie de Sœur Sourire incorrecte

Une biographie de Sœur Sourire incorrecte

Alors que sort un film avec Cécile de France sur la vie de Sœur Sourire, une biographie un peu spéciale est distribuée en librairie depuis le 29 avril par les éditions du Compas. On y découvre un personnage aux interrogations mystiques et complètement envoûtée par un Saint Dominique plus réac’ que nature.

Cet ouvrage est une biographie romancée de Sœur Sourire, articulé autour de la métaphore d’un Saint Dominique rock and roll, aux cent visages et vengeur, qui poursuit l’héroïne pour la précipiter dans le malheur. L’auteur ne trahit en rien le vécu de la religieuse, il dénonce la cupidité de ceux qui l’ont lâchement persécutée. Il aurait cependant été impossible de respecter scrupuleusement la chronologie de certains faits.

Afin de protéger leur anonymat, les noms de certains protagonistes, ont été changés. La plupart des dialogues sont de la libre interprétation de l’auteur, certains sont mot pour mot, ceux de l’héroïne. Sœur Sourire et Annie furent particulièrement présentes au milieu des enfants des paroisses et ne cessèrent jamais de vivre leur idéal de religieuses Missionnaires Dominicaines laïques.

En 1999, Mathias Ollivier présenta un scénario de long métrage à divers producteurs, qui s’enthousiasmèrent à l’idée de tourner ce film, dont le rôle principal était proposé à Cécile de France. Certains producteurs voulaient que le scénario soit réécrit afin qu’il comporte des scènes érotiques… Ce que Mathias Ollivier, ni les héritiers de Sœur Sourire ne souhaitaient, par respect pour la mémoire de la religieuse.

En 2004, un producteur belge décida de faire réécrire le scénario par un autre auteur, sans que Mathias Ollivier soit consulté. Le film prétend mettre l’accent sur l’homosexualité de Sœur Sourire, alors qu’en vérité et de son propre aveu, elle vécu au côté d’Annie dans la chasteté jusqu’à la veille de leur décès. Lorsqu’elles consentirent à des rapports intimes bien des années s’étaient écoulées, et ça n’est pas sans regrets que les deux amies reconnurent s’être privées de joies humaines.

De son scénario, Mathias Ollivier à tiré cet ouvrage.

Méprisées, spoliées, manipulées, broyées, suicidées, Sœur Sourire et Annie ont souffert tous ces drames. Pieuse, naïve, généreuse, frondeuse, humaine au-delà de tout, Sœur Sourire est tout amour. S’est-elle sacrifiée en vain ?
La presse, les radios et les télévisions du monde entier se sont passionnées pour la vie, les œuvres et les frasques, de cette religieuse très médiatique.

Alors qu’elle est au couvent, Sœur Sourire compose Dominique, une chanson qui devient un tube mondial. Tenue par son vœu de pauvreté, le couvent en profite pour la dépouiller de tous ses droits. Il est vrai que les questions de droits d’auteur ne méritaient en période de croissance économique pas autant d’attentions qu’aujourd’hui. Suite à une crise d’identité, elle quitte les ordres et se met en ménage avec son amie Annie. Elle tente de refaire surface artistiquement, mais ses disques ne se vendent plus. Poursuivies par les paparazzi à cause de leur relation lesbienne, et le fisc, elles trouvent encore l’énergie de s’occuper d’enfants autistes.

Ruinées, désespérées, les deux amies finissent par se suicider, abandonnées de tous. Méritent-elles la sainteté ? Il n’appartient pas à l’auteur de le dire, mais sans doute méritent-elles de ne pas tomber dans l’oubli. Cet ouvrage permettra peut-être de mettre en lumière l’action et le dévouement de ces deux grandes femmes…

Dominique nique nique… (d’après la vie de Sœur Sourire), par Mathias Ollivier, aux éditions du Compas, 175 pages et 17,80 €