Toulouse et Paris marchent pour la Paix et la Non-Violence

Toulouse et Paris marchent pour la Paix et la Non-Violence

A Quatre mois de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-Violence qui partira de Wellington en Nouvelle Zélande, le 2 octobre 2009 et se terminera à Puntas de Vacas en Argentine, le 2 janvier 2010, un nombre de plus en plus grandissant de pays et d’organisations mondiales ont adhéré à cette marche exprimant ainsi leur volonté de « créer une conscience globale à une véritable nécessité de rejet total de tous types de violences ». La France, par le biais d’organisations, d’associations et de membres de la société civile, est partie prenante de cette initiative mondiale. Alain Ducq et Robert Raich, membres du mouvement Humaniste nous expliquent comment s’organisent les préparatifs de cet événement à Paris et à Toulouse.

Le MAGue : A Paris, le lancement officiel de la Marche Mondiale a eu lieu le 12 mars 2009. Qui sont les organisations qui ont adhéré ?

Alain Ducq : Il y a des centaines d’organisations qui se sont jointes à la Marche : des organisations internationales comme les Maires pour la Paix qui rassemblent des maires de plus de 2000 communes dans le monde, Abolition 2000 qui regroupe 2000 organisations dans le monde autour de l’objectif de l’abolition des armes nucléaires dans le monde, des organisations nationales et locales dans près de 100 pays dans le monde.

Le MAGue : Et à Toulouse ?

Robert Raich : Nous avons lancé officiellement la Marche Mondiale le 28 mars. Il y a eu des présentations sur le thème de la non violence et du désarmement nucléaire et des interventions d’artistes et des groupes de musique. Cette journée était organisée par les associations adhérentes à la Marche Mondiale comme « Europ’act » qui agit dans le domaine de l’éducation et de l’environnement, « AKE », association pour la diversité, culturelle, Cyp’Lien, front d’action humaniste qui agit dans les quartiers, « Espoir Urbain », association culturelle pour la promotion de l’art urbain, « Eyes vision », collectif de jeunes pour la création visuelle...

Le MAGue : Quelles sont leurs motivations ?

Alain Ducq  : faire prendre conscience de l’urgente nécessité d’en finir avec la violence. Il y a 25 ans, très peu de gens étaient conscients des dangers environnementaux. Aujourd’hui la majorité des gens en ont conscience. Les partis politiques sont obligés d’en tenir compte et même les publicitaires pour vendre leur produit utilisent l’argument écologique. Nous voulons produire la même prise de conscience avec le thème de la violence.

Robert Raich : participer à une action mondiale qui concerne la paix et créer une conscience de l’urgence pour le désarmement nucléaire.

Le MAGue : Quel est l’état d’avancement des préparatifs de cette Marche ?

Alain Ducq : même si le lancement de la Marche en Ile de France a eu lieu le 12 mars, il n’en demeure pas moins que plusieurs initiatives ont vu le jour avant cette date : un camion de la paix à traversé les quartiers populaires de Paris pour sensibiliser à la Marche. Des rassemblements pour la paix en Irak ont eu lieu à Paris et en banlieue. Il y a des ateliers sur la non-violence dans les écoles avec les enfants et les professeurs… Beaucoup d’autres initiatives se dérouleront dans les prochains mois : rando-rollers, un mois de festivités sur la place des fêtes à Paris sous le signe de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-Violence organisé par l’association Urbanités, des conférences sur le désarmement, un événement synchronisé de façon mondiale dans 100 pays au mois d’août à l’occasion de l’anniversaire du lancement de la bombe d’Hiroshima,… Pour le passage de la Marche en France, plusieurs projets sont en cours de préparation dont une marche des banlieues.

Robert Raich : nous avons créé un collectif « ça marche ! » dans lequel participent les associations, des artistes et des particuliers. La première action était la diffusion d’informations sur la Marche Mondiale, l’organisation de la journée de lancement du 28 mars, et une campagne d’adhésion. Pour la diffusion, nous avons été s sur les marchés de Toulouse. Actuellement, nous distribuons des flyers dans tous les commerces du quartier Saint Cyprien pour inviter les gens à adhérer à ce projet et à diffuser l’information.
En plus de notre site web - www.humanisme177.org - des personnes du quartier ont créé deux blogs. Nous participons aussi à des festivals tel que le festival multiculturel Festi-couleurs, ou le prochain festival mondial de la Terre.

Le MAGue : Quelle est la réaction de la population ? Quelques noms de personnalités françaises qui ont adhéré à la Marche ?

Alain Ducq  : les gens sont très préoccupés par la violence généralisée dans tous les domaines. Le contexte de crise économique a amené beaucoup de personnes à remettre en cause un modèle de société qui n’est plus adapté. Beaucoup ont compris que la paix est entre nos mains. Sentir que le citoyen de la lointaine Asie est tout aussi préoccupé par la paix que celui d’Amérique-Latine, d’Afrique ou d’Europe, offre un immense espoir. Aussi l’écho est très positif. Il y a une très grande créativité dans les initiatives qui témoignent de l’enthousiasme que suscite la Marche. Parmi les personnalités, on peut citer Danièle Mitterand, la députée de Guyane Christiane Taubira...

Robert Raich : les trois quarts des gens ne sont pas informés et ne sont pas au courant de la situation actuelle par rapport à l’armement nucléaire. Ceux qui sont informés sont avec nous et sont enthousiasmés par le projet qui leur semble dynamique. A Toulouse, nous avons peu démarché les politiques à part le maire qui, jusqu’à ce jour n’a pas donné de réponse.
Nous avons obtenu l’adhésion du pianiste Miguel Angel Estrella qui considère cette Marche pour la Paix "comme un instrument utile et urgent pour face aux problèmes cruciaux de notre temps pour ceux qui comme nous ne pouvons accepter la soumission à un ordre social profondément injuste". Pour Estrella, "Cette longue marche ensemble est un beau symbole d’engagement vers un but commun qui, bien que difficile, nous croyons possible d’atteindre sans nous décourager face aux lenteurs et aux aléas du parcours."
Ce point de vue nous paraît tout à fait représentatif des échos que nous avons lors des opérations de diffusion. A noter aussi un contact avec la représentante des Enseignants de la Paix qui a adhéré.

Le MAGue : Quel est votre bilan à 4 mois de la Marche ?

Alain Ducq  : l’écho que nous avons rencontré est excellent. Le rythme s’accélère de plus en plus. Il ne se passe pas une journée sans qu’il y ait une bonne nouvelle. Par exemple il y a peu, l’organisation du sommet des prix Nobel a pris contact avec nous pour que la Marche passe à Berlin où aura lieu leur prochain sommet. Mais le plus encourageant, ce sont les milliers d’initiatives qui voient le jour ainsi que le soutien des milliers de personnes qui adhèrent à la Marche jour après jour.

Robert Raich  : le bilan est positif pour le travail qui a été réalisé pour les contacts avec les organisations. Les personnes commencent à se positionner de façon claire, en accord ou ... en désaccord avec ce projet. Cela permet de débattre et d’entendre d’autres points de vue qui correspondent parfois à de vieux schémas tel que la nécessité d’être armé pour pouvoir se défendre.

Le MAGue : De quelle nature sont les difficultés rencontrées sur le terrain ?

Alain Ducq  : en France, les difficultés que nous rencontrons sont surtout liées à la diffusion de la Marche Mondiale dans les médias. Quasiment les 2/3 de la presse française appartiennent aux fabricants d’armes et la paix est loin d’être leur sujet favori. De même, les télévisions françaises restent très frileuses sur le sujet. Cela empêche une plus large diffusion de la Marche et freine la démultiplication des initiatives. Mais malgré cette difficulté, rien ne pourra arrêter cette Marche car elle prend de plus en plus de force dans le monde entier. Donnons une chance à la paix.

Robert Raich  : la non information, c’est-à-dire le silence des médias à Toulouse qui ne disent rien sur cette marche alors que c’est un projet mondial auquel ont adhéré des personnalités telles que les présidentes d’Argentine et du Chili, le Dalaï Lama, l’organisation internationale des Maires pour la Paix, et en France Danielle Mitterrand, Jacques Gaillot, et beaucoup d’autres. Nous avons aussi des difficultés pour obtenir des lieux pour organiser les manifestations.