Du nouveau sur les chevaux de polo morts en Floride

Du nouveau sur les chevaux de polo morts en Floride

Les 21 chevaux de polo décédés le week-end dernier ont été intoxiqués par un complément alimentaire mal préparé, mais correctement prescrit en vue du match de championnat dans lequel ils devaient concourir, d’après la déclaration d’un pharmacien de Floride.

Jennifer Beckett, directrice opérationnelle de la pharmacie Franck à Ocala, en Floride, a communiqué un rapport à l’Associated Press qu’une enquête interne a été menée, concluant que la dose de l’un des ingrédients prescrits dans la médication n’était pas bonne. Son rapport n’a toutefois pas identifié cet ingrédient. Jennifer Beckett a indiqué que la pharmacie effectuait une recherche avec les autorités de l’État et la Food and Drug Administration (FDA), l’agence fédérale en charge pour ce qui concerne la pharmacopée.

La pharmacie a pu avoir créé illégalement un composé imitant le Biodyl, un supplément dont l’usage n’est pas approuvé pour aux États-Unis. Les chevaux de l’équipe vénézuélienne de polo de Lechuza Caracas se sont s’effondrés juste avant le match du championnat open des États-Unis qui démarrait dimanche, choquant la foule des spectateurs rassemblés au Palm Beach International Polo Club de Wellington. Sur ordre d’un vétérinaire, la pharmacie Franck a préparé le médicament qui a été employé pour traiter les 21 chevaux sur l’équipe de polo de Lechuza Caracas, » a déclaré Jennifer Beckett. Dès que nous avons appris le tragique accident, nous avons mené une enquête interne, a-t-elle rapporté.

7 poulains de l’équipe du Venezuela se sont écroulés à leur entrée sur le terrain. Ils ont expiré dans les minutes qui ont suivi. 14 autres chevaux de la même équipe ont subi le même sort en l’espace de quelques heures. Des vétérinaires ont tenté en vain de les sauver : quelque chose leur a été administrée pour produire cette intoxication, a déclaré l’un d’entre eux. Vue de la rapidité avec laquelle les chevaux sont morts, les autorités de Floride soupçonnent que la cause est liée à une mauvaise réaction à des médicaments ou des produits toxiques, d’après le ministère de l’Agriculture chargé de l’enquête. Mais il n’existe pas de preuves du fait que les chevaux auraient pu être affectés par une maladie infectieuse ou contagieuse, établissait-on dimanche après les faits.

Elle a certifié que son rapport a été présenté aux autorités de l’État de Floride. Lechuza Caracas a également publié un rapport établissant qu’un vétérinaire américain a rédigé la prescription pour que la pharmacie produise un composé semblable au Biodyl, un complément d’origine française qui comprend des vitamines et des minéraux, mais n’est pas autorisé aux États-Unis. Seuls les chevaux traités avec cet ingrédient sont tombés malades et sont morts dans un délai de 3 heures après le traitement, a-t-il indiqué dans son rapport : les autres chevaux qui n’ont pas été traités sont restés normaux et en bonne santé. Lechuza Caracas a également indiqué qu’il coopérait avec les autorités le ministère de l’Agriculture de Floride, le Services de la Consommation et le bureau du shérif du comté de Palm Beach.

Le Biodyl contient un dérivé de la vitamine B12, une sorte de sélénium appelée sélénite de sodium, ainsi que plusieurs autres minéraux. Le médicament est fabriqué en France par Merial, laboratoire vétérinaire filiale de Merial Ltd, dont le siège est en Géorgie. Il est employé fréquemment pour traiter des chevaux fatigués, mais il n’est pas homologué aux États-Unis. Les composés pharmaceutiques peuvent avoir en plus des agents de saveur, être réduits en poudre ou transformés en liquide ; il est également possible d’en extraire un composant pouvant provoquer une réaction inopportune chez différentes espèces animales. Siobhan DeLancey, le porte-parole de la FDA a signalé que les pharmacies n’ont pas le droit de produire des médicaments existants sous licence ou brevetés.

Généralement, il ne leur est pas permis de produire un médicament qui n’est pas approuvé aux États-Unis. Sur son site Web, la FDA stipule qu’elle se reporte en général aux autorités de l’État pour ce qui concernant la réglementation en vigueur pour les préparations réalisées par des vétérinaires et des pharmaciens. Pour autant, l’agence prévient qu’elle se réserve les droits d’action judiciaires en cas de violation de la loi fédérale pour ce qui concerne les préparations pharmaceutiques. Or, il n’est pas encore établi que Franck ait effectivement enfreint la loi.