Journée Mondiale du Livre et du Droit d’Auteur

Journée Mondiale du Livre et du Droit d'Auteur

Depuis 1995, pour des raisons symboliques, l’UNESCO a proclamé le 23 avril, journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Quelle est la genèse de cette manifestation culturelle ? Quels sont les objectifs des initiateurs ? Quels types d’activités sont préconisés à l’occasion de ce 14ème anniversaire ?
Et pour nous éclairer sur cet événement mondial hautement symbolique, Mauro Rosi, coordonnateur de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur, de l’opération Capitale Mondiale du livre..., travaillant à la Division des Expressions Culturelles et des Industries Créatives à l’UNESCO a bien voulu répondre à nos questions.

Le MAGue : C’est en 1995 que l’Unesco a déclaré le 23 avril journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Quels sont les motifs qui ont présidé au choix de cette date ?

Mauro Rosi : L’idée de la célébration du 23 avril trouve son origine en Catalogne, où il est de tradition d’offrir une rose pour l’achat d’un livre pour la St Georges (St Jordi), justement le 23 avril.
Par ailleurs, le 23 avril 1616 disparaissaient Cervantes, Shakespeare et Garcilaso de la Vega dit l’Inca. Cette date marque également la naissance et/ou la mort d’éminents écrivains comme Maurice Druon, K. Laxness, Vladimir Nabokov, Josep Pla ou Manuel Mejía Vallejo. C’est pourquoi, cette date qui revêt une dimension symbolique pour la littérature universelle a été choisie par la Conférence générale en la proclamant journée mondiale du livre et du droit d’auteur (Résolution de la VINGT-HUITIEME SESSION DE LA CONFERENCE GENERALE DE L’UNESCO, (Paris, 25 octobre-16 novembre 1995). www.unesco.org/culture/bookday

Le MAGue : Quels sont les objectifs principaux de cette journée fêtée à travers le monde ?

Mauro Rosi : Cette Journée a été créée pour rendre un hommage mondial au livre et à ses auteurs, et encourager chacun, en particulier les plus jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel. Dans chaque pays, il existe des objectifs spécifiques qui se rattachent à ces objectifs fondamentaux : l’UNESCO respecte la diversité et la spécificité de chacun des pays et des acteurs qui célèbrent la Journée.

Le MAGue : Cet événement culturel vise à promouvoir le livre et la lecture en tant qu’instruments de connaissance, de transmission de savoirs, de valeurs et de circulation de la pensée universelle. Quelles sont les actions prévues pour encourager la lecture ?

Mauro Rosi : Il y a une grande variété d’activités possibles. Parmi celles des éditeurs et des libraires, il y a des opérations spéciales :" un livre et une rose", s’inspirant de la belle tradition catalane ; des fêtes et ventes spéciales de livres à prix réduits et dédicaces d’auteurs ; la réalisation et diffusion de matériel de promotion (affiches destinées aux établissements publics, banderoles, autocollants, marques pages, pins, tee-shirts, cartes postales, etc.) ; soldes et dons de livres invendus aux bibliothèques de secteurs défavorisés et de quartiers pauvres, aux hôpitaux, aux prisons, aux camps de réfugiés, etc. Parmi les initiatives des écoles et des bibliothécaires, il y a lieu de mentionner par exemple des concours de lecture et de création littéraire (contes, romans, poèmes), des expositions et débats sur le livre et son processus de fabrication, des conférences de sensibilisation des élèves et des lecteurs au respect du droit d’auteur, des expositions de livres sur un thème spécifique ou autour de l’œuvre d’un auteur, des animations de cafés et débats littéraires avec la participation des auteurs, des lecteurs, des élèves, des parents, ou alors des mobilisations spéciales de volontaires pour faire la lecture au domicile des malades, des personnes âgées, des non voyants, des analphabètes, etc.

Vous avez également les initiatives des professionnels de la communication, comme par exemple la publication d’articles et de suppléments spécialisés dans le domaine du livre, de la lecture, du droit d’auteur ; les activités de sensibilisation du public notamment aux conséquences du piratage, dans les journaux et les magazines ; les émissions spéciales autour du livre et du droit d’auteur (débats, entretiens, concours, etc.) à la radio et à la télévision. Enfin, mais on pourrait continuer à l’infini, il y a chaque année des initiatives des milieux professionnels et universitaires, notamment si concernés par le droit d’auteur : par exemple, des journées « portes ouvertes » avec présentation d’exposés sur le droit d’auteur et les droits connexes par les étudiants des chaires UNESCO spécialisées dans l’enseignement du droit d’auteur et des droits connexes, aux étudiants des autres facultés ou des visite dans les organismes de gestion collective, des rencontres entre des étudiants en droit et des professionnels du droit d’auteur (producteurs, éditeurs).

Le MAGue : Cette journée mondiale vise également la promotion de l’édition et la protection des droits des auteur(e)s. Quels sont les moyens préconisés pour renforcer « la défense » de la propriété intellectuelle ?

Mauro Rosi : Ils sont nombreux. Citons la formation de tous les acteurs concernés, y compris les juges, la sensibilisation des jeunes, spécialement si elle associe des auteurs qui peuvent témoigner du préjudice subi.

Le MAGue : Quels sont les thèmes principaux promus par l’Unesco pour cette édition 2009 ?

Mauro Rosi : Le livre comme fondement d’une éducation de qualité et le lien entre livre et droits de l’Homme

Le MAGue : Quelques exemples d’initiatives prévues dans le cadre de cette journée mondiale en France ? Avec quels partenaires ?

Mauro Rosi : Au moment où je vous parle, je n’ai pas d’information sur les initiatives prises en France. A ce stade, nous avons reçu des informations sur des activités mises en place par des organismes et des partenaires très divers en Australie, Androrre, Bosnie Herzégovine, Colombie, Corée, Liban, Luxembourg, Maurice, Méxique et Nigéria. Mais nous recevons des informations sur de nouvelles initiatives tous les jours, que nous reflétons sur notre site www.unesco.org/culture/bookday.

Un grand merci à M. Bassam Mansour de l’UNESCO