Internet est un Gouffre qui ne génère pas d’Argent

Internet est un Gouffre qui ne génère pas d'Argent

Si le sort des artistes en matière de rémunération demeure suspendu à la bonne volonté des parlementaires, l’aspect profitable du réseau mondial est toujours la quadrature du cercle. Tous les acteurs assurent que la viabilité de leur modèle économique n’est pas en cause, mais tous perdent de l’argent, hormis quelques happy fews. Pourquoi ?

Hormis Google, Amazon, et quelques vitrines virtuelles du secteur marchand, rares sont ceux qui tirent leur épingle du jeu sur Internet. Le Web 2.0, cher à Frédéric Lefèbvre, n’a pas permis de générer les profits qu’on attendait de lui, et Loïc Le Meur lui-même a dû licencier du 7 salariés de sa plate-forme de blogs vidéo en octobre 2008. Avec ses 40 millions de visiteurs uniques revendiqués par mois, DailyMotion serait à court de trésorerie, victime du coût de la bande passante, et YouTube pourrait faire face à 470 millions de dollars de pertes en 2009.

Ce qui n’empêche pas tout le monde de se ruer sur Internet, pour présenter un peu tout et n’importe quoi… Le réseau mondial est devenu la vitrine virtuelle de la vraie vie, où tout est désormais accessible à un prix dérisoire, sinon de façon gratuite. En effet, Second Life a connu un engouement formidable en 2007, au point que des candidats à la présidence de la République y faisaient campagne. Depuis quelques temps, on n’en entend plus parler, mais le site existe toujours, et selon Mark Kingdon, P-DG de la société Linden Lab, le nombre d’utilisateurs actifs aurait augmenté de 25 % depuis septembre 2008. Pourtant, les déconvenues ont invité nombre d’experts à pronostiquer la disparition de ce monde imaginaire… où même les comptes d’exploitation le sont.

Avec le succès des blogs et la mise en œuvre de nouveaux outils utilisant le langage PHP, la presse a eu le sentiment de conquérir un nouveau marché multimédia, en se débarrassant du même coup des problèmes d’impression et du syndicat du Livre, tout en marchant sur les plates-bandes de la télévision… Bien que le site Internet soit devenu la vache à lait du groupe Le Monde, les médias ne parviennent manifestement pas à vivre des revenus publicitaires sur le réseau mondial, en dépit de l’augmentation de l’audience.

S’exprimant lors d’une rencontre de l’Association Américaine des Journaux à San Diego, Le P-DG de Google, Eric Schmidt, a offert mardi ses conseils à ses compatriotes patrons de presse qui tentent de trouver un nouveau modèle commercial pour leur secteur en difficulté, les appelant à collaborer avec son moteur de recherche. Il a loué le rôle que joue la presse dans une société démocratique et a insisté sur le fait que les journaux devaient considérer Google comme un partenaire et non comme un rival. Il a affirmé que son entreprise, critiquée par certains journaux américains dans la mesure où elle met des liens vers leurs sites sans partager les revenus publicitaires, se focalisait sur l’utilisateur et les a encouragés à faire de même. Si j’étais impliqué dans l’aspect numérique d’un journal, j’essayerais avant tout de comprendre ce que veut mon lecteur, leur a-t-il affirmé.

D’une part, il est bien difficile d’entrevoir ce que rapporte réellement la publicité sur Internet. Les rapports sont fluctuants et sont calculés en fonction de l’audience du site Internet. Un modèle économique incitant la plupart des acteurs du domaine de l’information à ouvrir une plate-forme de blogs dans le but de gonfler artificiellement leur audience. Certains sites participatifs très fréquentés sont ainsi optimisés par un plus grand nombre d’acteurs bénévoles, qui agissent comme des fourmis édifiant leur fourmilière ! Dans une telle occurrence, quelques têtes d’affiche tirent des revenus de leur travail, tandis que la plupart offrent aux premier le fruit de leur sueur. Plus subtile, la plate-forme de partage de vidéo DailyMotion organise des concours, et joue sur le nombre de contribution autant que sur la promotion que chacun fait de sa création autour de lui. Et bien sûr, tout cela n’est jamais rémunéré…

 

 


Le marché fait surtout de l’œil au bénévole
Pour construire un modèle assez mal défini,
Son concours vient avec un goût de l’infini
Qui lui cause à l’écran un sentiment frivole.

Si dans le lot un petit nombre ainsi s’envole
Vers la consécration le nombre en est banni,
Et l’argent ne vient pas en un bouquet garni
Pour le forçat moderne assuré qu’on le vole.

La plupart des acteurs croit mêler du ciment
À présent que la bulle éclate au bon moment
Là, tout se démolit et la croissance est molle.

Des millions dans un songe ont été engloutis
Sur le tapis qui flambe ou alors qui s’immole,
Le tout gratuit n’a pas permis plus de nantis !