José Bové : "Le port méthanier, c’est pas bon pour les cerisiers en hiver"

 José Bové : "Le port méthanier, c'est pas bon pour les cerisiers en hiver"

Bordeaux samedi 4 avril, à l’appel de l’association Une pointe pour tous Le collectif des deux Rives, plus de 2000 manifestant(e)s des deux bords de la Gironde sont venu(e)s dire NON au projet de terminal méthanier au Verdon.

N’en déplaise à une certaine presse locale au regard un peu bancal, en particulier à Isabelle Castéra, journaliste à Sud-Ouest qui a appris à lire, écrire, compter chez les pandores. Cette valeureuse bordelaise à l’aise inventoriait 200 à 300 personnes dans son papier du 5 avril. Mais que fait la police ?

En fête, des ploucs, des bouseux de la Pointe du Médoc et de Charente-Maritime ont débarqué à la capitale proprette de Gironde, crotter les pavés et gueuler : ON N’EN VEUT PAS / Bordeaux Unesco, l’estuaire sans Seveso / Danger méthanier / Terminal méthanier nocif pour la santé / Pas de cerises en hiver, pas de gaz sur l’estuaire

Alain Juppé le réputé homme de lettres et le seigneur et maître de Bordeaux ignore ostensiblement les manants qui vivent les pieds crades dans leurs gros sabots au bord de l’eau. Quelques écharpes tricolores en goguette, toutes les tendances confondues, se réunirent sur la place de la Bourse et usèrent du crachoir pour haranguer la foule bonnarde. Mais, c’est le célèbre José Bové en campagne pour les Européennes, parachuté tête de liste dans le sud-ouest qui a eu droit à l’accroche des médias. En fin pédago cultivé des doux mots toujours en phase avec les salmigondis électoraux, c’est lui qui a déclaré sans ciller et sans rigoler : « Je vais expliquer à Alain Juppé que le port méthanier, c’est pas bon pour les cerisiers en hiver ». Fumeux José ! Quel humour du terroir !

Puis, le cortège s’est ébranlé joyeux et fraternel. Des cuves en tissus et une imitation d’une torchère peu chère mimèrent l’ambiance. Egalement, des banderoles annonçaient les raisins et les raisons de la colère unanime des gens du Médoc concernés et des Charentais pas tous adeptes des charentaises au coins du feu. Une délégation du port de Miford au pays de Galles, en direct et au quotidien du carnage annoncé, était venue soutenir ses homologues français. Même que j’ai cru être victime d’une hallucination, c’était une première : la fédération française de naturisme s’affichait enfin à visage découvert loin de ses palissades policées !

J’eus doit à mon quart d’heure de gloire de la part de la gent féminine toujours curieuse de ma personne la Singette. Une jeune femme m’aborda : - Je voulais donner mon sang, je cherchais une cause à soutenir ce matin. (Véridique !) Je balançais à la bien balancée de ne pas se faire du mauvais sang. – Joignez-vous à nous si vous voulez sauvegarder le dernier estuaire d’Europe préservé. Elles sont folles ces Bordelaises ! En revanche et moins jouasse, un peu plus loin, mes oreilles sensibles entendirent le discours de deux messieurs joufflus et repus : - C’est pas grave d’abord, et puis de toute façon deux ou trois pêcheurs en plus ou en moins vers l’estuaire, qu’est-ce que cela peut bien faire ? (texto).

Sauf que pour reprendre quelques propos du tract distribué, ce que veulent les gens des deux rives, c’est de construire « une région en pointe sur les énergies propres et dont nous pourrions être fiers ».

Un autre futur dans l’urgence de notre situation régionale suppose que les populations des deux rives s’activent à générer des réflexions sur la société à construire, sur la gestion des ressources des écosystèmes et surtout sur la finalité du travail.
Dans ce contexte tendu où 4 Gas remet le couvert de façon agressive, plus que jamais, restons mobilisé et préparons-nous à de nouvelles actions encore plus fortes et plus nombreuses, afin que ce porc méthanier ne voit jamais le jour.

Informations et contacts : www.medocpourtous.org