Dominique Strauss-Kahn voit la France de loin

Dominique Strauss-Kahn voit la France de loin

Ceux qui pensaient que le brillant économiste allait sauver la France du marasme où elle est installée sont déçus : DSK ne se voit pas en Premier ministre de Nicolas Sarkozy… Ce n’est pas sérieux, a-t-il déclaré à la télévision jeudi soir, coupant court à une improbable rumeur.

À vrai dire, le président du Fonds monétaire international s’est borné à donner des leçons de bonne gestion économique, invitant ses concitoyens à garder espoir pour 2010 et à se serrer la ceinture. L’année 2009 sera une année très pénible, principalement pour les salariés, mais pas seulement, a-t-il expliqué. Les prévisions du Fonds monétaire, c’est qu’on peut s’en sortir — c’est-à-dire commencer à retrouver de la croissance — au premier semestre 2010. En revanche, inutile de manifester son hostilité au bouclier fiscal : vous avez raison d’essayer, vous n’y arriverez pas !

Dominique Strauss-Kahn a surtout prêché pour sa paroisse, en estimant que la crise était la démonstration d’un système économique fondé sur l’avidité, sur la dérégulation, et voit dans l’évolution des idées par rapport au libéralisme économique une victoire idéologique de la social-démocratie qui est en train de se passer aujourd’hui. Mais le mal est fait, et avant de retrouver des valeurs de solidarité, des valeurs sociales-démocrates, des valeurs socialistes, il est nécessaire de purger le système des 2.200 ou 2.300 milliards de dollars d’actifs toxiques diffusés sur les marchés.

À propos des tombereaux d’argent qui ont été apportés par les gouvernements pour relancer la croissance ou soutenir le secteur bancaire, DSK juge qu’il n’y avait pas de sortie de crise sans coût, c’est-à-dire sans creuser les déficits et la dette des États. Mais on ne fait pas ça gratis, et il faudra ensuite revenir à des niveaux de dette acceptables et résorber les déficits, a-t-il averti. Les perspectives sont sévères pour les contribuables français, qui voient plus que jamais le pouvoir d’achat qui leur a été promis s’évader dans un système à la dérive…

Tant pis pour ceux qui trinquent : les salariés de Continental ont bien compris qu’on les avait trompés, mais DSK ne leur apporte pas de solution, sauf à se tourner vers le pouvoir politique afin de faire pression sur les dirigeants de l’entreprise pour qu’ils respectent leurs engagements. Concrètement, le patron du FMI ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà. En revanche, il a fait montre d’une grande sollicitude envers les pays émergeants d’un nouvel ordre mondial dans lequel le dollar ne serait plus la valeur maîtresse. Et c’est évidemment à cette affaire à laquelle il doit s’atteler : il y a beaucoup de compétences partout, moi j’exerce mon mandat, je le fais au FMI, j’essaie de le faire du mieux que je peux !

 

 


L’ouverture a du sens si elle offre un échange
Avec bien des courants perçus dans l’opinion,
Mais on est bien en mal d’agir en communion
Avec les autres gens dont l’avis, aussi change.

Si l’on saisit comme un atout le libre-échange,
Rien n’est moins naturel de mettre en réunion
Les vrais talents que de penser le trait d’union,
Tant certains se sont vus solution de rechange.

La belle affaire avec les méchants contretemps
Si le réel problème est de s’y prendre à temps
Pour régler ceux d’autrui avec son obligeance.

Mais on ne s’en va pas d’un poste avantageux,
Sur le désir d’un autre à la moindre exigence :
Attendre et voir venir est bien plus courageux.