Vent de réforme sur le cannabis médical

Vent de réforme sur le cannabis médical

Tout a commencé en 1995, lorsqu’une écrasante majorité d’électeurs californiens ont légalisé la MM (Medical Marijuana) par référendum. Depuis, toute personne munie d’un certificat médical peut se procurer du cannabis dans l’un des très nombreux clubs privés (Buyers Clubs ou Compassion Clubs) où elle est légalement disponible, en Californie et dans une douzaine d’autres États ayant depuis voté des lois similaires.

Mais le gouvernement fédéral n’a jamais voulu reconnaître la souveraineté des États dans ce domaine, malgré le nombre grandissant d’études indiquant une amélioration sensible de l’état des malades consommant du cannabis pour une foule d’applications médicales. Aussi, allant à l’encontre de la loi des États, la DEA (la brigade des stups américaine) n’a jamais cessé de faire des descentes musclées dans les lieux de vente de la MM.

Au fil des années, le cannabis médical a fini par percer en Europe. Depuis 2003, aux Pays-Bas, un Bureau du cannabis médical supervise la culture et la vente en pharmacie à des patients certifiés (cela indépendamment des coffee-shops, dont certains viennent de fêter leur trentième anniversaire).

Ce cannabis médical, qui reçoit le nom de Bedrocan®, est depuis peu exporté légalement, de pharmacie à pharmacie, dans un certain nombre de pays européens : d’abord la Finlande et l’Italie et, depuis le 5 février dernier, l’Allemagne.

Aux États-Unis même, l’élection du président Obama s’est immédiatement fait sentir dans ce domaine. En effet, au cours d’une conférence de presse tenue le 25 février 2009, l’équivalent américain du ministre de la Justice, a déclaré que désormais il n’y aurait plus de descentes de la DEA sur les lieux de culture ou de vente du cannabis médical.

On dénombre aujourd’hui, rien qu’en Californie, 200.000 patients certifiés qui achètent du cannabis en toute légalité. Les impôts provenant de cette vente ont rapporté 10 millions de dollars au gouvernement californien sur l’année achevée, une manne qui laisse songeur un nombre grandissant de parlementaires. Et de rappeler que le président Franklin Roosevelt avait renfloué les caisses de la nation, à son arrivée au pouvoir, grâce à l’impôt généré par l’abolition de la prohibition de l’alcool…

Un livre paraît pour coller à cette actualité : Cannabis médical, Du chanvre indien au THC de synthèse , disponible en librairie le 28 avril.

Michka, auteure française traduite en plusieurs langues et spécialiste des plantes, a publié depuis 1978 une demi-douzaine d’ouvrages sur le cannabis. Appelée comme expert auprès des tribunaux, elle est également journaliste et voyage régulièrement entre l’Europe et l’Amérique, où elle observe depuis plus de trente ans l’évolution de cette plante médicinale. Accompagnée de divers spécialistes, de médecins et de patients, elle en présente ici le profil particulier.

Cannabis médical, Du chanvre indien au THC de synthèse, par Michka, chez Mama Éditions, 272 pages couleurs, 375 illustrations, 150 contacts professionnels, 15,50 €.