Amy Winehouse, la junkie de la soul londonienne vers un rehab enfin ?

Amy Winehouse, la junkie de la soul londonienne vers un rehab enfin ?

Décidemment, la grande diva de la pop soul britannique, Amy Winehouse ne finit pas de défrayer la chronique des journaux à sensation. A Londres. A Sainte-Lucie, aux Caraïbes et ailleurs, les paparazzi ne cessent de surenchérir les actes de celle dont la voix profonde et suave fait surgir les émotions les plus nues. Celle dont la vie est ponctuée de surgissements et de rebondissements à répétition et aux allures tragiques. Cette enfant terrible de la musique et du scandale dont le moindre acte et le moindre écart sont largement diffusés sur le net et commentés dans la presse people londonienne.

Qui est donc cette jeune femme âgée de 26 ans qui cultive les démêlés avec l’alcool, la drogue et la justice ? Cette chanteuse merveilleusement bouleversante qui défie la vie et flirte avec la mort rampante.

Encore elle ?

Voilà que depuis quelques années, il ne se passe pas un seul jour sans que la belle et la sensuelle Amy Winehouse, au look mi-pin-up et mi-rockeuse ne nous abreuve d’histoires qui nous entraînent malgré nous dans le tourbillon d’une histoire de vie qui se déploie dans les affres d’une volonté de destruction de soi. Une existence en effervescence qui coule à flot dans un monde sans couleur. Une saga qui se vit entre douceur et violence. Entre désir de vie et envie de mort. Entre l’amour d’autrui et la haine de soi.

La voix belle et chaude à couper le souffle, à maintenir éveillés dans le blanc du silence étourdissant, à faire vibrer les cœurs les plus récalcitrants, celle qui vit dangereusement, engluée dans la poisse de la drogue, de l’alcool et de leur corollaire la violence a reçu de nombreux prix et distinctions. Son second album « Back to Black » sorti en 2006 en Grande Bretagne et en 2007 aux Etats-Unis a été vendu à environ 3,67 millions d’exemplaires à travers le monde. « Rehab », le premier single extrait de « Back to Black » a été choisi chanson de l’année par le Times parmi les dix meilleures titres de 2007.

Dans la vie de tous les jours, Amy Winehouse donne à entendre et à voir. Jour et nuit, elle ne cesse de se mettre en scène et de nourrir la presse people londonienne d’événements qui tiennent en haleine des fans qui ne ratent aucun épisode des déboires et vicissitudes de cette jeune femme qui s’obstine à sa manière à affirmer sa personnalité, son originalité et sa folie destructrice afin de se démarquer pour mieux se faire remarquer. Et dans ce brouillard fantasmatique, émerge un personnage énigmatique, ambivalent, violent et vulgaire par moments derrière lequel se cache une femme qui porte la musique dans sa peau comme un talisman du désir insatiable du défi des frontières du possible et de l’impossible.

Et au cœur de l’ambiance cuivrée de ses concerts archi-combles, celle qui a produit deux albums (« Frank » et « Back to Black ») qui ont eu un fulgurant succès mondial, ne cesse de nous charmer et de nous surprendre. Oui. Amy Winehouse nous émerveille. Elle nous sublime. Son souffle nous prend en otage d’une vie à contre-courant. Debout. Face à son micro. Les bras parsemés de quantité de tatouages. Le regard irrésistiblement charmeur à la fois présent et absent rivé sur le public en situation de transe. Et face à cette personnalité qui met les sens en émoi, qui prend aux tripes et qui maintient l’espoir d’une vie en attente de déraper vers l’inconnu, ce vide où se côtoient l’informulé et l’informulable, des rêves se réveillent et vont se lover dans les infinies de lumières qui laissent exploser leur colère dans l’immensité de l’espace clos.
Debout sur scène, le corps élancé, la distinction de son allure et de son look laissent incontestablement échapper l’image d’une reine sur le trône d’un royaume aux mille et un miracles. Les paroles de ses textes qu’elle co-écrit sonnent comme une confession. Dans leur furie, elles s’envolent, se croisent et s’entrecroisent pour s’enrouler dans les notes de musique de ses mélodies qui nous enveloppent de leur magie qui nous entraîne vers d’autres possibles.

La belle mauvaise petite fille...

Cette chanteuse formidablement talentueuse qui en 2008 a remporté cinq victoires aux Gramy Awards (chanson, interprète féminine, disque de l’année, révélation, album) a pour grand défaut d’annuler ses concerts et de décevoir ses fans. Pourtant, elle est malgré tout adulée et follement appréciée aussi bien par les adultes que par les adolescentes notamment les Winehouse-like » qui se reconnaissent dans les errements de cette jeune femme empêtrée dans ses doutes, ses incertitudes, ses inquiétudes, ses contradictions, sa souffrance qui dans ses tentatives de rupture avec la vie laisse entrevoir un soupçon de désir de renouer le fil d’une histoire qui a échappé à son entendement. Oui. Malgré les démons qui tentent de tenir Amy prisonnière dans l’antichambre de la mort, elle est admirée. Elle est aimée. Et face à cette jeune femme qui raconte ouvertement, sans masques, sans faux semblant, sans artifices et sans pudeur son histoire de vie, ses déboires, ses défauts, ses déceptions amoureuses, des adolescentes n’hésitent pas à avoir de l’empathie à l’égard de celle qui ne finit pas de faire l’objet de rumeurs les plus folles au sujet de sa vie strictement privée.

Amy Winehouse ? « Elle est mignonne, drôle, fascinante, et très probablement folle », écrit le critique Josh Tyrangiel du Times. Déroutante, imprévisible, incorrigible, insolente, elle indigne, elle révolte, elle est l’objet de préoccupation de son entourage proche et même lointain. Ses parents ne savent plus quoi faire pour éloigner leur enfant des démons des addictions. Désespérée, sa mère ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de sa fille qui selon elle « est en train de mourir à petits feux ».

Son époux, Blake Fielder –Civil qui fait de fréquents séjours en prison et qui reconnaît avoir initié Amy aux drogues, aurait demandé le divorce pour infidélité et réclamé la moitié de sa fortune. Elle est arrêtée à plusieurs reprises pour agression et usage de produits stupéfiants. Une citation à comparaître dans une affaire de détention de drogue devant une cour de justice norvégienne

Rehab and rehab again !

Rebelle. Déjantée. Une vie mouvementée. Des soucis. Des tracas. De la violence. Un goût prononcé pour le danger et la mort. Telle est la réalité quotidienne de Amy Winehouse qui pourtant ne finit pas de susciter chez ses fans amour et admiration. Oui, malgré tout...

« we love you, Amy ! » « We’re addicted tou you”. “You’re our rehab ». Oui, Amy, tu es notre salut. Notre exutoire. Tu es notre espace blanc, ce lieu où l’on se cache pour nous perdre dans la fragilité de notre image qui erre dans le miroir de nos limites.

Alors, Amy Winehouse, quand inonderas-tu nos cœurs de ces paroles qui te mèneront droit vers ton salut ? Quand chanteras-tu enfin :

« I’ll go to rehab, yes, yes, yes, yes, yes… . A l’infini !