Les photos du Triomphant et du HMS Vanguard

Les photos du Triomphant et du HMS Vanguard

Une collision se serait produite en mer entre 2 sous-marins nucléaires en manœuvre dans l’océan Atlantique au début du mois de février. L’affaire fait beaucoup de bruit en Grande-Bretagne, où l’histoire a été révélée par le Sun. Elle pose évidemment l’éternelle question de la sécurité en mer à bord de ces engins dotés d’un réacteur atomique, et ressuscite d’anciennes controverses à propos de fortunes de mer encore non élucidées, comme le naufrage du sous-marin russe Koursk et celui du chalutier français Bugaled-Breizh.

La Marine nationale a concédé dimanche une avarie à bord du sous-marin SNLE Triomphant, qui a dû regagner sa base avec la proue abîmée. L’incident, selon l’état-major de la Marine, s’est produit en début de semaine, alors que le navire était en plongée : il a probablement heurté un conteneur, affirme-t-on, mais l’incident n’a provoqué aucun blessé dans l’équipage et n’a mis en cause la sécurité nucléaire à aucun moment.

Secret-défense oblige, la Marine ne précise ni la date exacte ni, surtout, l’endroit où la collision s’est produite. Le Triomphant a pu regagner sa base de l’Ile-Longue, en face de Brest, par ses propres moyens. Il est arrivé hier. Selon la préfecture maritime de l’Atlantique, le sous-marin était déjà sur le retour au terme d’une mission de 70 jours sous la mer.

Le HMS Vanguard, à propulsion nucléaire lui aussi, a été remorqué dimanche soir jusqu’au port écossais de Faslane, avec des éraflures et des bosses visibles sur sa coque. Le ministère britannique de la Défense indique ne jamais faire de commentaire sur les opérations sous-marines. C’est un choc pour les Britanniques, pour lesquels la marine, et surtout les forces navales, revêtent une importance particulière dans l’inconscient collectif : cependant, une avarie radioactive était possible, relate le tabloïd. Au pire, nous aurions pu perdre l’équipage et notre force de frappe. Cela aurait pu devenir un désastre national !

Que s’est-il passé ? La coïncidence des 2 avaries est troublante, et pose à nouveau le problème de la sécurité en mer, et le risque encouru par les bâtiments de surface évoluant à proximité de ces monstres de furtivité, dotés d’armes de destruction massive. À bord de ces navires de guerre, en surface et en plongée, le personnel est toujours sur le qui-vive. En mission, ils profitent de la présence des forces navales étrangères navigant à proximité pour effectuer des exercices de dissuasion et d’intimidation, tester leurs contre-mesures électroniques, et la capacité de réaction des équipages.

Le 12 août 2000, le K-141 Koursk a sombré avec 118 hommes d’équipage en mer de Barents, alors qu’il effectuait des manœuvres opérationnelles en présence du chef de l’État Vladimir Poutine. Selon certains, il devait procéder à un tir de missile d’un type nouveau, et le navire russe aurait fait l’objet d’une agression d’un sous-marin américain. Ce n’est bien entendu pas le cas entre les marines britannique et française, qui sont alliées, mais l’animosité dans la Royale vis-à-vis de la perfide Albion demeure vivace, et l’occasion d’effectuer un entraînement grandeur nature forte chez les marins.

Plus grave, le chalutier Bugaled-Breizh a coulé le 15 janvier 2004 avec l’ensemble de son équipage au large du cap Lizard pour des raisons encore inconnues. La présence de plusieurs navires de différentes marines de guerre appartenant à l’OTAN est avérée, mais l’implication d’un sous-marin en manœuvre dans cette fortune de mer est rendue difficile par le secret défense.

Lire l’article sur le site du Sun.