GAZA : UN IMMENSE HUIS-CLOS A CIEL OUVERT !

GAZA : UN IMMENSE HUIS-CLOS A CIEL OUVERT !

C’est en exclusivité que Le Mague présente le témoignage de Marc Everbecq, maire de la ville de Bagnolet (93) qui se trouve actuellement en Palestine, à la frontière de Gaza, en direct du terminal de Rafah...

Après trois semaines d’offensive de l’armée israélienne contre les civils palestiniens, le bilan est lourd. Très lourd. Plus de 1.400 Gazaouis tués dont plus de 500 femmes et enfants. Un grand nombre de biens matériels privés et publics détruits. Des quartiers entiers dévastés par les bombardements israéliens. Des corps de femmes, d’enfants et d’hommes sans vie sont découverts sous les décombres des bâtiments et des édifices détruits par des bombes au phosphore blanc.

Et dans ce chaos où les cœurs sont meurtris par les souvenirs de la violence qui a atteint son paroxysme. Et dans cette atmosphère suffocante où la désolation, la vie et la mort courent sans fin vers un havre de repos et de paix, une délégation française composée d’élus locaux, d’un député européen, du directeur du journal L’Humanité et de membres d’associations dyonisiennes tente de passer la frontière. Avec cependant beaucoup de difficulté…

GAZA. Mercredi le 22 janvier 2009. en direct du terminal de Rafah :

"Depuis ce matin 5 heures, notre véhicule se dirige vers Rafah. Nos amis nous attendent pour nous emmener sur les lieux du massacre. Nous arrivons vers 10 heures après avoir été bloqués pendant une heure sur la route qui traverse le désert du Sinaï. En arrivant à la frontière, nous voyons des dizaines de camions d’aide humanitaire bloqués. Nous ne comprenons pas pourquoi l’Egypte n’accélère pas les convois d’aide. Ils sont là depuis des heures. En arrivant sur le poste de contrôle, nous nous heurtons à un refus des autorités de nous laisser passer. La délégation est composée d’un député européen, Francis Wurtz, du directeur de L’Huma, Patrick Le Hyaric, du secrétaire général de l’UAM 93, Mohamed Henniche, d’un vice président du Conseil général de l’Oise, de Meriem Derkaoui, conseillère municipale communiste d’Aubervilliers, de moi-même et Fernand Tuil. On nous refuse le passage."

"Sont bloqués également : 50 pompiers français venus pour rétablir l’eau potable, notamment pour un hôpital. Mais aussi une délégation de Médecins sans frontières. Et tous ces camions qui s’alignent sur des centaines et des centaines de mètres en attendant quoi on se le demande. Nos amis palestiniens de l’ autre côté de la frontière étaient enthousiastes à l’idée de voir des français venus dénoncer les massacres et l’agression sauvage des généraux israéliens, venus apporter leur soutien politique, et venus prendre des contacts pour évaluer les besoins afin de mettre sur pied une initiative concrète de solidarité avec les familles palestiniennes. Ce soir, nos amis sont effondrés. Ils se sentent seuls. Terriblement seuls. Au milieu de tous ces morts que les décombres révèlent au fur et à mesure. Demain, nous y retournons. Avec l’espoir de pouvoir entrer à Gaza."