C’est l’histoire d’un Juif qui rencontre un autre Arabe

C'est l'histoire d'un Juif qui rencontre un autre Arabe

Publiée le 10 janvier 2008, cette "Lettre ouverte à mon cousin juif " ; écrite par Mohammad NOKKARI, Directeur Général de Dar al-Fatwa de la République Libanaise & Chef du Cabinet du mufti de la République, est, à bien des égards, un modèle d’humanité qu’il faudrait – plutôt que la lettre de Guy Môquet – faire lire et apprendre par cœur dans toutes les écoles du monde.

Lettre ouverte à mon cousin juif

"Depuis mon âge d’enfant j’entends que tu es mon cousin, que ma langue arabe et ta langue hébraïque ont la même origine, et que nous appartenons moi et toi à la race sémite. J’ai entendu que tu prétends depuis toujours être le fils « légitime » de mon grand-père Abraham, alors que moi je ne suis que le fils de « la servante ». J’ai entendu que ta grand-mère Sara – que j’honore et respecte – ne pouvait pas avoir d’enfant étant stérile et très âgée, et que ma grand-mère Agar, « esclave » égyptienne, a été appelée à porter le premier fils d’Abraham, Ismaël. Mais ensuite, ta grand-mère s’est trouvée enceinte de ton père Isaac.
J’imagine que ton père et mon père s’aimaient et jouaient beaucoup ensemble, mais comme les jeux d’enfants provoquent très souvent des disputes et des moqueries, ta grand-mère Sara a demandé à notre grand-père de conduire mon père Ismaël et sa mère très loin dans le désert. Je pouvais sentir la tristesse de notre grand-père quant il a exécuté la volonté de Sara ; je pouvais même voir ses larmes et son chagrin, mais avant tout il savait qu’il remettait le sort de son fils Ismaël entre les mains d’un Dieu miséricordieux (1).
J’ai entendu que Dieu a promis à notre grand-père que ses descendants vont être plus nombreux que « les sables de la mer et les étoiles du ciel », mais j’ai lu dans ton Écriture sainte que Dieu a dit à Abraham : « C’est par le nom d’Isaac que sera appelée ta race. Quant au fils de ta servante, je ferai de lui une nation puisqu’il est de ta race (2). »
Permets-moi ici de m’arrêter sur cet événement historique qui évoque le comportement de Sara vis-à-vis d’Agar et de son fils Ismaël. Chose que je n’aurai jamais fait si ce retour à l’histoire contrariait tes convictions religieuses. Puisqu’il était, et il est toujours courant pour toi de tirer des conclusions et d’extraire des solutions concrètes pour ta vie actuelle et future en te référant à l’histoire biblique.
Cependant, il s’agit pour moi de comprendre le comportement exagéré de Sara au point de la pousser à arracher un enfant à son père, de décider de séparer cet enfant de son frère et de le chasser loin de la région de sa naissance. Je suis déconcerté à l’idée d’expliquer ce comportement par le fait qu’Ismaël s’est moqué de son frère Isaac. Je ne mets pas en doute le facteur de la jalousie et les paroles de Sara réclamant l’exclusivité du droit à la succession pour son fils Isaac et non pas pour Ismaël, « le fils de la servante ».
Ce qui m’intéresse ici, c’est de souligner le comportement de Sara qui veut protéger et sécuriser Isaac à tout prix, même au détriment de tout droit de son frère Ismaël.
J’ajouterai à cette remarque la volonté de Sara de placer Isaac non seulement au-dessus de son frère, mais aussi de tenir Ismaël le plus loin possible afin qu’il ne soit plus un rival pour son frère.
Pour que ton père Isaac profite pleinement de la sécurité et de la protection, ta grand-mère Sara a donc condamné mon père – alors qu’il était enfant – à l’exil forcé. Chassé de sa maison, il a dû dormir dans une tente, couché sur le sable du désert et sous le ciel étoilé de l’Arabie. Déjà, il avait failli mourir de soif pendant le trajet vers le désert de Pharan, où Dieu a voulu qu’il s’installe définitivement, lui et, plus tard, ses descendants. Pour le sauver, Dieu a fait jaillir sous ses pieds une source d’eau (3) qu’on a appelée « Zamzam » et depuis cette source a été le point de rencontre de tous les commerçants arabes qui voyageaient vers le Nord ou pendant leurs retours vers le Sud. C’est ainsi que le vœu de notre grand-père Abraham a été exaucé pour que cette région dépeuplée et aride devienne un lieu de rassemblement et de visite (4). Elle devenait plus tard la ville religieuse la plus importante de l’Arabie : La Mecque.

J’ai lu dans ton Écriture sainte – puisqu’elle constitue le seul texte sacré auquel tu crois – que notre prophète commun Moïse a réuni ses fils avant de mourir pour leur annoncer trois théophanies qui apparaîtront après lui au cours des siècles à venir. Il a dit : « Dieu est venu du Sinaï, il s’est levé sur nous de Seïr et il est apparu sur le mont Pharan et avec lui des myriades de saints (5). »
J’ai entendu que la première théophanie a été réalisée lorsque Dieu a parlé directement à notre prophète Moïse alors qu’il était en terre sainte du Sinaï.
La deuxième théophanie, à laquelle je crois fermement et que tu rejettes fortement, était l’annonce de l’ange Gabriel à la très sainte Marie de lui donner un fils par la volonté de Dieu, sans relation amoureuse avec aucun homme, et qui vient du souffle même du Dieu et qui va être le vrai messie, Jésus-Christ.
La troisième et dernière théophanie était destinée à rendre grâce à la descendance de mon père, Ismaël, après avoir honoré pendant longtemps les descendances de ton père Isaac en lui attribuant la majorité des prophètes bibliques. La descendance du « fils de l’esclave » va être chargée de clôturer la chaîne des prophètes des descendants du « fils légitime d’Abraham ».
C’est précisément sur le mont Pharan et dans une grotte appelée Hir qu’une voix céleste s’est élevée pour demander à la personne qui s’y trouvait en prière et en soumission totale envers Dieu, loin des yeux des idolâtres mecquois, de lire. Après la troisième réponse (« je ne sais pas lire »), la voix lui dit de lire au nom de Notre Seigneur le créateur (6). Cette voix était celle de l’ange Gabriel et la personne était le prophète arabe Mohammad, le soixante et unième descendant d’Ismaël (selon l’unanimité des généalogistes arabes).

Bien sûr que tu ne crois pas à ma version et que tu attends toujours ton messie, mais je ne t’en veux pas, et je ne te hais pas pour autant. Mes convictions religieuses me demandent de te respecter en tant qu’être humain créé par Dieu, mais aussi étant donné ta foi en un Dieu unique et ton respect pour les prophètes auxquels nous croyons ensemble.
Sans oublier ta conduite – si elle se concrétise – vis-à-vis des valeurs morales religieuses universelles, et ton respect de la vie humaine et des droits des autres nations et peuples qui ne partagent pas la même foi judaïque que toi. Pourtant, ton opposition au message du Christ t’a conduit non seulement à désobéir à la voix de notre Dieu, mais aussi à conspirer contre la vie de son envoyé, Jésus-Christ.
Ton refus d’entendre la voix du Ciel s’est étendu à l’encontre de notre prophète Mohammad. Au début de sa mission prophétique, qui prêchait la foi en Dieu unique et abolissait les croyances polythéistes des Arabes, tu ne l’as pas cru et tu l’as accusé de mentir. Il t’est arrivé même de jeter sur lui, quand il se prosternait pour la prière dans la cour de sa maison, les intestins des animaux et leurs excréments.
Ces agissements ne l’ont pas empêché de continuer à chaque fois sa prière jusqu’au jour où tu as cessé de le faire, et quand il a demandé à tes voisins la raison de ton absence, ils lui ont dit que tu étais malade. Alors il s’est dépêché de venir te rendre visite.
Durant toute sa vie de prophète, tu n’as pas cessé de comploter avec les païens de La Mecque contre la nouvelle communauté des croyants qui venait d’être formée en vue de faire triompher la foi en un Dieu unique sur la multitude des dieux auxquels croyaient les polythéistes mecquois. À plusieurs reprises, tu as tenté de porter atteinte à la vie personnelle du prophète Mohammad.
Pourtant, dès qu’il a institué la nouvelle société à Médine, il s’est hâté de conclure un pacte avec tous tes coreligionnaires en confirmant que tous les juifs de Médine formeront une seule communauté avec les nouveaux musulmans.

À travers toute l’histoire de ton peuple et les relations qu’il a entretenues avec les autres (nations, sociétés, États, communautés religieuses, qu’elles soient païennes ou non) tu n’as pas agi, le plus souvent, conformément à l’enseignement de notre Dieu. Tu as prêché, comme tu l’avais toujours fait, l’exclusivisme et l’enfermement religieux à des périodes où la vertu de vivre en commun et le pluralisme religieux deviennent un facteur de richesse et porteurs d’espoir pour l’humanité.
Tu as interprété et déformé les paroles divines en ta faveur personnelle et en celle de ta communauté au détriment des droits des autres peuples et des autres communautés non juives. Pourtant, tu avais profité des vertus de cette convivialité tout au long de la période du règne arabe sur l’Andalousie.
Et tu as subi les méfaits de l’exclusivisme, lorsque ta communauté a été chassée d’Espagne. Vous n’avez trouvé refuge que dans les vastes étendues des territoires de tes cousins arabes.

Après des milliers d’années de vie dans la diaspora, la majorité de tes coreligionnaires voulaient retourner dans la terre de leurs ancêtres et construire un État juif réservé pour eux seuls. Mais ils ont fait semblant d’oublier que sur cette terre vivait aussi depuis toujours un autre peuple.
J’imagine mal d’autres nations osant s’investir dans un projet semblable, telles que les Québécois, les Malouins et les diverses populations composites des États-Unis d’Amérique. Une supposition qui relèverait de la science-fiction et pourtant leur sortie de leurs pays dont ils étaient originaires ne dépassait pas les cinq siècles.

Pour réaliser ce rêve, tous les moyens étaient bons, surtout les mensonges, les violences et le non-respect des droits de l’homme, de la propriété et du droit international. Une multitude des vocables peuvent être ajoutés pour désigner ces moyens qui sont toujours utilisés par l’État que tu as constitué : la haine, la destruction, le massacre d’innocents, l’utilisation injustifiée de la force, l’occupation, l’annexion, l’emprisonnement de tout un peuple, l’exclusivisme religieux et racial, les droits historiques au détriment d’autres droits plus équitables, etc.
Les seuls moyens qui n’ont pas été appliqués, pour ne pas dire envisagés, étaient ceux qui se trouvent classés sous des dizaines des termes prêchant l’amour, le respect de la différence et de la diversité religieuse, la tolérance, la justice, l’égalité, la convivialité, le dialogue, la paix, etc.

Je m’interroge, depuis la création de ton État juif sur la terre de Palestine, sur les autres moyens qui n’ont pas été appliqués et qui vous auraient garanti, à toi et à tes coreligionnaires, de vivre en paix dans ce pays que nous aimons tous, toi autant que moi.
J’imaginais que des juifs fuyant les nazis demanderaient refuge et secours aux Arabes de Palestine, exactement comme lors du départ forcé des juifs d’Espagne. Je peux t’assurer que ces personnes, qui n’auraient pas prétendu occuper la Palestine par la force et qui se seraient engagées à y vivre en paix à côté de leurs cousins arabes, auraient été accueillies à bras ouverts par tous les Arabes, et auraient obtenu par la paix, la sincérité et l’amour ce qu’elles n’auraient pu avoir par la force.

Afin de te permettre de connaître les traits de notre mentalité arabe millénaire, ancrée dans nos comportements génétiques et qui fait de nous une nation hospitalière, généreuse et accueillante, je te relate cette histoire que je puise aux sources de notre patrimoine nomade :
« Il était une fois un chef de tribu arabe chrétienne appelé Hatem al-Taei qui avait le plus beau cheval d’Arabie. Sa beauté célèbre et sa rapidité étaient connues dans les Empires romain et perse. Les rois perse et byzantin voulaient l’acheter à tout prix, mais le bédouin refusait de le céder. Un jour, le roi perse lui envoya un messager pour le convaincre de le lui vendre. Arrivant chez le bédouin et au bout d’une hospitalité de trois jours, comme veut la coutume chez les Arabes, le bédouin l’interrogea sur l’objet de sa visite. Le messager lui répondit que le roi perse l’avait chargé de lui offrir la somme la plus élevée jamais faite pour un cheval. Le bédouin souligna que dès son arrivée il avait voulu lui offrir à manger pendant trois jours. Il n’avait trouvé que son beau cheval qui était dans son assiette à l’instant. C’est ainsi qu’il a respecté les règles ancestrales de l’hospitalité au détriment d’un intérêt matériel passager et provisoire. »

Je retourne au passé pour essayer de comprendre ta mentalité à travers l’impact qu’a laissé le comportement de Sara vis-à-vis d’Ismaël et d’Agar sur ta mémoire personnelle et collective. Un tel comportement gravé dans ton inconscience collective et communautaire, pour ne pas dire ta conscience réfléchie, expliquerait – peut-être – les relations de ta communauté avec les autres communautés non juives et les relations de l’État d’Israël avec ses voisins arabes.
Ta grand-mère Sara, en chassant Ismaël et sa mère Agar, n’a pas pensé un seul instant au danger de la route et de la vie, dans le désert aride et sans eau, encouru par un petit enfant et sa mère. Elle n’a pas pensé au sentiment de son époux Abraham en quittant son fils, ni aux sentiments de l’enfant de se voir abandonné, humilié et chassé de la maison de son père. Ce que voulait Sara c’était protéger et sécuriser son enfant à tout prix.
Une sécurité rêvée, supposée et imaginée, et non pas une sécurité réelle, concrète et vécue. C’est une mentalité égoïste et renfermée qui exclut de son champ de vision tout ce qui est « autre, autrui » et ne voit que le « moi personnel et égocentrique ».
Ton État, pour exister, se protéger et se sécuriser, assassine des centaines de milliers d’êtres humains et les chasse de leurs propriétés et habitations, met en danger tous les pays de la région et pas seulement ceux qui se trouvent à sa frontière ; il prône la division et œuvre à la déstabilisation des pays voisins. Il brûle et détruit des milliers d’immeubles et des centaines de ponts, bombarde sauvagement, construit des murs de honte les séparant des autres et maintient un blocus total sur un pays où vivent des millions de personnes. Si ta grand-mère Sara avait agi autrement, elle aurait compris que l’ironie sortant de la bouche d’un petit enfant ne devrait pas être sanctionnée par l’expulsion et la haine, mais par l’amour, le partage et le respect de ses sentiments et de ses droits. Et que la sécurité et la protection de son propre enfant auraient été plus justes et plus agréables à Dieu si elle avait laissé le fils de la « servante » vivre en égalité de droit à côté de son fils « légitime ». De le laisser vivre en paix à côté de son père et de son frère après la reconnaissance de tous ses droits légitimes.

Et si l’assistance et la miséricorde de Dieu ont permis d’éviter les méfaits négatifs de cette injustice commise sur l’enfant Ismaël, il y a des milliers d’années, que fera Dieu face à un pays occupant injustement un territoire où vivait un autre peuple et qui, depuis 1948, n’a pas cessé de chasser des populations en vue d’accaparer leurs territoires, assassiner des centaines de milliers d’innocents, enfants vieillards et femmes, détruire leurs maisons et comploter pour diviser ses voisins et mieux régner ainsi sur eux. Tout cela pour prétendre défendre une supposée sécurité.

Mon cousin juif, je ne te hais pas et j’essaie de t’aimer du fond de mon cœur, mais j’ai le droit de te dire que tu te trompes. Nous ne sommes plus les enfants de la servante, et toi tu n’es plus l’enfant chouchouté et privilégié. Nous sommes des centaines de millions d’Arabes, chrétiens et musulmans, qui glorifient le Dieu unique et honorent les prophètes qu’il nous a envoyés à travers les siècles.
Comme toi, Dieu nous a honorés par deux religions qui nous ont été révélées après ta religion. Dieu nous a envoyé après Moïse, Jésus-Christ et Mohammad comme guides et lumières pour toute l’humanité. Nous n’avons aucun rapport avec les polythéistes et les égarés dont parle la Bible pour que tu nous considères comme étant inférieurs et mineurs, et que tu nous traites d’une façon méprisante. Nous sommes tous égaux devant Dieu et devant les hommes justes et de bons sens.

Ne prétends pas que tu es égal à Dieu qui t’a confié le parachèvement de la création, et ne nous considère pas comme des êtres soumis et moins libres que toi. Dès lors que tu dis que Dieu te traite comme étant entièrement libre et t’a permis de le prier debout, contrairement aux chrétiens qui le prient agenouillés et aux musulmans qui le prient prosternés complètement à terre. Nos prières musulmanes et chrétiennes sont aussi sincères, humbles et témoignent d’un grand amour envers Dieu et d’un don total à lui plutôt qu’une soumission irréfléchie.
Elles expriment notre volonté de retourner tous vers Dieu. Juif, chrétien ou musulman, nous nous complétons à la fin et nos prières s’acheminent vers notre Seigneur. Debout, agenouillés ou prosternés, ces trois gestes ne deviendront pas ainsi la prière de l’islam qui clôture les religions abrahamiques ?

Mon cousin juif, réfléchis, ouvre-moi ton cœur, et écoute-moi : en poursuivant cette politique de haine, de destruction, de division, de démonstration de force injustifiée et d’injustice, tu ne gagneras point. Il arrivera un jour où tes voisins seront plus forts et plus déterminés à reconquérir leurs territoires occupés, tous leurs territoires.
Qui te viendra alors en aide, et qui protégerait la vie sacrée de tes enfants, qui est aussi sacrée et innocente que la vie de nos propres enfants ?

Ton cousin arabe"s
Mohammad NOKKARI
Directeur Général de Dar al-Fatwa de la République Libanaise. Chef du Cabinet du mufti de la République


(1) L’ancien testament raconte cet événement par ces termes :
21.10 – Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Égyptienne, avait enfanté à Abraham. Et elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac.
21.11 – Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils.
21.12 – Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre.
21.13 – Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité. (La Genèse)

(2) 17.20 – À l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond et je le multiplierai à l’infini ; il engendrera douze princes et je ferai de lui une grande nation. (La Genèse)

(3) L’histoire mentionnée dans la Genèse raconte qu’« Abraham se leva de bon matin ; il prit du pain et une outre d’eau qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule ; il lui remit aussi l’enfant et la renvoya. Elle s’en alla et s’égara dans le désert de Beer Schéba. 21.14 – Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous un des arbrisseaux. 21.15 – Et alla s’asseoir vis-à-vis, à une portée d’arc ; car elle disait : Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura. 21.16 – Dieu entendit la voix de l’enfant ; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar et lui dit : Qu’as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est. 21.17 – Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation. 21.18 – Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre et donna à boire à l’enfant. 21.19 – Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc. 21.20 – Il habita dans le désert de Pharan et sa mère lui prit une femme du pays d’Égypte. 21.21.

(4) Le Coran évoque la prière d’Abraham dans la sourate qui porte son nom : « Notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de ta maison sacrée. Notre Seigneur, afin qu’ils accomplissent la prière, fait donc que se penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens, et nourris-les de fruits. » Coran. Ibrahim, verset 37.

(5) Deutéronome 33.2.

(6) 1. Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,
2. qui a créé l’homme d’une adhérence.
3. Lis ! Ton Seigneur est le très noble,
4. qui a enseigné par la plume [le calame],
5. a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.
6. Prenez garde ! Vraiment l’homme devient rebelle,
7. dès qu’il estime qu’il peut se suffire à lui-même (à cause de sa richesse).
8. Mais, c’est vers ton Seigneur qu’est le retour.
9. As-tu vu celui qui interdit
10. à un serviteur de Dieu de célébrer la prière ?
11. Vois-tu s’il est sur la bonne voie,
12. ou s’il ordonne la piété ?
13. Vois-tu s’il dément et tourne le dos ?
14. Ne sait-il pas que vraiment Dieu voit ?
15. Mais non ! S’il ne cesse pas, nous le saisirons certes, par le toupet,
16. le toupet d’un menteur, d’un pécheur.
17. Qu’il appelle donc son assemblée.
18. Nous appellerons les gardiens.
19. Non ! Ne lui obéis pas ; mais prosterne-toi et rapproche-toi. Le Coran. Sourate al-Alaq.

Article paru le samedi 10 janvier 2009 sur L’Orient-LeJour