L’oiseau s’écrit au ciel

Ce que la poésie ouvre, ce sont des portes sur le dehors et le dedans, sur les dimensions multiples du monde. Et Philippe Jones est l’un de ceux qui savent si bien faire pénétrer le regard par toutes les ouvertures possibles.

La rencontre des mots pourrait être due au hasard objectif, ou à la subjective étreinte de la raison, ou à la connaissance des contraires qui font alliance de vérité, ou à l’harmonie décapante des sons, ou à toute autre volonté d’effleurer l’insondable. A tout cela peut-être. Mais plus encore à la richesse de l’expérience humaine d’où émergent la profondeur des ombres et des silences, et cette fusion du point sublime.

La lecture de ce livre se fait limpide, aussi claire qu’une eau de roche dont les molécules recèlent plus d’atomes qu’on ne saurait compter. Ainsi la poésie de Philippe Jones comporte-t-elle d’innombrables efflorescences ; et de deux mots peuvent naître une descendance incalculable d’échos et sensations.

Inutile par conséquent de vouloir interroger ici tel ou tel poème. Ce serait étioler ou trahir. Mieux vaut faire comprendre combien la richesse appartiendra au lecteur qui saura ouvrir.

Et combien celui qui passera sans s’arrêter, sans le savoir, jettera des soleils dans l’eau.
Seulement, donc, ces quelques vers :

« l’oiseau déclarait le soleil
à la pointe de l’arbre

là tout est poème ou qui-vive

là chaque signe en suit un autre
la phrase y porte écho
un texte unit toute rencontre

le sujet se révèle au tremblé de l’écrit »

Philippe JONES, Der Vogel schreibt sich an den Himmel / L’oiseau s’écrit au ciel.
Edition bilingue français-allemand.
Traduction de Rüdiger Fischer.
Préface de Jacques de Decker.Verlag Im Wald / Editions En Forêt, 2003. 200 p. 15 €.

Site de l’éditeur

Philippe JONES, Der Vogel schreibt sich an den Himmel / L’oiseau s’écrit au ciel.
Edition bilingue français-allemand.
Traduction de Rüdiger Fischer.
Préface de Jacques de Decker.Verlag Im Wald / Editions En Forêt, 2003. 200 p. 15 €.

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