Michel Previdi dénonce les mauvais Soins de la Psychiatrie

Michel Previdi dénonce les mauvais Soins de la Psychiatrie

La semaine dernière, Sylvie et Amélie Previdi trouvent la mort écrasées par un TGV qui suit la voie située à proximité de leur domicile. Michel reste le seul survivant d’un drame qui a détruit sa famille et il accuse la médecine psychiatrique d’en avoir été le facteur initial et déclenchant par négligence et défaut de soins… Sa femme et sa seconde enfant ont ainsi cherché à rejoindre sa fille aînée le 10 décembre en réitérant le geste de désespoir qu’elle avait commis 5 mois plus tôt. Michel Previdi revient pour le journal Le MAGue sur l’engrenage de la folie psychiatrique :

Le MAGue : Pouvez-vous nous dresser l’enchaînement des faits qui ont conduit votre épouse et votre fille à mettre fin à leurs jours ?

Michel Previdi : Ma femme et ma fille cadette se sont jetées sous le TGV le 10 décembre dernier. Leur suicide est en partie la cause du décès de ma première fille Virginie fin juillet, mais surtout le fait d’un traumatisme psychologique important vécu pendant notre internement en hôpital psychiatrique l’été dernier. Mon épouse a été séquestrée et isolée pendant 12 jours, avec interdiction de me voir et de me rencontrer. Nous n’avons jamais eu de thérapie familliale ou individuelle, seulement des entretiens individuels avec les psychiatres dans de très mauvaises conditions de promiscuité, assommés sous la charge des psychotropes. Les seuls entretiens avec mon épouse étaient avec le Dr Boh Suleyman Kourouma, psychiatre auxiliaire, qui a bloqué pendant 6 jours son bulletin de sortie délivré par le Dr Martin Tindel, médecin titulaire. Ces deux psychiatres n’ont rien fait de plus que nous de ordonner des psychotropes. Nous étions bourrés de sédatifs, de tout un tas de médicaments dont j’ai peine à dresser la liste… À la sortie de l’hôpital, elle était profondément traumatisée, démotivée, démolie intérieurement… Elle n’était plus apte à faire face a la situation, mais personne n’était là pour en faire le diagnostic. Nous avions pris rendez-vous avec une psychologue, mais nous ne faisions que bavarder, il n’en est rien sorti. Alors nous n’avons pas vu l’utilité de poursuivre. En 34 ans de mariage, je pensais bien connaître mon épouse, et je me disais qu’elle se refaisait doucement, mais finalement elle était en permanence sur une pente descendante.

Le MAGue : Pensez-vous que leur geste est en relation avec le suicide de votre fille aînée ?

Michel Previdi : Bien sûr ! Ma première fille s’était suicidée fin juillet. Elle a été traitée par Mme Élisabeth Stern-Verrier, psychiatre, qui lui prescrivait de fortes doses de psychotropes d’une semaine à l’autre pendant un an, au point qu’elle en est devenue complètement dépendante. Elle a ingurgité toute une gamme de médicaments neuroleptiques, à doses répétées, sans compter l’automédication… Je pense très sincèrement qu’elle est responsable de son décès. Elle ne prenait pas la mesure de ce qu’elle absorbait et ce médecin lui renouvelait les prescriptions sans se poser de question. Nous nous rendions compte qu’il y avait un problème, mais elle a toujours refusé de nous recevoir pour en parler avec elle… Après tout, nous pensions qu’elle savait ce qu’elle faisait. Ma fille avait 30 ans et elle tenait un commerce. Elle est allée consulter ce psychiatre parce qu’elle ne se sentait pas bien, mais on n’a jamais eu le fin mot de cette dépression, puisque cette psychiatre, comme tant d’autres, vous classent tout de suite comme malade bi-polaire : on se sent bien un jour, et l’autre on voit tout en noir ! C’est le médecin généraliste qui a commencé à lui donner des psychotropes, et le Dr Stern-Verrier a augmenté les doses de façon considérable. La déprime a évolué en dépression profonde. Notre fille est entrée en clinique, mais les médecins ont seulement confirmé qu’elle était devenue bi-polaire. La psychiatrie soulage les effets de la dépression, mais ne va pas au bout des problémes. C’est un emplâtre sur une jambe de bois ! Virginie a passé 12 jours dans une clinique privée. Pour quel résultat ? Dès qu’elle est sortie de clinique, elle a recommencé avec les médicaments… Elle était devenue dépendante de toute la pharmacopée ordonnée. Le soir de son geste désespéré, elle a voulu abréger ses souffrances, qui devaient être terribles et s’est jetée sous un train sans réfléchir.

Le MAGue : Mais quel rapport y a-t-il avec votre propre expérience de la psychiatrie, celle de votre épouse et de votre seconde fille ?

Michel Previdi : Après le décès de Virginie, notre drame a été monté en épingle par le maire de Solliès-Pont, qui a entendu dire que nous souhaitions la rejoindre… Il est vrai que sous l’effet du choc, j’ai demandé le lendemain du suicide à l’employé des pompes funèbres de nous réserver des urnes pour nous trois. Mais ce n’était pas ce que nous souhaitions réellement, et nous avions pris la peine de consulter un médecin le jour même pour nous faire prescrire un traitement stabilisateur : le Dr Mansion. Au moment de l’incinération, à Cuers, j’ai été enlevé par 8 gendarmes et 4 pompiers, séquestré pendant 12 jours dans un asile d’aliénés. Le maire, ancien médecin militaire, avait fait pression sur son confrère pour délivrer un ordre d’hospitalisation d’office. J’avais encore les mains sur le cercueil de ma fille Virginie quand j’ai été saisi pour être conduit à l’hôpital psychiatrique de Pierrefeu sous haute escorte. Ma femme et Amélie m’y ont rejoint, contraintes elles aussi, mais sans que nous puissions nous voir ou communiquer… Là-bas, nous avons été véritablement robotisés par des doses importantes de médicaments sans pouvoir parler, ni penser, à notre très grand malheur. Ma femme y est restée 24 jours.

Le MAGue : En quoi cet événement et cette hospitalisation ont-ils eu un retentissement sur le suicide de votre épouse et celui de votre seconde fille ?

Michel Previdi : Sylvie et Amélie se sont suicidées le 10 décembre au même endroit que Virginie. C’est évidemment symbolique. Je crois également que notre interpellation a pu lui rappeler les rafles de la 2ème guerre mondiale et la traumatiser de façon irréversible. Mon épouse est d’origine juive. Ce qui s’est passé pendant l’incinération du corps de notre fille, notre interpellation, a eu un fort retentissement sur elle. La précipitation et l’enchaînement des événements ont eu pour conséquence que nous n’avons pas pu faire le deuil du décès de Virginie. Nous n’avons reçu aucune aide, aucune compassion. La psychiatrie est faite pour remettre les gens qui en on besoin sur les rails mais pas pour guérir. On stocke les gens dans un endroit fermé, mais rien de plus. Les psychiatres nous abrutissent de médicaments, et ensuite, ils nous laissent sortir de l’hôpital en disant : tâchez de vous soigner ! Dites-vous bien que durant notre internement, nous n’avons eu droit à aucun entretien psychologique digne de ce nom. Nous étions enfermés, isolés, nous n’avions pas le droit de nous retrouver, alors que nous venions tout juste de perdre notre fille et notre sœur, Virginie… Je dois aussi souligner l’attitude néfaste de notre maire, qui s’est occupé de notre cas sans rien en connaître : je ne connais pas ce monsieur, il n’a jamais fait partie de nos fréquentations. En revanche, il s’est permis de précipiter les choses, et organise tout un battage médiatique autour de notre histoire ! Je l’ai eu seulement au téléphone la semaine dernière pour lui demander pourquoi il participe à des reportages en donnant force détails au sujet d’une affaire qu’il ne connaît pas. Il répand d’ailleurs de fausses informations sur notre compte. Je pense qu’il s’est pris au jeu des médias, et profite de notre détresse pour se faire valoir et faire parler de lui. Après tout ce qui m’est arrivé, je n’ai de souhait que d’essayer de vivre et lutter contre ces psychiatres inconscients. Je me bats en ce moment pour informer le public sur tout ce qui ne va pas dans notre système psychiatrique grâce à mon site Internet.

 

 


La vie est un tourment dans ce triste hôpital
Où des gens enfermés sans un bon de sortie,
Dont nous avons la tête et sans contrepartie,
Sont murés dans l’enfer qui reste horizontal.

Rien la veille, et toujours ce lit tout en métal
Nous sert juste à souffrir la folle allopathie…
Sujets rétifs, et c’est ainsi qu’on nous châtie
Avec foi en la science à coups de Pentothal !

La lésion porte au crâne, et la tête en charpie,
Nous suivons tous ensemble aussi la thérapie
Et tout ce blanc qui nous entoure est si brutal.

Nous suivons les docteurs car en eux la pythie
S’est incarnée en suie et sans cesse au mental,
Mais leur tutelle est bien toujours sans garantie.

 

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