La plainte de l’association « La Fourrure française » rejetée par l’ARPP

La plainte de l'association « La Fourrure française » rejetée par l'ARPP

La plainte déposée par l’association « La Fourrure française » auprès de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité pour demander la modification, voire le retrait de la campagne anti-fourrure lancée par la Fondation Brigitte Bardot, a été rejetée le 5 décembre dernier par le Jury de Déontologie Publicitaire.

La toute récente association « La Fourrure française » n’a pas su convaincre le Jury de Déontologie Publicitaire de l’ARPP malgré de nombreux « arguments » avancés à l’encontre de la campagne de la Fondation :

- Caractère déloyal à l’encontre du produit et de la filière professionnelle : REJETE !

L’objet statutaire de l’association « la fourrure française » est de mener des actions médiatiques et de lobbying pour la défense de la fourrure (forte promotion de la fourrure dans l’ensemble des médias et auprès des créateurs). Ce n’est pas le rôle de la Fondation Brigitte Bardot, reconnue d’utilité publique, qui elle défend les animaux, dénonce toute exploitation cruelle et sensibilise le public. L’objet de la campagne n’est donc pas de jeter l’opprobre sur le consommateur mais de l’informer et le responsabiliser. Il n’y a rien de « déloyal » dans cette démarche puisque les fourreurs connaissent parfaitement la position de la Fondation sur la filière.

- Slogan et images agressifs : REJETE !

Lors de son audition devant le jury de déontologie, la Fondation Brigitte Bardot a réfuté l’accusation d’incitation à la violence car cette campagne dénonce, précisément, la violence de l’industrie de la fourrure. Face à la violente réalité des élevages, du piégeage, du gazage, de l’électrocution ou toute autre forme de mise à mort des animaux à fourrure, cette campagne n’est pas « agressive » mais particulièrement édulcorée car montrer la réalité serait insoutenable pour le public alors que cette réalité là existe au quotidien pour des millions d’animaux. La mise en scène choisie ne fait que suggérer, sans violence, une réalité bien plus cruelle. Ce choix a pour but également de sensibiliser et responsabiliser le consommateur par un dialogue entre lui et l’animal.

- Trompeuse car la campagne présente l’exploitation de la fourrure de façon calomnieuse : REJETE !

La campagne de la Fondation Brigitte Bardot n’est en rien calomnieuse car elle décline les différentes sources d’approvisionnement de la filière : peaux de lapins provenant d’élevage (sur le visuel la chaine d’abattage où les lapins sont saignés) ; peaux de loups provenant d’animaux piégés dans la nature et peaux de phoques massacrés à coups de gourdins ou d’hakapik (300 000 chaque année rien qu’au Canada pour alimenter le premier marché… l’Europe !). Le président de la fédération française des métiers de la fourrure déclarait, très récemment, que l’élevage des renards et des visons était tout à fait comparable à l’élevage des poules pondeuses (cages grillagées sans aucun enrichissement). Nous sommes d’accord avec cette analyse, c’est pourquoi la Fondation Brigitte Bardot milite contre l’utilisation de ces cages qui ne répondent nullement aux besoins physiologiques et comportementaux des espèces emprisonnées. Outre ces méthodes de « production », il ne faut pas oublier que l’Asie, la Chine notamment, alimente toujours les marchés européens en fourrures d’animaux tués dans des conditions ignobles qui ne répondent à aucune « règle internationale ». Les nombreux reportages réalisés ces dernières années le prouvent, prétendre le contraire serait malhonnête.

- Trompeuse, car il n’y a pas de lien entre le vêtement porté et l’animal cité : REJETE !

La jeune fille porte un gilet et un sac en fourrure de lapin, la capuche du jeune homme peut être en loup, en coyote, en chien viverrin, etc. et la femme porte une fourrure traitée phoque. La campagne illustre les différents types de vêtements les plus courants (fourrure complète ou accessoires). Il s’agit d’une campagne de sensibilisation avec mise en scène, les fourreurs peuvent donc, également, dire que les chasseurs de phoques ne portent pas de talons aiguilles sur la banquise… Une fois encore, le visuel et le message choisis sont très édulcorés et il ne s’agit pas d’accuser le consommateur d’être un « meurtrier » mais plutôt le placer comme « complice » puisque, par son acte d’achat, il entraîne les actes dénoncés (piégeage, abattage d’animaux pour la fourrure).

- Choquante et susceptible de heurter les personnes sensibles ou trop jeunes : REJETE !

La réalité, si elle pouvait être montrée, heurterait effectivement les personnes sensibles ou trop jeunes (et les autres). Comme elle n’est pas autorisée à montrer la réalité dans toute son horreur, la Fondation Brigitte Bardot s’est donc autocensurée pour ne pas choquer le public et a pris soin de suggérer, par des mises en scène, une situation qui ne pousse pas à l’agression mais à la réflexion.

La campagne de sensibilisation se termine avec l’affichage, du 12 au 18 décembre, de 1 700 visuels sur les flancs de bus (Paris + banlieue) et avec la diffusion, du 16 au 23 décembre, d’un spot dans les 150 plus grosses salles de cinéma de France.

http://jeneportepasdefourrure.com