THE BROOKLANDS MUSEUM : AVIATION AND MOTORSPORT VINTAGE

THE BROOKLANDS MUSEUM : AVIATION AND MOTORSPORT VINTAGE

Si un jour vous passez par la banlieue sud-ouest de Londres, ne vous privez pas de faire un détour par le Brooklands Museum. Mais qu’est-ce que Brooklands ? Eh bien, imaginez que notre circuit de Montlhéry ait eu, au sein de son anneau, un aérodrome et une usine d’aviation et vous aurez une idée assez juste de ce que fut cet endroit jadis.

Situé à Weybridge, ce site a vu naître presque en même temps sa vocation automobile et aéronautique, puisque la boucle du circuit fut achevée en 1907 et, dès 1908, des pionniers de l’aviation anglaise comme Alliott Verdon-Roe y firent leurs premières tentatives. La division aéronautique de Vickers y fit son apparition au cours de la Première Guerre Mondiale. Le circuit automobile fut utilisé jusqu’à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. L’usine Vickers, quant à elle, fut active jusqu’en 1988 et produisit des milliers d’avions, civils et militaires. Certaines parties de Concorde y furent conçues et produites.

C’est donc tout naturellement qu’un musée consacré à la fois à l’automobile et à l’aviation y a fait son apparition. Et l’on se rend compte, en le visitant, à quel point nos voisins anglais sont friands de patrimoine technique et industriel.

Tout d’abord parce qu’outre-Manche, on se doit de maintenir ce patrimoine vivant : quasiment toutes les automobiles du musée sont fonctionnelles, immatriculées et assurées ! Vous êtes d’ailleurs un peu pris à la gorge par l’odeur d’essence en pénétrant dans les halls automobiles, et vous remarquez tout de suite les bacs à huile sous les carters des moteurs. Et personnellement j’ai pu voir rouler une Napier-Railton de 1933… Motos, vélos, reconstitutions d’ateliers et de bureaux d’époque y ont également une place de choix.

Pour les avions, c’est un peu plus délicat, d’une part parce que la piste de l’aérodrome de Brooklands n’est plus utilisable, et d’autre part parce que bon nombre d’avions exposés sont plutôt des « grosses bêtes » (et, of course, des avions Vickers, mémoire du site oblige !) Mais cela n’empêche pas les Britanniques de faire au moins en partie vivre leurs avions. Si vous allez par exemple dans le Vickers VC10 (avion de ligne quadriréacteur Vickers conçu dans les années 60), on vous montrera ce qui se passe au niveau du tableau de bord en cas de décrochage ou d’alarme feu moteur, ou encore le fonctionnement des moyens de radionavigation de cet avion. Peut-être pourrez-vous voir également fonctionner les moteurs du Vickers Vanguard (quadriturbopropulseur conçu à la fin des années 50). Vous pourrez aussi découvrir un bombardier Vickers Wellington… repêché au fond du Loch Ness.

A tout seigneur, tout honneur, parlons maintenant du Concorde présent à Brooklands (de ce côté de la Manche, il serait peut-être plus approprié de dire « la » Concorde, les Anglais employant le pronom « she » lorsqu’ils parlent de lui – pardon, d’elle – comme ils le font pour les plus beaux navires). Il s’agit du G-BBDG (Delta Golf), l’un des deux premiers appareils de série mais qui fut utilisé uniquement pour les essais (comme son alter ego français F-WTSB). Utilisé ensuite comme réserve de pièces détachées par British Airways et stocké à Filton, il fut offert au musée de Brooklands en 2004.

Découpé en vue de son transport par la route, il arriva donc sur le site à l’état de « maquette Heller à l’échelle 1:1 ». On peut par conséquent dire, sans exagérer, qu’un Concorde a été reconstruit à Brooklands. Les premiers gros travaux de réassemblage furent réalisés par des professionnels, mais tous les travaux de restauration ultérieurs (qui se poursuivent encore à l’heure actuelle) furent exécutés par des bénévoles. Signalons aussi la présence de « G-CONC », maquette à l’échelle 1/3 longtemps installée sur l’aéroport d’Heathrow, ainsi que du simulateur de vol en cours de restauration.

Lors de votre visite du Concorde, vous verrez une vidéo avec en fond sonore « Don’t stop me know » de Queen, avec ce refrain de circonstance :

I’m burning through the sky Yeah !
Two hundred degrees
That’s why they call me Mister Fahrenheit
I’m trav’ling at the speed of light
I wanna make a supersonic man out of you !

L’autre particularité majeure de Brooklands est que, malgré son ampleur, ce musée fonctionne, en semaine comme les jours fériés, en grande partie grâce à des « volunteers » (bénévoles). Pour avoir une telle disponibilité, il s’agit évidemment pour la plupart de retraités. De préférence allez-y en semaine lorsqu’il y a peu de monde, tous ces sympathiques papys seront heureux de prendre leur temps pour vous présenter en détail leurs « bébés »…

A ce sujet, il faut faire une mention spéciale pour Thomas. Car bien qu’ayant été titulaire de son badge de « Concorde volunteer » en bonne et due forme, Thomas était… un chat ! Ce drôle de matou avait fait de Delta Golf son territoire, accédant d’ailleurs à des parties de l’avion où aucun humain ne pouvait aller. Véritable célébrité qui a eu droit à des articles à son sujet dans la presse, Thomas a hélas quitté ce monde, par un étrange et cruel caprice du destin, le 2 mars 2007, jour du 38ème anniversaire du premier vol de Concorde.

N’hésitez donc pas à passer au moins une journée entière sur ce site riche en histoire. Vous pourrez vous y restaurer sur place, mais, seul point noir : la nourriture y est également « so British »… un peu dur pour des estomacs de « froggies » !

Pour tous renseignements pratiques