Tout le monde connaît maintenant Jean-Marc Morandini, ce journaliste quarantenaire qui tient de plus en plus de place dans les médias… Brocardé à la fin des années quatre-vingt-dix par les Guignols, l’homme est devenu le parangon du journalisme racoleur dont tout le monde se moque et pourtant, qui fait vendre… Après quelques années de purgatoire, ce professionnel des médias s’est acheté une conduite en entrant à la radio, où sur une station périphérique, sa plage d’antenne s’étend au fur et à mesure des saisons. La réussite de Jean-Marc Morandini a-t-elle fait des jaloux ?

C’est possible, mais ce n’est pas le sujet. Le petit Marseillais a pris ses marques à Paris et sa carte de presse depuis près de 20 ans, mais il ne s’intègre toujours pas au paysage médiatique, et nombreux sont ceux qui souhaitent l’en voir sortir. Depuis quelques jours, des articles de presse ont paru sur différents supports et sur Internet pour fustiger le travail et l’ambition dévorante d’un journaliste au tempérament balzacien. La menace est à peine voilée, aussi s’en est-il ému en tête de page sur ScoopPeople mardi après-midi. Le motif des attaques serait l’audience surévaluée et surtout, imméritée de la nouvelle entreprise médiatique de l’homme de presse.

Depuis l’expérience qu’il a faite avec Tout est Possible sur TF1 de 1993 à 1997, l’homme a disparu des écrans de télévision et a voulu s’acheter une conduite, en dénonçant à la radio les dérives de la télé-réalité. Il a également rassemblé ses chroniques dans un livre paru aux Éditions de l’Archipel en 2006, en cherchant à faire œuvre de prévention à l’égard des parents et de leur progéniture. En 1997, il était le paria du PAF. Aujourd’hui, Jean-Marc Morandini se pose en chevalier blanc. L’ex-présentateur "trash" de TF1 présente depuis 2003 "Rendez-vous avec la télé" sur Europe 1. Et vient de publier Télé Vérité, troisième livre, en trois ans à pourfendre la lucarne. Cette fois, ce sont "nos enfants" qu’il veut protéger d’un petit écran, dont il fait pourtant son miel écrivait 20 minutes à sa sortie.

Constamment critiqué pour publier des exclusivités frelatées sur son blog, Jean-Marc Morandini fait maintenant l’objet d’une campagne de presse au sujet de son nouveau site ScoopPeople initiée par le même support dès le mois d’août dernier… Se référant à l’enquête d’un confrère sur le réseau mondial, 20 minutes fait état de récrimination d’agences de presse spécialisées dans la photographie people pour usage abusif de leurs clichés. L’informateur, s’il est du métier, préfère cependant conserver un anonymat de bon aloi.

Mardi, le blog agrégatif du groupe Le Monde publie la chronique d’un autre journaliste people dont l’élégant pseudonyme est L’Infiltré… L’article, auquel Jean-Marc Morandini a souhaité réagir, présente avec une plume agressive les grincements de dents des professionnels de ce segment étroit, mais très rentable de la presse : mais ce n’est pas ça qui énerve la presse people. Ce qui gonfle les rédactions, toutes les rédactions, c’est que Grégory, le responsable de scooppeople adopte les mêmes méthodes que Kévin, le rédacteur du blog de Jean-Marc Morandini ! Les griefs invoqués sont que ce site ne coûte pas grand chose à Morandini : toutes les photos sont des archives achetées à bas prix à une agence low cost, les news sont pompées sur des sites qui lui ont déjà mâché le travail et j’imagine que le journaliste-agrégateur ne doit pas toucher un salaire de cadre sup. !

Il conclut effectivement par une mise en demeure à l’adresse de l’audacieux entrepreneur : si j’ai un conseil d’ami à donner à Jean-Marc Morandini, c’est de ne pas trop fanfaronner ni contrarier les autres titres people. D’après ce qui se dit dans le milieu, il y a dans toutes les rédactions de vieux briscards qui auraient beaucoup de choses à raconter… Le coup est semble-t-il parti trop tard, puisque Télérama a fait paraître un long article 2 jours plus tôt sous la plume d’Erwan Desplanques sur Le Système Morandini, où d’ailleurs, rien n’est révélé qui ne soit déjà public depuis longtemps.

Qui veut la peau de Jean-Marc Morandini ? La campagne de presse est bien orchestrée, mais paraît avoir une origine commune. Les détracteurs semblent être les mêmes défenseurs de la morale publique et du service du même nom, tout en passant obligeamment les plats de confrères de la presse people outrée par une concurrence déloyale… En réalité, ce sont toujours les mêmes qui font pression pour que rien de neuf ne sorte du paysage médiatique, et ça, tout le monde le sait déjà !

 

 

C’est le procès d’un homme et non de ce système
Qui sombre et fait sa ruine en perdant des lecteurs,
Les procureurs font bloc et sont de vrais menteurs
En l’accusant : ce gars n’est pas un fort en thème !

Le courroux sur leurs fronts provoque un érythème
Quand ils se sont sentis exclus des preux licteurs :
Ce fourbe, en plus, fait les yeux doux aux éditeurs,
Portons bientôt sur son ouvrage un chrysanthème.

Les gens de plume, en tout honneur ont fait fissa
De prendre à l’autre un mot et chacun connaît ça,
Sans forcément tout dire au fond de son enquête…

Ces noms d’emprunt se sont pris de gloire au final,
Si la nouvelle est fraîche, ils en font bien la quête,
Mais son fruit n’appartient à personne au journal !