Comme toujours chez cet éditeur, il vous cueille dès la première page par une série de photos en double-page, histoire de vous décrire d’emblée quel magnifique voyage vous allez entreprendre. Ainsi, la tour du Mangia, la cathédrale, le campanile et les toits rouges des palais de Sienne (p. 2-3), puis l’église Santa Maria delle Spina, à Pise (p. 4-5) et enfin le ponte Vecchio de Florence (p. 6-7), connu dans le monde entier comme le pont des orfèvres et des bijoutiers, qui y tiennent boutique depuis l’époque de Cosme Ier, vous transportent vers le sommaire dans une poétique de l’image …
Puis vous replongez dans une vue aérienne des principaux monuments de Florence soulignés par le fleuve Arno (p. 10-11) pour arriver tout chamboulé aux célèbres silhouettes des cyprès (p. 12-13), si caractéristiques du paysage siennois, qui se découpent dans les brumes matuninales …
Evoquer la Toscane n’est pas si facile, et les poncifs sont légions, si bien que le travail de Chiara Libero était un exercice difficile pour qui ne voulait pas seulement remplir des blancs entre des photos. Pari réussi dans ce livre qui est aussi beau qu’intéressant.
La Toscane, un mot magique qui évoque la poésie, la nature, l’Art … La Toscane et ses images d’Epinal, longues routes sinueuses en bordure de prés verdoyants ponctués de vigne, avec de splendides fermes de pierre, quelques chevaux au pâturage … La Toscane et sa capitale, Florence, dont on ne fera pas le tour en trois jours ni trois semaines, tant il y a à voir de beautés architecturales, de musées et d’églises qui sont aussi des musées ... La Toscane et ses ambassadeurs fameux pour qui le Grand Tour est toujours d’actualité ; ainsi n’a-t-on pas l’impression de voir au coin d’une ruelle ombragée de Pise ou de San Gimignano (dont le centre ville, depuis 1990, est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO), le fantôme de Byron, Dickens, Forster ?
Mais la Toscane n’est pas que synonyme d’art et de culture, sa nature tellement typique l’a fait entrer dans le vocabulaire puisque l’on parle d’un paysage "toscanisant" pour définir, par exemple, celui de l’Ombrie ou des Marches, voire les collines du Chianti, les Crete siennoises, le Mugello … Tout un ensemble fait d’immenses lacs de vertes forêts, de collines et de coteaux, de villages et de forteresses. Ne pas oublier de visiter les résidences princières, comme la villa de Cafaggiolo, que Cosme l’Ancien fit bâtir près de Berberino ; ou bien la petite ville de Scarperia, célèbre pour sa production artisanale de couteaux, avant de passer par Fiorenzola, avec sa Rocca et ses remparts qu’éleva Sangallo, pour gagner ensuite Borgo San Lorenzo, capitale du Mugello.
On peut y rentrer par plusieurs endroits, tous différents, tous importants ; pourquoi pas par les montagnes de la Lunigiana, observées depuis Pontremoli, cité médiévale et baroque recelant de vieilles maisons aux toits d’ardoise et un château qui abrite le Musée archéologique, gardien de la civilisation de Luni.
En descendant de Pontremoli vers la mer, on admirera le souriant panorama de gauche, ponctué d’églises paroissiales et de châteaux. Cette région au tempérament orageux en compte une trentaine !
A ne pas manquer non plus, le parc naturel de la Maremme qui s’étire sur une vingtaine de kilomètres le long de la côte, de l’embouchure de l’Ombrone à Talamone, et offre la meilleure occasion de découvrir le visage primitif de la région. Un poumon vert, mais pas uniquement : les anciennes tours de guet, les ruines de l’abbaye de San Rabano, les domaines où les descendants des butteri élèvent bétail et chevaux animent un territoire où l’homme vit en symbiose avec la nature.
Un livre qui vous met donc l’eau à la bouche. La dernière page refermée, nul doute que vous ferez comme moi : vous appellerez votre agence. Bon voyage !
NB - Les photographies qui illustrent cet article ne sont pas extraites du livre.