Renault-Sandouville. Une colère légitime

Renault-Sandouville. Une colère légitime

À l’appel de treize syndicats, partis et associations, trois mille personnes ont défilé dans les rues du Havre le 8 novembre. En tête de manif, les salarié-e-s de l’usine Renault-Sandouville ont une nouvelle fois montré leur colère et leur détermination.

Alternant des chants rebelles de la compagnie Jolie Môme et des « Tous ensemble, grève générale », la voiture sono de la CGT a emporté hier un beau cortège dans les rues du Havre. Dans un appel unitaire ralliant CGT, Solidaires, CFDT, FSU, PCF, MRC, LCR-NPA, PS, PRG, Ligue des Droits de l’Homme, Attac et collectif pour la défense de l’hôpital du Havre, les salarié-e-s et retraité-e-s du public et du privé dénonçaient la casse dans les services publics (Éducation nationale, groupe hospitalier, La Poste…) et dans de trop nombreuses entreprises.

Le sort des 1150 emplois directement menacés chez Renault-Sandouville et celui des 4000 autres emplois qui pourraient être touchés dans les entreprises sous traitantes étaient au centre de la colère. « Trouver 360 milliards d’euros d’argent public en France et 1700 milliards en Europe pour sauver les spéculateurs, c’est inadmissible ! Distribuer des dividendes (1,8 milliard d’euros pour les actionnaires de Renault) et jeter les salariés à la rue, c’est inadmissible ! »

Accompagnés par des élus de gauche (Le Havre, Gonfreville l’Orcher, Harfleur, Fécamp, Montivilliers…), par le député-maire communiste Jean-Paul Lecoq, par Olivier Besancenot, rejoints par des ouvriers de Renault-Cléon et de Renault-Flins, par des douaniers, par la CNT, par les Josettes Rouges (chorale féministe), par Lébidondeol (percussions ambulantes), des intermittents, des étudiants, des parents d’élèves et diverses associations, les travailleurs en lutte ont animé (et enfumé) les rues du Havre, particulièrement le secteur de l’Hôtel de Ville pour échauffer une nouvelle fois les oreilles d’Antoine Rufenacht, maire UMP du Havre.

Pendant que les requins capitalistes dévorent la planète, les actifs, les retraités, les étudiants, les précaires, les chômeurs… relèvent la tête. « Cette politique et les dégâts qui l’accompagnent ne sont pas une fatalité, soutient l’appel unitaire. Il nous appartient de refuser les licenciements et les suppressions de postes, de défendre l’emploi, le pouvoir d’achat, les services publics, la santé au moyen d’une autre répartition des richesses. »

Avec des salaires mensuels amputés de 400 euros, les Renault-Sandouville ont quelques raisons de serrer les poings. Au chômage une semaine sur deux, sans perspectives, ils savent qu’ils n’ont rien à attendre des fausses promesses de Sarkozy. Maintenant, comme le chante Jolie Môme, « c’est dans la rue qu’ça s’passe… » Pour les Renault et pour tout le monde. Au Havre et ailleurs, il faudra lutter plus pour gagner plus. On attend quoi ? En France, dix millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, 33% des Français se privent de soins faute de moyens. Il y a urgence. Ensemble, construisons la grève générale.