Nathalie Tétrel prend la Relève du Mime Marceau

Nathalie Tétrel prend la Relève du Mime Marceau

Le clip vidéo de Mademoiselle K fait déjà un carton sur le Web en révélant un talent de mime ahurissant. Il appartient à Nathalie Tétrel, une actrice et performeuse que les internautes ont applaudi non seulement sur la toile mondiale, mais aussi sur scène et dans la rue, près de chez eux ! Les reporters du journal Le MAGue, lancés sur ses traces, ne sont pas revenus bredouilles et vous ont rapporté un entretien exclusif de la nouvelle étoile, dont tout le monde aura désormais envie de suivre la trajectoire au firmament.

Le MAGue : L’art du mime permet-il d’exprimer tout ce que l’acteur aimerait rendre ?

Nathalie Tétrel : Ce sont des performances. Vous pouvez appeler cela du mime, mais il s’agit plus de l’expression de ce que je ressens par rapport à telle ou telle situation ! Dans la vie courante, on perçoit souvent des situations sans mots. Il est alors fréquent que les gens ressentent de la gêne, mais il suffit que la parole soit délibérément éludée, pour qu’ils se découvrent un talent de muet. Dans la définition du mot mime, je vois quelque chose de plus théâtral. Or, quand je fais des performances, les gens se découvrent d’eux mêmes des sens qu’ils n’ont pas l’habitude d’utiliser. C’est alors un grand bonheur pour moi, parce que je découvre le spectacle dans le public ! Je me vois bien en distributeuse de sourires, à la manière dont Pascal a écrit dans ses Propos sur le Bonheur que le sourire se transmet aux autres par imitation, et rend ainsi autrui heureux. On a plus de chances de passer une bonne journée si l’on se présente avec un sourire devant la glace, le matin. Mon rôle est alors de transformer le public, plus que de faire vivre un personnage comme vous et moi…


MAMAN XY, Mademoiselle K

Le MAGue : Quelle a été votre base de travail pour préparer ce clip ?

Nathalie Tétrel : Cela s’est fait sur le vif : Frédéric Vignale m’a appelée, il m’a fait écouter la chanson une fois et j’ai réagi en improvisant, comme je le fais en interaction avec un public. C’est ainsi que j’ai présenté La Ciguë en Soket dans la vitrine d’un grand magasin, par exemple au Printemps Nation, le jour de la Saint-Valentin. C’est un des aspects de mon métier, de me produire dans une soirée ou dans la rue… La Ciguë en Soket est un porte parole, pour de la publicité, pour animer une soirée ou un festival, comme je l’ai fait à l’espace Beaujon dans le VIIIème arrondissement. Dans cet hôtel particulier acheté par la mairie de Paris pour les centres d’animation, il y a régulièrement des expositions, et tous les 2 ans, le Festival de Trop. Peintures, sculptures, projections se succèdent pendant 3 jours. Moi, je déambulais dans l’assistance, incarnant cette créature espiègle aux oreilles de chat. Tous les personnages vivent en moi et ils me permettent de m’exprimer de manière entendue. Ils m’offrent ainsi le prétexte à un échange humain.

Le MAGue : Et le clip, est-ce que c’est du cinéma ?

Nathalie Tétrel : Avec mon personnage de Françoise Lavatère, oui : c’est du cinéma. Sinon, j’en ai incarné un autre pour les Supermen Lovers, dirigés par les illustrateurs David et Laurent Nicolas — qui ont également travaillé sur les pubs Quick. Nous étions filmés sur un fond bleu, puis intégrés dans les décors en 3D. En réalité, tous ces personnages sont forcément une partie de moi-même. Ils sont comme une base de moi, si vous préférez. Soket, la graphiste, a imaginé le personnage et une relation commune nous a fait nous rencontrer pour le faire naître. Quand j’ai vu ses dessins, j’ai vu tout de suite qu’ils se présentaient de la manière dont moi, je m’exprime. Nous partagions le même univers, et du coup, c’est moi qui lui ai proposé de porter sa création. En ce qui concerne Françoise Lavatère, c’est Frédéric qui désirait créer un personnage, mais c’est moi qui l’ai imaginé, construit. On va en faire quelque chose, si ce n’est déjà fait ! Tous ces types imaginaires que j’incarne sont pour moi un moyen d’expression formidable. Ils sont très différents, et ils s’adaptent d’ailleurs à des situations très différentes.


La Ciguë VS la Mamie

Le MAGue : Votre talent de mime vous a-t-il fait oublier votre voix ?

Nathalie Tétrel : Non. Avec Frédéric Vignale et Françoise Lavatère, on a des images. Il y aura aussi des dialogues. Qui sait ? C’est peut-être en préparation ! J’aimerais que ce soit pour un long métrage… En réalité, je fais un peu de tout. Tout est intéressant parce tout est différent. Le théâtre, c’est comparable à la danse classique… Je dirais que le théâtre est au caniveau ce que le cinéma est à l’hôtel de luxe. C’est viscéral, exagéré, charnel. Au cinéma, il vaut mieux saisir l’instant pour l’image. Ceci dit, il y a toujours une part d’improvisation. Je suis modèle aussi, et je fais des voix. J’aime ce métier parce que tout y est intéressant à travailler. Je veux vivre de mon métier pour toucher à tout ses aspects de manière équilibrée. Un travers spécifique à la France est qu’on a besoin de toujours sérier, cataloguer… C’est pourquoi j’ai arrêté les castings ! J’ai le sentiment que les gens n’ont pas les couilles de voir le monde dans sa diversité, ils ne prennent pas le temps et n’ont pas l’envie de rencontrer d’autres personnes, d’autres caractères, d’autres tempéraments. Je travaille en ce moment sur une lecture publique dont le thème est la relation entre Camille Claudel et Auguste Rodin. Elle se déroule sur une série de tableaux, et nous la proposons aux bibliothèques. C’est encore une autre forme d’expression, où la lecture apporte une forme de spontanéité qui n’existe pas au théâtre. Tout ça, c’est moi !

 

 


Quand le rideau se lève, un beau public tendu
Se tait pour mieux entendre un drame ici se tendre :
Devant vous, des acteurs ce soir vont bien s’entendre
En vous servant pour vrai ce qu’ils ont entendu…


L’artiste est un menteur aux pieds duquel, mordu,
Un homme attend du rêve et sait à quoi s’attendre,
Pour qu’il conserve à son endroit le regard tendre
Car pour la pièce : une heure en toc, tout lui est dû.


Au vrai, nous préférons goûter au vraisemblable,
Tant la fable au ton juste a l’air bien plus valable
Que les discours aux mots bien nets d’un érudit.


Tous les tréteaux du siècle ont pour final le même :
La larme au coin de l’œil, tout le monde applaudit
Ce pitre au regard franc mu par le vœu qu’il m’aime.

 

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