Lettre à Annabelle HauteContre, Pour le courage de vos idées ! Pour la liberté de votre verbe !

Lettre à Annabelle HauteContre, Pour le courage de vos idées ! Pour la liberté de votre verbe !

Le magazine « Le Mague », m’a fait découvrir des écrits d’hommes et de femmes d’où se dégage une magie qui fait surgir les émotions les plus nues. Des idées qui sonnent comme une musique d’accouchement. Des positionnements qui viennent doucement et lentement secouer nos convictions afin de nous inciter à ouvrir la porte sur la vie et dérober ces sourires qui illuminent l’espace de leurs éclats éblouissants. Des écrits qui agissent comme une révélation qui, entre douceur et violence, chatouille le corps. Imprègne l’esprit. Bouscule les certitudes.

Questionne les évidences. Ebranle les « cela va de soi ». Des écrits qui nous maintiennent éveillé( e)s et nous invitent à bouleverser nos sens jusqu’à saturation ! Jusqu’au vertige ! Jusqu’à épuisement ! Jusqu’à étourdissement ! Jusqu’à évanouissement ! Une véritable bouffée d’oxygène ! Une opportunité de renouvellement de Soi et de son rapport aux autres !

Le texte qui suit se décline sous la forme d’une lettre à l’intention de Annabelle HAUTECONTRE, auteure d’articles dont le contenu agit sur moi comme une véritable bombe qui fait exploser au fond de mon être le tas de points de suspension, de points d’interrogations ; d’hésitations, de hontes, de désirs, d’envies… entreposés dans un petit coin depuis le premier jour de ma naissance. Ce texte est un hommage à cette femme pour qui j’ai beaucoup d’admiration et qui suscite ma reconnaissance la plus sincère et la plus authentique.

Très chère Annabelle,

Voilà plus d’un mois que j’ai pris connaissance de vos articles que j’ai lus avec beaucoup d’attention et d’intérêt. Et voilà que depuis, ils occupent ma petite tête avide de découvrir. De savoir. De comprendre. Encore et toujours. Voilà que leur esprit transgressif envahit mon entendement. Bouleverse et enivre mes sens. Ebranle des évidences si bien ancrées dans les fins fonds de mes habitus. Oh, le retentissement de ce chamboulement intellectuel et affectif ! Oh, il inonde mon corps ! Il submerge mon esprit ! Il me possède ! Et me féconde !

Hier, en plein cœur de la nuit noire, profonde et froide, sans avertir. Sans frapper. Sans annoncer, vos mots et vos idées formidablement sympathiques qui incitent au plaisir, « juste le plaisir », « le seul plaisir », se sont installés au cœur de mon sommeil si léger. Toute la nuit, ils n’ont pas cessé d’aller et de venir dans mes rêves qui ne finissaient pas de tourner en rond dans un monde aux lieux et à la temporalité incertains. Ils allaient et venaient. Ils revenaient. Ils allaient encore. Et encore ! Ah, que de gesticulations ! Que de mouvement ! Ah, la poésie de leurs pas sur le désir de mes désordres nocturnes ! Quel délice ! Oh, ce brouhaha voluptueux ! Il inonde le champ de mes réminiscences auditives. Et je crois bien qu’ils ont touché ma folie. Oui. Ils l’ont effleurée. Chatouillée Caressée. Pénétrée. Ebranlée. Oui. Elle a vibré. Oui. Ils l’ont tournée et retournée dans tous ses sens. Elle qui s’ennuyait à mourir et s’apprêtait à s’enfouir dans les méandres des incompréhensions et des mystères du néant.

Très chère Annabelle,

J’ai longtemps hésité avant de vous écrire. De la timidité sans doute. De la gêne. De l’appréhension. Ou peut-être bien de la pudeur. Oui. C’est cela. Le mot est lâché. Pudeur. Et sacrée Pudeur ! C’est sans doute à cause de cette éducation qui formate nos esprits. Emprisonne nos schémas et perceptions. Masque notre vue. Inhibe nos désirs, nos sentiments, nos sensations. Assassine nos sens. Oui. Allez, la faute à l’éducation et à tous ces censeurs. Ces moralistes. Ces rigoristes, ces intégristes qui crient à tue tête : « Halte à la dépravation ! » « Halte à l’immoralité ! ». « Halte au désordre ! ».

Ah, ces « oeils » qui regardent ! Observent ! Scrutent ! Contrôlent ! Veillent ! Inhibent !Quel cinéma ! Quel lourd fardeau ! Au nom de Dame Moralité ! Qu’elle s’engloutisse à jamais dans les eaux troubles de ce monde désolé qui végète dans une irrémédiable impossibilité de soulagement et de guérison !

Mais qu’importe, très chère Annabelle. Vraiment qu’importe ! Car aujourd’hui, j’ai décidé de fermer la porte de mon espace à la fois ouvert et délimité au silence pour laisser parler mon cœur. Et voilà qu’enfin, après plusieurs heures de réflexion et de négociation avec mon Moi qui éprouve un malin plaisir à vouloir constamment s’enfermer dans un état qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’acédie, cette maladie de l’âme qui se pare des couleurs de la mélancolie, je décide enfin de prendre mon courage à deux mains.

Ce matin. Après une nuit tumultueuse et mouvementée. A peine mes rêves avaient-ils suspendu leur vagabondage à l’intérieur des désordres de mon corps. Aux premières lueurs du petit jour naissant, j’ai soigneusement rangé ma pudeur dans une petite boîte en fer bleu turquoise que j’ai héritée de ma grand-mère. Cette boîte d’où se dégage des senteurs d’un passé lointain et pourtant proche est le continent noir de mes douleurs archaïques et éminemment existentielles. C’est dans ce lieu qui se nourrit des restes de mes espoirs que se réfugient mes gênes, mes contradictions, mes inhibitions, mes complexes, mes inquiétudes...

Ma boîte à moi ? C’est un réceptacle d’un tas d’objets, d’idées, de regards, de comportements qui m’empêchent de respirer. De dire. De chanter. De pleurer. De vibrer. D’écrire. De vivre tout simplement.

Entre nous, chère Annabelle, cette boîte en fer bleu turquoise joue à la perfection le rôle de Messieurs Docteurs Freud/Lacan/Marabout/Taleb et Co. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point je lui suis reconnaissante car elle me soulage de tout ce qui entrave l’existence de mon être. Et inutile de vous dire qu’elle a le don d’entraîner mon imagination vers des contrées inconnues et inimaginables où elle se promène. S’étonne. S’émerveille. Enveloppe les ombres évanescentes de sa magie. Ose. Bouscule. Explose… Chut ! Je ne veux pas qu’elle m’entende car elle risque de me fermer la porte de son cœur si vaste et si généreux au nez et de refuser ainsi d’alléger mon corps et mon cœur de leurs lourds fardeaux.

Oh, vous ne la connaissez pas ! C’est qu’elle en est tout à fait capable. Et ce qu’elle fit un jour. C’était un samedi, à l’aube. Je me rappelle comme si cela datait d’hier. C’était le premier jour de l’été. Alors que je m apprêtais à me débarrasser des remords avant qu’ils ne deviennent abandon, elle ferma sa porte à double tour. Sans avertir. Décision prise de manière unilatérale. Sans raison, me laissant seule, sur le seuil de son ouverture, à porter sur mes pauvres épaules frêles le poids Ô combien accablant de mes complexes stigmatisants et avilissants qui me collent à la peau !

Je l’ai supplié. J’ai pleuré. Tout mon saoul. J’ai crié. De toutes mes forces. J’ai saigné. Du sang. Du rouge. Du bleu. Du noir. Beaucoup de sang. Et il a fallu attendre des jours et des jours. Des nuits et des nuits. Des heures et des heures pour qu’elle daigne enfin m’ouvrir le cœur de son antre. Ouf quel soulagement cet allégement du corps et de l’esprit !

Très chère Annabelle,

C’est dans cette boîte que je puise mon envie de liberté et mon désir de vie. Je…

Mais … Mais … Oui. Je crois bien que je m’égare. Veuillez me pardonner mais j’adore philosopher. J’aime intellectualiser. Jouer avec les mots. Les idées. Les images. J’adore tirer sur les fils de ma folie. Douce. Vive. Curieuse. Rebelle. Créatrice. Troublante. J’adore lui tenir la main dans ses moments d’obscurité et de désordres intérieurs. Je… Quoi ? Ah bon ! C’est compris, j’arrête. Et je reviens à l’objet de ma lettre, en l’occurrence vos écrits notamment ceux qui incitent le sens commun, hommes et femmes, à « Oser ». Oui. « Oser » des plaisirs de toutes sortes. De toutes les couleurs. Dans leurs formes diverses et variées. « Oser » des envies de plaisir très souvent censurées. Des plaisirs fréquemment pratiqués et vécus sous le mode de la honte et de la culpabilité car relégués dans « le continent noir du plaisir » par les gardiens et les gardiennes du temple de Dame Moralité, « la tradition judéo-chrétienne » et bien d’autres religions pour qui « nous sommes tous coupables ». Et face à ces moralistes du sexe, vous osez affirmer haut et fort que « le corps n’est pas impur. Et que « Le plaisir n’est pas coupable ».

Oui. Vos écrits parlent à nos tabous. A nos complexes. Ils invitent à braver les interdits. A faire sauter les verrous des portes closes. A donner libre cours à ses sens, à son imagination, à ses fantasmes, à s’approprier son corps. Et le corps de l’autre. A en jouer sans complexe aucun. A cultiver » le plaisir » afin d’être l’artisan de son propre bonheur tout en contribuant au bien être de l’autre.

Oui.Vos écrits poussent à aller au-delà de nos limites sexuelles. Des frontières de nos hontes. De nos inhibitions. Ils nourrissent nos fantasmes et enrichissent nos utopies. Ils transforment nos corps en champ de fouilles afin d’y découvrir des trésors cachés et d’une valeur inestimable. Ils encouragent à concevoir nos corps comme des lieux de partage, de don et de contre don. Des espaces de découverte de soi et de l’autre dans leur dimension la plus authentique. Oui. Vos écrits possèdent ce merveilleux don de l’enchantement et de l’émerveillement. Ils ont cette extraordinaire faculté de nous faire flotter entre la fureur de vivre et le refus de mourir dans le noir de l’obscurité de la nuit. Oui. Ils nous incitent malgré nous à « Oser » une incursion dans les possibles en matière de sexualité. Oui. « Oser ». Mais « Oser » quoi déjà ?

Et bien, tantôt la sodomie, cette sexualité anale aussi bien masculine que féminine que vous définissez comme « l’orgasme complet ». Comme « un plaisir physique hors du commun ». Comme « un orgasme androgyne qui libère de l’oppression du genre. Qui fait exploser le carcan d’une identité génitale ». Comme « un orgasme pansexuel : femme, homme, trans ou hermaphrodite, hétérosexuel ou homosexuel, bisexuel, ect, bref tout un chacun peut apprendre à donner et à recevoir ce plaisir là ».

Et face à cette définition, un questionnement s’impose : et si finalement cette pratique sexuelle offrait un moyen de déconstruire les constructions binaires en matière de sexe et de refuser ainsi l’enfermement dans des cases et des catégories de genre, sexuelles, identitaires et bien d’autres ?

Puis vous incitez à « Oser » la masturbation notamment celle des femmes. Et pour déculpabiliser ce plaisir solitaire féminin et le réhabiliter, par-dessus tout, vous écrivez, comme si vous cherchiez coûte que coûte à convaincre les plus réticentes, les plus résistantes : « l’onanisme féminin n’est pas un péché mortel (sic). Même s’il est frappé du sceau de l’infamie depuis des siècles. Il n’est pas porteur de maladies –voire de folie- comme l’y associaient les sociétés hygiénistes. Et il n’est pas signe d’immaturité psychologique, comme certains psychanalystes à deux sous ont tenté de le faire croire ».

Et dans le même élan, vous proposez un article qui invite à « Oser » les « sextoys », ces jouets de plaisir (vibromasseurs, boules de geisha…) qui incitent le corps féminin à se découvrir et à apprendre à se connaître en explorant les infinies possibilités de plaisirs les plus intimes.

Très chère Annabelle,

Vos articles proposent de sortir du cadre normatif en matière de sexualité. Ils affirment le plaisir personnel comme naturel et légitime et incitent le corps féminin à être actif. Et les femmes à s’assumer comme objets et sujets de leur sexualité et de leur sensualité.

Et je peux sans complexe aucun affirmer que le contenu de vos articles ont la particularité de contribuer à une remise en cause de la vision « pénétrationniste » et ainsi la conception androcentrique en matière de sexualité.

Oui. Nous l’avons bien compris. La pénétration vaginale n’est pas l’unique source de plaisir. Elle n’est pas non plus la plus légitime. D’autres sont possibles. A nous de nous lancer dans un processus d’exploration de soi et de l’autre.

Oh, bien évidemment. Je suis bien consciente que dans « Le Mague », d’autres que vous ont écrit et continuent à écrire ce type d’articles. La rubrique intitulée « sexy » l’atteste. Mais ce qui me semble particulièrement intéressant c’est que vos écrits offrent un point de vue essentiellement féminin. Et il semble important de préciser que les hommes semblent avoir beaucoup plus de facilité à parler de sexualité. Alors que pour les femmes, oser s’aventurer dans le traitement de sujets tabous semble encore de nos jours, relever de l’ordre de l’exceptionnel voire de la perversion.

Oui. J’avoue ! J’ai été frappée par votre liberté de ton et l’ouverture de votre esprit. Oui. Je le reconnais. Vous êtes une femme libre et libérée. Et je ne le cache pas, je me surprends à rêver de vous ressembler. Non. Pas par pur mimétisme mais plutôt pour saluer le courage de vos idées. De votre volonté de nous inciter à interroger nos perceptions. A ébranler nos certitudes. A mettre en doutes nos évidences. A transgresser nos préjugés et nos idées toutes faites, ces prénotions fabriquées à la hâte sans effort d’objectivité. Et face au formatage des esprits par les moralistes et les rigoristes du sexe, vous proposez une manière d’être au monde, à soi et aux autres qui encourage à apprendre l’art d’enfreindre les règles morales et les interdits.

Très chère Annabelle,

Un ami qui vient de lire cette lettre me demande, les yeux grands ouverts, si je suis amoureuse de vous. En guise de réponse, j’éclate de rire. D’un rire qui me pousse pourtant à tourner cette interrogation dans tous les sens. Et au terme des ce huis clos intimiste, j’affirme avec certitude que je ne suis pas amoureuse de vous. Non. L’appel des corps de hommes est plus fort. Alors, voyez dans mon geste, un désir intense de reconnaissance envers vous. C’est aussi une manière de vous remercier car grâce à vos écrits, je prends de plus en plus conscience de l’importance d’être soi. Sans portefaix. Sans oripeaux. Être soi. Authentiquement Soi. Tout simplement !

Et vu le capital de sympathie que j’ai à votre égard, je me permets de vous proposer à mon tour une immersion dans le jardin secret de mon intimité. Sans vouloir vous importuner, voici un texte inspiré par vos écrits. Un texte pour mon petit cœur. Celui qui hante mes nuits. Habite mon corps. Et illumine mon esprit.

Pour Toi, mon petit cœur d’amour. L’histoire de mes tribulations nocturnes

« Ton mail, je l’ai reçu ce matin, précisément à l’heure où je m’apprêtais à ouvrir la porte de ma vie sur une journée monotone, sans éclat ni éclaboussure. Ton message, je l’ai lu et relu. Dans tous les sens. Deux … Trois… Quatre… Cinq… Une centaine… Des milliers… Et des milliers de fois. Et à l’heure où je t’écris, je poursuis inlassablement le cours de ma lecture qui coule. Coule. Et ruisselle comme l’eau limpide de ce torrent qui soudain, dans un geste violent et imprévisible, soulage la souffrance qui transperce son cœur, dans un extravagant et terrifiant élan de colère injustifiée. Sourde. Aveugle. Incompréhensible.

Oh, me voilà malgré moi entraînée dans un tourbillon en couleurs qui fait vibrer mes émotions. Secoue mes peurs. Chamboule mes désirs. Fait danser mes sentiments. Réveille mes fantaisies. Soulage ma solitude. Je crois bien entrevoir une ouverture. J’aperçois des choses. Beaucoup de choses insoupçonnées : Une multitude de yeux qui brillent. Quatre hontes qui se cachent de peur d’être bousculées. Huit certitudes qui crient « halte à la déstabilisation ». Une larme qui déploie toutes sortes d’efforts afin de se métamorphoser en déluge, inonder l’espace de sa présence et asseoir ainsi son pouvoir expansionniste. Quelques angoisses en phase de gestation. Des … Une … Deux… Dix … Et j’en passe.

Puis dans l’ouverture-fermeture de cette révélation au visage blanc à l’image de la candeur d’un chérubin, un éblouissement. Un émerveillement. Un tremblement. Un frémissement. Sous l’effet caressant de tes mots qui chantent comme ils parlent. De ton émoi qui frisonne de froid. De ton désir qui danse comme une feuille qui se perd dans le souffle du tourbillon du vent. De mon émoi qui te regarde vibrer. De mon désir qui t’entend haleter. Cette danse convulsive ! Ce voyage au cœur de Toi ! Ô combien exaltant ! Oh ; scintillement du Désir ! Ton désir ! Mon désir ! Les deux Mêlés ! Entremêlés ! Virtuellement !

Le tien. Qui éveille en moi des émotions qui semblent sourdre des confins isolés de ma folie en proie à l’exaltation. Le mien. En écho aux éclats pétillants du verbe surgi des méandres de ta passion.

Des frissons marchent et courent sur mon corps. Ils vont et viennent. Ils rient. Ils pleurent. Oh, ce jeu de l’égarement à la lisière de la folie ! Les voilà qu’ils entrent en transe. Et ma peau devient soudain le lieu de tous les débordements. De toutes les errances. De toutes les divagations. De tous les délires. Oh, la douceur de leurs caresses ! La musique de leurs étreintes ! La poésie de leurs baisers ! Eveil aux émotions des sens. Soudain, dans la nudité du décor, une sensation. Non. Une mosaïque de sensations. Multiformes. Multicolores. Enchanteresses. Une pure merveille. L’écho de leurs chuchotements résonne encore dans les confins de ma mémoire auditive et sensuelle.

Et moi, je reste là. Les bras ballants. Le cœur en sursis. Les sentiments pris en otage. Et moi, je reste là. Sans voix. Sans … Je poursuis ma course sans fin vers des contrées où mes envies, mes désirs, mes fantasmes courent à perdre haleine dans des bonds en avant et des retours en arrière. Ils courent. En avant. Ils courent. En arrière. Des sons et des bruits qui nous entraînent vers d’autres galops, d’autres lieux, d’autres temporalités, d’autres visages. Le tien dans le mien. Les deux dépouillé de leurs artifices, de leurs faux semblants, de leurs masques. Toi et moi…

Mais ? Mais ? Comment… Comment demeurer sourde aux rappels à l’ordre qui fusent de toutes parts ? Comment résister à la douceur de tes mots, à la sensualité de ton verbe qui s’en vont illuminer les recoins les plus secrets de ma joie ? Comment … ? Oui. Comment … ?

Et au cœur de ces questionnements, le souvenir lointain et confus d’un rêve flou. Indéchiffrable. Fou. Fatigué. Exténué de ses va et viens nocturnes, incessants, dérangeants. Un rêve qui s’en est allé vivre dans les éclats éblouissants du soleil. Une vie en gestation… Naissance d’une prophétie au dénouement bienheureux. Et je ne peux m’empêcher de m’abandonner à cette vague d’ivresse qui me bouleverse et me transporte dans un monde où toi et moi parlons. Parlons. Parlons. Des mots. Des mots. Toujours des mots pendant que l’histoire de cette prophétie ancestrale, ivre de vie et d’amour, au-delà des turbulences des saisons tourmentées, aime et vis. Vis et aime. A l’infini !

Pour toi, mon petit cœur, ce texte qui puise son inspiration des infinies de lumières qui tournoient à perdre haleine dans le « trou noir » de mon intériorité qui rêve inlassablement au Désir du premier instant sur ce pont, un soir d’été, chargé d’émotion. Te rappelles-tu ? Il y avait de la magie dans l’air. Un parfum subtil de nouveauté flottait au dessus des scintillements des lumières qui brillaient sur l’eau de la Seine. Des cris assourdissants de ces appels incessants au renouvellement s’échappaient malgré eux du silence qui envahissait l’espace ordinaire d’apparence. Les entends-tu, mon ange ? Alors que je marchais sur ce pont, symbole du lien et du rapprochement, j’ai rencontré une tendresse en mal d’amour recroquevillée sur elle-même. Seule. Solitaire. Triste. Eternellement en effervescence et en mouvement, elle s’est accrochée aux remparts de mon cœur. Et depuis, elle ne cesse de me suivre et de me poursuivre. Et sur le chemin qui me menait vers ma routine quotidienne et suffocante, je n’ai pu m’empêcher de me perdre dans le souffle de mon cœur. De ton cœur. Oh, ce voyage secret au bout de Moi ! Dans le creux de Toi ! Une danse mouvante ! Emouvante ! Qui inspire une note de joie et distille dans nos veines l’envie de vivre cet amour qui bouleverse nos cœurs et nos corps. A la folie ! Intensément !

Ta petite fée virtuelle.

Très chère Annabelle,

J’espère que les mots et les images de mon message d’amour pour cet homme

qui, je pense éclipsera le souvenir de tous ces autres hommes qui n’ont fait que traverser ma vie sans vraiment parvenir à s’y installer, illumineront votre esprit. Je sais que vous saurez les apprécier à leur juste valeur car vous êtes une femme. Et qu’en tant que femme, vous possédez le merveilleux. L’extraordinaire. Le magique don de la lucidité, de la compréhension et de la subtilité. Acceptez donc cette histoire d’amour naissant comme une offrande au nom de notre complicité féminine.

Mon hommage à votre égard est arrivé à terme maintenant. Je dois vous quitter à présent. Et je vous remercie de l’attention que vous accorderez à ma lettre et à mes confidences. Mais avant d’être submergée par le flot de cette larme qui s’enfuit de mes yeux, je me permets de vous embrasser. Oh, une pratique culturelle de ma terre natale que j’ai quittée, un beau matin du mois d’octobre. Il y a de cela quinze années. Une pratique chaleureuse et très sympathique profondément ancrée dans les tréfonds de mon habitus affectif et comportemental.

Alors, pour vous témoigner de l’affection que j‘ai à votre égard, je me permets encore une fois de vous embrasser. De vous embrasser quatre fois car chez « nous », lorsqu’on apprécie et aime, on embrasse quatre fois. Deux fois à droite. Deux fois à gauche.

Acceptez cette pratique comme un signe de considération pour vous. Comme une prise en compte de votre valeur. Comme une marque de respect et de dévouement !

A lire !

http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article4843

http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article5215

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