Non, tous les poètes ne sont pas morts

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"Décrasser la poésie. Casser son côté ringard". Mario Salis et Frédéric Vignale aiment les défis. Ils ont créé Teranova, le festival de la poésie urbaine. La première édition s’est achevée samedi à Amnéville.

On les croyait disparus, enfouis sous quelques ténébreux archétypes intellectuels. Détrompez-vous. Les poètes ne sont pas morts. Bien vivants, les copains de Mario Salis qui ont participé du 26 au 29 novembre au festival de la poésie urbaine. Teranova, premier festival du genre. Un peu décalé, un peu fou. Mario Salis en convient, revendique d’ailleurs cette distance. "L’idée est de créer une manifestation différente, pas exceptionnelle.

Mission réussie pour une première. Samedi, l’After-club d’Amnéville accueillait le final de Teranova. Tous les talents connus et méconnus que Mario Salis souhaite "mettre en valeur" avaient répondu à l’invitation. Chanteurs, musiciens, acteurs, cinéastes, comédiens, poètes, rêveurs... "Le projet a fédéré beaucoup de monde. Longwy, Hayange, Hauconcourt, Longlaville, Neufchef, Serémange, Moutiers, il a étendu sa toile sur la "grande vallée des anges". Cette mobilité répond encore à un désir des concepteurs. "Teranova c’est un moment de théâtre, de poésie, de musique, qui ne dure pas." Ephémère.

Passage stratégique. "Je veux que les gens se disent qu’il s’est passé quelque chose en Lorraine". Artiste "multicien", certes, mais concepteur avant tout, Mario Salis montre que les poètes sont "des hommes de tous les jours". La poésie comme art populaire dans son acception première.

Edoardo Sanguineti

Pour preuve. Edoardo Sanguineti, estimé comme l’un des plus grands poètes italiens vivants a fait le déplacement, pour se faire remettre le prix international de la fondation Oriani. Une histoire d’amitié entre Gabriel-Henri Oriani et Mario Salis. "L’amitié, c’est de la poésie vivante> sourit le poète.

Samedi soir, Mario Salis et Frédéric Vignale accusaient la fatigue. Ils commençaient également à tirer les conclusions de cette grande première. "Il n’y a pas eu foule", explique Mario. Simple constat. L’enjeu est culotté, mais les premiers spectateurs présents ont salué la qualité de l’événement. "Et puis, quatre villes se sont déjà portées volontaires pour l’année prochaine. Si un jour, sans trop se disperser, on organise des manifestations dans toute la Lorraine ce sera bien. Un peu fous, un peu mégalos, mais ils ne s’en cachent pas, Mario comme Frédéric déclinent déjà de nouveaux projets, "développer les joutes verbales, développer le côté familial... "Valoriser la création pure...".

Les poètes n’ont pas dit leur dernier mot.