ACCIDENTS DE CHASSE… …OU COMMENT LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS FERME LES YEUX SUR CE « PERMIS DE TUER »

L’ours Balou, blessé dimanche par un chasseur en Ariège, est un nouvel exemple des ravages de la chasse. Au-delà du « tir d’instinct » effectué et reconnu par le chasseur, ce nouvel accident soulève plusieurs questions. Tous les chasseurs sont-ils capables de posséder une arme à feu ? Et pourquoi le gouvernement français fait-il preuve de tant de clémence envers ce lobby, et ce malgré les dizaines d’accidents humains qui surviennent chaque année ? Devant tant de négligence, la Fondation Brigitte Bardot demande au gouvernement d’encadrer et de réglementer fermement la délivrance du permis de chasse.

169 accidents de chasse par an

C’est le chiffre officiel communiqué en 2006 par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, soit deux fois plus que le nombre de personnes décédées des suites de morsures de chiens depuis dix ans ! Ces prétendus « amoureux de la nature » imprudents et négligents sont ainsi responsables de 169 accidents, dont 25 mortels et 61 graves. 20 d’entre eux concernant des non-chasseurs (promeneurs).

Détenir une arme à feu en France est très facile. Une carte d’identité, un permis de chasse (délivré sur simple règlement d’une redevance) et une assurance, suffisent. Aucune formation au tir et à la sécurité n’est obligatoire, contrairement à toutes les autres professions et loisirs nécessitant le port d’arme (police, gendarmerie, agents de sécurité, tir sportif, tir à l’arc…).

La Fondation Brigitte Bardot demande au gouvernement de réagir

Il subsiste donc une catégorie de la population passible de tuer dans la plus totale anarchie. En effet, alors que les morsures de chiens mortelles (15 depuis 2000) font l’objet d’une médiatisation importante et ont débouché sur l’édiction d’une loi en juin dernier, les accidents de chasse (plus de 200 morts depuis 2000) ne suscitent aucune réaction au sein du gouvernement.

La Fondation Brigitte Bardot interpelle le gouvernement sur la multiplication de ces drames et souhaite que soit mis en place dès que possible un encadrement plus règlementé de la chasse : formation des chasseurs aux règles de la sécurité, inscription des éventuels délits sur le casier judiciaire, délimitations plus précises des zones de chasse et créations de réserves protégées, notamment pour les plantigrades (« réserves Lalonde »).