Kill Bill. Vol.1.

Kill Bill. Vol.1.

Kill 1, Kill 2, Kill 3 et bientôt Kill 4, car je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin.

Je m’en veux déjà d’avoir perdu une semaine pour découvrir le nouveau film de Quentin Tarentino, alors je ne vais pas attendre qu’il quitte l’affiche sans avoir atteint une bonne dizaine de visionnage.

Ce week-end, je ne fais que chercher des séances pour emmener mes proches.

Je suis accro. Maniaque. Ma fille m’a demandé de couper un sapin dans le jardin pour Noël, j’ai défouraillé un petit couteau et je me suis pris pour une vedette du film. Je ne vous dis pas la gueule du sapin après mon passage. Un bonzaï !

Depuis jeudi soir, je suis comme envoûté. J’ai déménagé plus proche d’une salle de cinéma. Une personne qui m’est très cher ayant vu le film m’a déclaré qu’il était « A mourir de rire » et que c’était « vraiment pas terrible », je partais donc en croyant qu’il y aurait un mauvais film de Tarantino dans sa filmographie.

Mais merde, il va bien falloir que je m’y fasse, si quelqu’un que j’affectionne n’aime pas Kill Bill, je serais obligé de couper les ponts avec cette personne. Pourquoi ? parce que Tarentino, outre de magnifier la vision japonaise du film d’action, outre le code de l’honneur du réalisateur qui pastiche toujours avec grâce un mode narratif étranger à sa culture ou son époque (manga, polar des seventies, etc…), outre la cyclothymie avec lequel il use et abuse des genres musicaux (ha cette BO !) et de la sanguinolence ; Tarentino a la grâce et la formule pour faire jouer juste ses acteurs. Uma Thurman est magnifique en arme fatale. De cette brillante comédienne à Lucy Liu, elles sont incroyables de félinités, de morsures, de beautés. Il doit aimer à la folie ses actrices pour les faire jouer si brillamment. Pur fantasme de réalisateur. Utiliser une femme comme instrument de vengeance n’est pas anecdotique dans le script, utiliser une lame tranchante non plus, faire du jaune la couleur du sang, tout ça participe à la fantastique manipulation du spectateur.

C’est un peu comme si avec Kill Bill, il nous prouvait qu’il avait atteint une telle connaissance cinématographique que rien ne lui serait dorénavant impossible.
Je ne croyais jamais pouvoir voir un film de Lautner-Audiard inédit sortir au cinéma, j’en ai rêvé, Quentin l’a fait. Impossible de dissocier ses images de « Ne nous fâchons pas ». Du cinéma a grand spectacle que seul un américain doué est capable de filmer.

On verra et de loin, toute la différence entre le maniéré « Pacte des Loups » qui était un mélange de genres maussade et embrumé et ce Kill Bill qui croule sous les références de cinéma biblique, de Bruce Lee à Hattori Hanzo, de John Woo à Brian de Palma.

Non décidément ce film n’est pas à mourir de rire, il est simplement à mourir !