Léo Ferré, graine d’ananar

Léo Ferré, graine d'ananar

Le dernier volet de la collection Graine d’ananar des éditions Libertaires est consacré à Léo Ferré. Logique.

« J’suis un type à part, Un’ grain’ d’ananar... », chantait Ferré. Si quelqu’un a sa place dans la galerie de portraits brossés par la collection Graine d’ananar, c’est bien lui.

Ses parents s’appelaient Joseph et Marie. L’anecdote s’arrête là. Son passage chez les frères des écoles chrétiennes de Bordighera, « la prison », ne laissera que des souvenirs de souffrances et d’humiliations. « Et si vraiment dieu existait, comme le disait Bakounine, ce camarade vitamine, il faudrait s’en débarrasser », chantait-il dans Le Chien, titre rendu public avec le groupe rock Zoo alors qu’il existe quelque part un enregistrement mythique avec le trio jazz fusion John Mac Laughlin-Miroslav Vitous-Billy Cobham qui fut calé après un rendez-vous raté avec Jimi Hendrix.

Interprété par Jean-Roger Caussimon, les Frères Jacques, Marc Ogeret, Catherine Sauvage, Pia Colombo, Juliette Gréco, Catherine Ribeiro, Joan Pau Verdier, Ann Gaytan, Mama Béa Tekielski, Noir Désir, Bernard Lavilliers, Philippe Léotard, Sapho, Hubert Félix Thiéfaine, Zebda, Serge Utgé-Royo... et bien d’autres (parfois pour le pire du pire), Léo a aussi ému l’incandescente danseuse Marie-Claude Pietragalla qui, en 2003, monta Ni Dieu, ni maître, un spectacle inspiré par l’œuvre ferréenne.

En peu de mots, Michel Perraudeau, explore la vie, le bestiaire (loups...) et les révoltes de Ferré, interroge sa filiation (Rutebeuf, Baudelaire, Apollinaire, Rimbaud... Aragon), son écriture et sa musique, cherche d’éventuels héritiers chez des artistes comme Hubert-Félix Thiéfaine, Bertrand Cantat ou Grand Corps Malade.

Une série de documents (photos, affiches, journaux) s’arrêtent sur les galas donnés par Ferré au Monde libertaire, au groupe libertaire Louise Michel, à Radio Libertaire, sur ses collaborations au Monde libertaire, au Magazine libertaire ou à la revue culturelle anarchiste La Rue.

En annexe, sont reproduits également plusieurs textes de Léo. Introduction à l’anarchie, long texte publié dans Le Monde libertaire de janvier 1968, côtoie des chansons comme La solitude, Ni dieu ni maître, Les anarchistes, Thank you Satan, L’oppression et, bien sûr, Graine d’ananar.

Michel Perraudeau, Léo Ferré – Poétique du libertaire, collection Graine d’ananar, éditions Libertaires, 98 pages. 10 euros.

Pour aller plus loin sur le même sujet, il est vivement conseillé de lire le numéro 9 des Cahiers d’études Léo Ferré. Intitulé Amour Anarchie, dédié à Paco Ibanez, ce numéro daté de juin 2005, offre sur 206 pages des analyses et des témoignages vivants. Les Cahiers d’études Léo Ferré sont publiés par les éditions du Petit véhicule.