"L’art d’aimer à Marseille", la nouvelle nouvelle vague fait son Cinéma

"L'art d'aimer à Marseille", la nouvelle nouvelle vague fait son Cinéma

Silence on tourne à Marseille malgré la canicule de l’été 2008 et ce sont trois pieds nickelés de la plume et de l’image qui se retrouvent ces
jours-ci du côté du Vieux-Port, pour donner corps à un projet
cinématographique et novateur. Un long métrage expérimental et versifié, en
noir et blanc et en couleurs, mais pour autant un pur divertissement, que l’on
pourrait assimiler à la tradition marseillaise de la farce.

Tout d’abord,
l’auteur, Henri-Frédéric Blanc, qui connait de longue date un certain succés
littéraire et théatral ; déjà adapté au cinéma, il avait eu, pour son
Combat de fauves, l’honneur de voir sa prose interprétée par Richard
Bohringer et Ute Lamper.

C’est cette fois Serge Scotto qui s’y colle, davantage
remarqué comme écrivain lui-même,qui prête pour l’occasion sa voix
bizarrement haut perchée, son physique atypique et son chien Saucisse, au
rôle de Frédo Le Fada, séducteur improbable et néanmoins patenté, pour une
leçon de drague made in Marseille ! Pour incarner sa
"fiancée", une jeune comédienne également marseillaise, Sophie Garagnon, au
delà des clichés usera de son charme pour rendre au personnage de la cagole
ses lettres de noblesse.

Pour mettre en image les exhubérances textuelles de ces joyeuses natures,
c’est Frédéric Vignale, jeune réalisateur parisien pur jus qui s’est déjà
distingué par quelques courts métrages récompensés, qui s’y colle !
Apportant à l’ensemble son sens du cadre, son esthétique et sa poésie, au
service d’un point de vue ethnologique : décrypter, expliquer et démontrer,
fut-ce par l’absurde, que l’art d’aimer est Marseillais !

On annonce au passage
la présence à l’écran de quelques guests... inattendues, à commencer par Dédé de Rocca, figure historique du journalisme olympien, que j’ai eu l’heur de reconnaître en assistant en bon espion de la Canebière à quelques minutes de tournage. Repérée également, une figure plus qu’incontournable de la politique locale, dans un pur rôle de composition : un parrain ! Tout semble possible, puisque le casting essentiellement marseillais rassemblera par ailleurs quelques "vus à la télé" parisienne, débarqués en toute amitié pour s’accaparer autant de silouhettes iconoclastes et soutenir ce projet hors norme. Tout cela en chansons, drôles et émouvantes, faites sur mesures, et un montage annoncé qui m’apparait d’ores et déjà prometteur !
Au final si les petits cochons du cinéma ne le mangent pas, voilà venir un conte philosophique créatif et surréaliste !


De gauche à droite ; Henri-Frédéric Blanc, Frédéric Vignale et Serge Scotto, au rythme du Pastis et de l’amitié...