L’ASEXUALITÉ SANS SEXE

L'ASEXUALITÉ SANS SEXE

Après les hétéros, les homos, les bis, les trans, voici venu le temps d’une nouvelle révélation :

il n’existe pas que la sexualité dans la vie... il y a aussi l’asexualité.
Mais non, ce n’est pas une nouvelle maladie honteuse ou une déviance inconnue !

Les asexuels (ou asexuelles) existent depuis la nuit des temps... c’est même de là que vient l’expression connue sous le nom d’un amour platonique (dans un amour platonique, il n’y a pas de nique). L’amour platonique idéalise l’amour du coeur sans passage à l’acte sexuel.
La sexualité est-elle un aboutissement ou une fin en soi ?
Ne pourrait-on être des anges asexués qui ne pratiquent que l’amour du coeur ?

Certains Psychologues pensent que le manque de désir sexuel est un problème lié à une psyché traumatisée dans l’enfance.
La sexualité nous a toujours été présentée comme faisant partie intégrante d’un fonctionnement et d’un développement normal de l’individu... mais qui décide de ce qui est normal ou pas ? Pourquoi un hétérosexuel, un homosexuel, un bisexuel ou un transsexuel serait-il plus normal qu’un asexuel ?

Lorsqu’une femme n’éprouve aucun désir physique pour un homme, on dit qu’elle est frigide.
Lorsqu’un homme ne bande pas en présence d’une femme, on prétend qu’il est impuissant.
Que de schémas réducteurs !

Qui peut comprendre l’asexualité... à moins de la vivre ?! Chaque être humain est différent !

On sait mettre un mot sur les comportements sexuels connus, mais dans quelle catégorie classe-t-on les gens dépourvus d’une attirance sexuelle quelconque ? Faut-il trouver des noms pour tout et placer les gens dans un tiroir social en définissant à quel genre ils appartiennent ? L’orientation sexuelle d’un individu a-t-elle une incidence sur sa réussite sociale ?

Lorsque deux êtres s’aiment, pourquoi faut-il toujours que cela se termine dans un lit ou sur le coin d’une table ? Est-ce que cela vaut la peine de gâcher tant de beauté des coeurs et d’occulter des sentiments forts, en baisant comme des malades ou des animaux ?
L’ asexuel a une tendance à l’isolement, au repli sur lui-même voire à la solitude... simplement par peur d’être jugé, catalogué et surtout incompris (si on ne pratique pas l’acte sexuel, on n’est pas normal).
Pourquoi ne pourrait-on pas simplement être attiré sentimentalement plutôt que sexuellement.

Le passage à l’acte sexuel tue souvent l’amour pur du coeur car l’être humain dominant devient possessif et jaloux, pensant que l’autre lui appartient comme un objet, comme une propriété privée.
Qui pourrait se permettre d’expliquer, d’une manière rationnelle, pourquoi un individu est hétéro, homo ou asexuel... alors que cette orientation n’est nullement un choix, mais plutôt une réalité qui nous échappe et qu’on se doit d’accepter comme telle.

L’asexualité n’empêche nullement les phénomènes mécaniques de l’érection, c’est simplement un manque d’attirance sexuelle pour l’autre... même si on le trouve physiquement à son goût, car les asexuels (ou asexuelles) peuvent être sensibilisés par la beauté physique, sans pour cela s’envoyer en l’air !

L’asexuel peut se masturber, vivre à deux, élever des enfants. On peut être asexuel sans être célibataire ou faire le voeu de chasteté.
Voila de quoi débattaient les invités de Jean-Luc Delarue, le mercredi 16 avril 2008 à 23h00 sur France 2 dans l’émission : "ça se discute".