Ce ne sont pas de mes seins dont on parle ici. Quoique. Cette histoire de nénés est leur histoire à tous. Et les miens sont moins gros. Moins gras. Font moins rêvé. Et je le regrette. C’est donc avant tout un livre de filles, finalement. Non un livre de fantasmes. Un livre qui donne la parole aux seins. Par la voix de son propriétaire. Une journaliste qui a déjà publié un premier roman, Le radeau du désir (Belfond). Et un essai, Mon Algérie (Acropole). Nul doute que ce n’est pas ici le récit d’une femme voilée. On apprécie donc d’être du bon côté de la Méditerranée. Pour une fois. Sinon quid de ces aventures ? Du premier soutien-gorge ? Du premier amour ? Il en faut du culot pour nous narrer le parcours sentimental en sensuel d’une paire de seins. Non ? Moi qui aime les filles, j’avoue – tout comme les hommes – flasher sur les nibards. Et j’aime à suivre leur vie. Depuis le moment où ils sont jailli sur le torse d’une fillette étonnée. Jusqu’aux jours où … découvrant leur pouvoir, on les laisse jouir. Et on s’amuse des regards que certains leurs portent …
Paru initialement en 2004 chez Plon, ce récit rigolo arrive en format poche et mini prix. Sur un ton malicieux et espiègle, Monique Ayoun nous promène à travers son patrimoine. On s’amuse à y croire. A rechercher le réel du fictif. On rit de ses aventures insolites et rocambolesques, entre les premiers essais en lingerie et la première danse quand le cavalier n’ose effleurer le bout de ces seins tendus sous le tissu … D’anecdotes en poèmes, de réflexions en aphorismes, nous voilà bercés entre humour, souvenirs et rêves …
Cet hommage aux glandes mammaires est illustré avec malice par un Wolinski en grande forme !